23.12.04

PANORAMA DES IRIS ROSES

Les iris roses sont les favoris du grand public. Pourtant il a fallu attendre la révolution tétraploïde pour voir, en même temps, apparaître les premiers. Cela se passait en 1925 et, en quelques années, ce qui était resté impossible jusqu’alors est soudain devenu une réalité. Dès lors les hybrideurs ont sélectionné et enregistré des quantités d’iris roses, non seulement parce que ces iris étaient génétiquement intéressants, mais aussi parce que les amateurs en redemandaient. La consécration est venue lorsqu’en 1951 CHERIE (Hall 48) a obtenu la Médaille de Dykes. Mais avant d’en arriver là bien des cultivars roses avaient démontré des qualités exceptionnelles pour leur époque. Il en est ainsi de MELITZA (E. Nesmith 40), FLORA ZENOR (Jacob Sass 41), PINK CAMEO (Fay 44), qui resta longtemps l’iris rose le plus pur et le plus soutenu, avantagé, qui plus est, par des formes parfaites.

Avec CHERIE, David Hall obtint un triomphe bien mérité. Il a continué, jusqu’à la fin de sa vie, à hybrider des iris roses dont un grand nombre a acquis une véritable célébrité. BALLERINA (50), MAY HALL (52), LYNN HALL (56), JUDY MARSONNETTE (62), HEARTBREAKER (64) et FASHION FLING (65) en sont la preuve.

D’autres hybrideurs de l’époque se sont mis sur les rangs avec un succès certain. Témoin Craig Lapham avec BARBARA LUDDY (46), PARADISE PINK (49), LOTTE LEMBRICH (50) ; Orville Fay avec NEW HORIZON (46), MARY RANDALL (50 – DM 54), NATIVE DANCER (53), jusqu’à ESTHER FAY (61) ; Fred DeForest avec CLOUD CAP (47), réputé pour être le plus grand rose de son temps, FRANCES KENT (52) et son « fils » DAWN CREST (57) ; enfin Tell Muhlestein avec une série de belles réussites : PINK FORMAL (47), PARTY DRESS (50), puis PINK FULFILLMENT (51) et JUNE MEREDITH (53).

Une nouvelle ère s’est ouverte quand est apparu ONE DESIRE (Shoop 60), un rose vif qui a fait sensation et est resté de longues années dans les catalogues. Nathan Rudolph, un autre grand des roses, a suivi le mouvement avec PINK FRINGE (67) et surtout PINK TAFFETA (68), qui a obtenu la Médaille de Dykes en 75. William Newhard, avec PINK PIROUETTE (69) nous a offert un délicieux iris rose tendre. Le travail de Glen Corlew s’est soldé, dès le début de sa production, par CHERUB CHOIR (68), « fils » de ONE DESIRE. Quant à Chet Tompkins, il a réussi, avec OVATION (69) celui qui fut longtemps le rose le plus foncé.

Les années 70 ont vu venir sur le devant de la scène l’excellent travail de Joseph Gatty qui fut un maître des roses pendant une vingtaine d’années. LIZ (72) et PRINCESS (72) ont inauguré la série, BONBON (77) et surtout PLAYGIRL (77) ont pris la suite. Nate Rudolph était toujours là et PINK SLEIGH (70), PINK ANGEL (73) et CARVED PINK (75) contribuent à sa renommée. De même que Glen Corlew avec CHERISHED (73) et INFATUATION (77). Il ne faut pas oublier Elvan Roderick et son ERLEEN RICHESON (79). Ben Hager fait aussi son apparition, et de quelle façon ! VANITY (75 – DM 82) et BEVERLY SILLS (79 – DM 85) resteront longtemps encore au firmament des iris roses.

Au cours des années 80 on ne compte plus les roses splendides. L’hybridation dans ce coloris a atteint la perfection comme en attestent LOVELY KAY (M. Hamblen 80), PARADISE (Gatty 80), STORYBOOK (Corlew 80), CHERUB SMILE (Schreiner 82), INFINITE GRACE (Hamblen 82), EDEN (Gatty 83),SUE ELLEN (D. Meek 83), PINK BELLE (Wood 83), CON AMORE (Hager 84), MING ROSE (O. Brown 84), AMOUR (Corlew 85), ANNA BELLE BABSON (Hager 85), ELSIEMAE NICHOLSON (Corlew 86), EARLY WISH (Gibson 86), PRESENCE (Gatty 87), VISION IN PINK (Wood 87), COTTON CLUB (Schreiner 88), DOLCE VITA (Hager 88), BUBBLE UP (Ghio 88), PINK GALA (Wood 89)…Des nouveautés apparaissent comme DREAM A LITTLE (Osborne 85) et ses petits éperons blancs, ou MAGIC (Hager 87) avec sa barbe bleutée. Le rose est la couleur de la décennie.

Jusque là le rose était une exclusivité américaine. Les Français n’étaient pas disponibles, dans les années 40, pour cause de conflit mondial au moment de l’expansion rose. Ils ne viendront dans le coup qu’ à la fin des années 70, avec PREMIER BAL (Cayeux 78), puis LA BELLE AUDE (Ségui 82) et PERLE ROSE (Cayeux 87). Les Australiens ne font pas encore partie du club.

La moisson continue au cours des années 90 : les iris roses sont de plus en plus vifs ou purs, ondulés et frisés. Schreiner, qui ne s’était pas vraiment distingué dans ce coloris jusque là, propose BEAUTIFUL VISION (90), puis DREAMSICLE (95). Vernon Wood s’affirme comme devenant le digne successeur de Joë Gatty. Ses APRIL IN PARIS (92), PINK STARLET (93), PINK QUARTZ (96) sont de délicieuses variétés. Les anciens tiennent toujours leur rang, comme Keppel avec SOCIAL EVENT (91), Gatty avec COMING UP ROSES (92), son chant du cygne, Ghio avec BUBBLING ALONG (93), Gibson avec FUNNY GIRL (94), Corlew avec DESCANSO (95), Hager avec CORPS DE BALLET (95) et ses petits éperons. Des nouveaux font leur apparition : Richard Ernst et FEMININE FIRE (91) ou JUST FOR SOPHIE (98) ; George Sutton et FRENCH ROSE (97). Les roses ne sont plus l’apanage des Américains. Des obtenteurs de tous pays en enregistrent, et de grande valeur. A preuve, les variétés de Graeme Grosvenor, en Australie, comme FIRST MOVEMENT (90) et RIBANDS (93) ; celles de Richard Cayeux qui ont nom STARLETTE ROSE (96), BUISSON DE ROSES (97) et LA VIE EN ROSE (99). D’Australie encore vient KATIE PIE (Blyth B. 98) qui est d’une adorable fraîcheur. D’Allemagne CARMEN KNEPPER (Beer 91) ou WATERLOOSAULE (Moos 93) démontrent le savoir-faire de leur obtenteur. De Slovaquie arrive XOCHIPILI (Muska 95), très original. La Grande-Bretagne envoie SHERWOOD DAWN (Dodsworth 99) remarqué en 2000 à Florence. Enfin n’oublions pas notre compatriote Lawrence Ransom et son remarquable DESIRIS (94).

Dès maintenant on peut affirmer que les années 2000 ne seront pas moins riches et marquées par l’ouverture au monde. Il y a déjà des iris roses superbes et l’on peut s’attendre à beaucoup d’autres toujours plus enthousiasmants.

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