27.1.06

POUR LES DÉBUTANTS
Seconde partie


Quand on se lance dans la culture des iris, bien des questions viennent à se poser. Celles concernant la plantation et les soins ont fait l’objet d’une première partie. Cette fois c’est la physiologie des iris qui est abordée. Une personne fort qualifiée, Lawrence Ransom, avait, il y a une quinzaine d’année, publié dans Iris & Bulbeuses une analyse dont s’inspirent les réponses d’aujourd’hui.

Quel est le cycle de vie d’un iris ?
Lawrence Ransom considère que l’iris est une plante bisannuelle dont le rhizome ne fleurit qu’une fois, dans sa deuxième année. Il arrive parfois que, par manque de maturité le rhizome ne fleurisse pas dans cette deuxième année ; s’il se trouve , par exemple, dans une situation insuffisamment ensoleillée, il fleurira peut-être l’année suivante. En fait, la nouvelle pousse d’un iris existe à l’intérieur même du rhizome, à l’endroit appelé le pôle apical, d’où naissent le feuillage, la hampe et les pièces florales, et tout cela s’est formé dès la début de l’été de la première année.

A quel moment s’effectue la croissance ?
Il y a deux périodes de croissance. La première a lieu tout de suite après la floraison. Elle n’est pas apparente car tout se passe dans le sol. De nouvelles racines se forment sur les jeunes rhizomes, soit de chaque côté de l’extrémité du rhizome qui vient de fleurir, soit ailleurs sur la partie ancienne. Ces jeunes rhizomes s’allongent, accumulant leurs réserves pour la végétation et la floraison de la deuxième année. Puis vient la période de dormance. Au cours de l’été, période normale de chaleur et de sécheresse, l’iris est en semi-repos, sauf pour les variétés remontantes qui vont refleurir très hâtivement sur les jeunes rhizomes. Avec le retour des pluies la plante reprend son activité. C’est cette période de repos qui est mise à profit pour dédoubler et transplanter les iris. Il importe donc de ne pas effectuer ces transplantations trop tôt, car cela interromprait la première période de croissance, ni trop tard, parce que la végétation aurait repris et serait interrompue de façon intempestive. Pendant la deuxième période de croissance, en automne, donc, d’autres nouvelles racines sortent des rhizomes, ou sous les bourgeons latéraux situés sur les parties les plus anciennes. La terre humide et encore chaude à cette époque de l’année, est très propice à ces développements.

Que se passe-t-il pendant l’été ?
Tout au cours de l’été les feuilles les plus vieilles, celles de l’extérieur, se sont flétries. Petit à petit, tandis que l’hiver approche, tout ou seulement une partie du feuillage va mourir, sauf dans les régions au climat plus doux ou dans le cas d’iris présentant un pouvoir génétique remontant. Sur un très grand nombre d’iris, il est tout à fait possible de ne voir que deux ou trois centimètres de verdure pendant l’hiver, ou moins encore si le rhizome est un peu enterré ; c’est un caractère hérité de Iris aphylla, l’une des espèces qui constituent le cocktail des hybrides modernes. L’iris est de nouveau en repos, en attendant le retour du printemps. A partir de fin février ou début mars, la végétation redémarre avec la formation continue des nouvelles feuilles. Cette croissance est très rapide puisqu’elle ne dure qu’environ deux mois. La terre étant froide à cette époque, il y a peu d’activité au niveau des racines. La plante se nourrit essentiellement des réserves accumulées dans le rhizome l’année précédente.

A quels signes peut-on apprécier si un iris va ou non fleurir ?
Il faut examiner les nouvelles pousses. Tout marche par trois chez les iris. Un rhizome qui va fleurir présente trois bouquets de pousses : les bouquets latéraux vont développer des feuilles, indispensables à l’oxygénation de la plante et à la transformation chlorophyllienne. Le bouquet central, qui se dresse verticalement, est celui d’où va partir la tige florale. Si un rhizome ne présente pas ces trois bouquets il ne fleurira normalement pas.

Les iris craignent-t-ils le gel ?
L’iris a besoin d’une période de froid pour entreprendre sa pousse printanière. Il ne craint pas le gel, du moins dans nos contrées où la température hivernale reste malgré tout raisonnable. Mais si un froid intense s’installe, et surtout si la neige n’est pas venue recouvrir les plantes d’une couche protectrice, le gel détruira les rhizomes. C’est un accident assez fréquent dans les pays au climat continental (Europe Centrale, Pologne, Russie, Etats de Centre des Etats-Unis). Une protection des rhizomes est alors fortement recommandée. Chez nous, plus redoutable est le gel de printemps. Lawrence Ransom précise que si une forte gelée tardive vient à détruire l’ébauche de la hampe florale, la floraison de ce rhizome sera terminée, c’est pourquoi les variétés hâtives sont plus vulnérables que les autres. Il arrive néanmoins qu’il n’y ait, dans un rhizome, plusieurs ébauches de hampe. Cela est commun dans un grand nombre de variétés. Les nains miniatures et lilliput, et certains intermédiaires, font souvent trois tiges florales par rhizome, certains grands iris aussi (le rose BEVERLY SILLS par exemple), ce qui corrige le nombre peu élevé de boutons sur chaque hampe. Mais il est fort probable qu’un coup de gel aura détruit toutes les hampes en formation.

Aucun commentaire: