4.5.07


ROMANCE

La photo ci-dessus, qui a fait la couverture du n°19/1 de la revue ROOTS de la Société pour la Préservation des Iris Historiques (HIPS), est celle de ‘Romance’ (Murrell 1928). Elle a été prise dans la collection d’iris historiques de Bruce Filardi, lors de la convention américaine de 2006. Ce qui en fait l’intérêt, c’est que cette année le catalogue Cayeux propose une variété nouvelle sous ce nom de ‘Romance’. En fait, le nom retenu officiellement est ‘Douce Romance’, mais pour des raisons qui m’échappent, le catalogue n’a retenu que le substantif « romance » en négligeant l’adjectif. Cela n’a guère d’importance car si l’ancien ‘Romance’ existe toujours, la preuve, il est peu probable que l’on confonde l’ancien et le nouveau ou qu’on puisse les trouver côte à côte ! Cette homonymie relative met en lumière la difficulté de trouver un nom pour une nouvelle variété qui n’ait pas déjà été utilisé. Les exemples de ce type de difficultés sont nombreux. Ainsi Jean Ségui, l’hybrideur français bien connu et apprécié, a-t-il donné un jour le nom de ‘Monsieur’ à l’un de ses cultivars. Quand il a voulu l’enregistrer il a du revoir sa copie, de sorte que le nom officiel est maintenant ‘Monsieur-Monsieur’. De même, pour le même obtenteur, son iris à ornements ‘Aïda’ est-il devenu dans les registres de l’AIS ‘Aïda Rose’.

L’attribution des noms devient de plus en plus délicate. Au phénomène ici évoqué s’ajoutent bien des ambiguïtés qui résultent d’une part de la multiplication du nombre de plantes à enregistrer, d’autre part du fait que les noms proposés le sont en un nombre croissant de langages. Et quand un nom a été exprimé en une langue, y-a-t-il homonymie quand le même concept est exprimé dans une autre langue ? Par exemple, le ‘Terra del Fuoco’ d’Augusto Bianco est il l’homonyme du ‘Terre de Feu’ de Richard Cayeux enregistré précédemment ?

Et pour les noms propres ? La polémique qui a récemment opposé Lawrence Ransom et Lowell Baumunk à propos des noms ‘Alienor d’Aquitaine’ et ‘Eleanor of Aquitaine’ résulte d’une analyse différente de la règle applicable en la matière. Dans ce cas, la solution adoptée n’a donné satisfaction à personne : L. Ransom continue de regretter que le nouveau nom adopté ne soit pas plus nettement différent de celui qu’il avait lui-même retenu et enregistré, et Lowell Baumunk, qui a du rectifier l’état civil de son iris en ‘Queen Eleanor of Aquitaine’ et faire paraître un rectificatif dans le bulletin de l’AIS, s’estime victime d’une tracasserie.

La mondialisation qui touche le monde des iris comme le reste de l’activité humaine va exiger une remise en ordre de la règle d’attribution des noms, et le mieux serait que le nouvelles règles soient adoptées au plus vite.

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