UN PETIT NOIR
La mode du noir ne concerne pas seulement la façon qu’ont les gens de s’habiller. Les fleurs aussi s’y sont mises et notamment les iris. Pour ce qui concerne les grands iris des jardins, le début du noir n’est pas récent. Dès les années 1930 les hybrideurs ont essayé d’obtenir des fleurs le plus noir possible. Peu à peu, lentement, il sont parvenus à leurs fins et certains iris récents comme ‘Hello Darkness’ (Schreiner 92 – DM 99) ou ‘Anvil of Darkness’ (Innerst 98) sont vraiment proches du noir absolu. Mais qu’en est-il chez les iris de petite taille ? Ont-ils vécu une évolution similaire ? La présente chronique va tenter de répondre à ces questions en évoquant le cas des iris nains standards (SDB) les plus nombreux et les plus appréciés des iris nains.
Les SDB proviennent du croisement de grands iris et d’iris nains comme I. pumila. Ils ont donc hérité des capacités des uns et des autres et, en matière de couleur des fleurs, ils ont atteint une diversité et une fantaisie supérieures à celles de leur parent de haute taille.
Il faut bien reconnaître, cependant, que le noir n’est pas la couleur de prédilection des obtenteurs de SDB. Celui qui y a mis le plus de cœur me semble être Ben Hager. Avec ‘Demon’ (71) il a présenté une variété proche du noir, issue de semis où l’on trouve, à la troisième ou quatrième génération le fameux ‘Black Forest’ (Schreiner 45), un grand iris très foncé, qui est considéré comme à l’origine de tous les « noirs ».
Un des traits particuliers des SDB est qu’il n’y a que quelques générations entre les espèces d’origine et les variétés d’aujourd’hui. Dans le cas de ‘Demon’ on y arrive dès la deuxième ou la troisième. ‘Demon’ a pour parent femelle ‘Zing’ (Brizendine 60), une variété jaune d’or très appréciée des connaisseurs et qui obtenu le Médaille Cook-Douglas (la plus haute récompense pour un SDB) en 66. Il a pour « père » un semis non dénommé de (Dark Fairy’ (Brown A. 60) X ‘Shine Boy’ (Brizendine 61). ‘Shine Boy’ et ‘Zing’ sont frères de semis et proviennent d’un I. pumila récolté en Roumanie dans les années 30. Aussi bien du côté paternel que maternel, ‘Demon’ a donc des ancêtres très saturés de violet, qui lui valent son coloris original. Ce coloris, il l’a transmis à un de ses fils, ‘Michael Paul’ (Jones 79) qui figure parmi les SDB les plus sombres.
D’une couleur assez voisine, ‘Dark Vader’ (Miller) est apparu en 1987. Qui l’a amené à se ranger du côté noir de la Force ? C’est tout simple : côté feminin, il provient d’un iris gris, ‘Mrs. Nate Rudolph’ (Briscoe 72), mais côté paternel on trouve le brun ‘Abracadabra’ (Hager 76), lui-même issu de ‘Kitten Kapers’ (Hager 71) qui est un frère de semis de ‘Demon’. Pas besoin de chercher plus loin.
Quant à ‘Hottentot’ (Marky Smith 93), autre iris nain noir, ou tout au moins très foncé, c’est un enfant de ‘Dark Vader’ : la Force noire est en lui !
Il est peut être abusif de considérer comme « noir » le petit SDB ‘Cassis’ (Ransom 99), mais du moins est-il d’un ton grenat très foncé, et de ce fait porte très bien son nom. Ses origines sont profondément différentes. C’est un approfondissement d’un coloris brun-rouge acajou provenant à la fois de ‘Little Bucaneer’ (Schreiner 73), par ‘Bloodstone’ (Scheiner 80) puis ‘Two Rubies’ (Niswonger 89), et du grand et célèbre ‘Captain Gallant’ (Schmelzer 57), par le SDB pourpre ‘Cherry Garden’ (Jones 66) que l’on trouve également comme parent mâle de ‘Bloodstone’ déjà cité. Il faut reconnaître le mérite et la réussite de Lawrence Ransom dans la recherche du SDB noir puisqu’on lui doit aussi deux frères de semis, ‘Putsch’ (96) et ‘Roman Noir’ (96) qui tendent l’un et l’autre vers cette couleur apparemment difficile à obtenir chez les SDB.
Les iris nains standards sont très agréables à voir, et ils illuminent nos jardins à un moment où l’on n’y trouve pas grand’ chose puisque tulipes et narcisses sont terminés et que les autres fleurs de printemps attendent encore un peu pour s’épanouir. Il est dommage qu’ils ne rencontrent pas plus de succès et restent confidentiellement cantonnés aux dernières pages de catalogues de nos grands producteurs, avec un choix limité, alors qu’ils sont si nombreux par ailleurs. La couleur noire leur va aussi bien que les autres et sa rareté la rend encore plus attractive.
La mode du noir ne concerne pas seulement la façon qu’ont les gens de s’habiller. Les fleurs aussi s’y sont mises et notamment les iris. Pour ce qui concerne les grands iris des jardins, le début du noir n’est pas récent. Dès les années 1930 les hybrideurs ont essayé d’obtenir des fleurs le plus noir possible. Peu à peu, lentement, il sont parvenus à leurs fins et certains iris récents comme ‘Hello Darkness’ (Schreiner 92 – DM 99) ou ‘Anvil of Darkness’ (Innerst 98) sont vraiment proches du noir absolu. Mais qu’en est-il chez les iris de petite taille ? Ont-ils vécu une évolution similaire ? La présente chronique va tenter de répondre à ces questions en évoquant le cas des iris nains standards (SDB) les plus nombreux et les plus appréciés des iris nains.
Les SDB proviennent du croisement de grands iris et d’iris nains comme I. pumila. Ils ont donc hérité des capacités des uns et des autres et, en matière de couleur des fleurs, ils ont atteint une diversité et une fantaisie supérieures à celles de leur parent de haute taille.
Il faut bien reconnaître, cependant, que le noir n’est pas la couleur de prédilection des obtenteurs de SDB. Celui qui y a mis le plus de cœur me semble être Ben Hager. Avec ‘Demon’ (71) il a présenté une variété proche du noir, issue de semis où l’on trouve, à la troisième ou quatrième génération le fameux ‘Black Forest’ (Schreiner 45), un grand iris très foncé, qui est considéré comme à l’origine de tous les « noirs ».
Un des traits particuliers des SDB est qu’il n’y a que quelques générations entre les espèces d’origine et les variétés d’aujourd’hui. Dans le cas de ‘Demon’ on y arrive dès la deuxième ou la troisième. ‘Demon’ a pour parent femelle ‘Zing’ (Brizendine 60), une variété jaune d’or très appréciée des connaisseurs et qui obtenu le Médaille Cook-Douglas (la plus haute récompense pour un SDB) en 66. Il a pour « père » un semis non dénommé de (Dark Fairy’ (Brown A. 60) X ‘Shine Boy’ (Brizendine 61). ‘Shine Boy’ et ‘Zing’ sont frères de semis et proviennent d’un I. pumila récolté en Roumanie dans les années 30. Aussi bien du côté paternel que maternel, ‘Demon’ a donc des ancêtres très saturés de violet, qui lui valent son coloris original. Ce coloris, il l’a transmis à un de ses fils, ‘Michael Paul’ (Jones 79) qui figure parmi les SDB les plus sombres.
D’une couleur assez voisine, ‘Dark Vader’ (Miller) est apparu en 1987. Qui l’a amené à se ranger du côté noir de la Force ? C’est tout simple : côté feminin, il provient d’un iris gris, ‘Mrs. Nate Rudolph’ (Briscoe 72), mais côté paternel on trouve le brun ‘Abracadabra’ (Hager 76), lui-même issu de ‘Kitten Kapers’ (Hager 71) qui est un frère de semis de ‘Demon’. Pas besoin de chercher plus loin.
Quant à ‘Hottentot’ (Marky Smith 93), autre iris nain noir, ou tout au moins très foncé, c’est un enfant de ‘Dark Vader’ : la Force noire est en lui !
Il est peut être abusif de considérer comme « noir » le petit SDB ‘Cassis’ (Ransom 99), mais du moins est-il d’un ton grenat très foncé, et de ce fait porte très bien son nom. Ses origines sont profondément différentes. C’est un approfondissement d’un coloris brun-rouge acajou provenant à la fois de ‘Little Bucaneer’ (Schreiner 73), par ‘Bloodstone’ (Scheiner 80) puis ‘Two Rubies’ (Niswonger 89), et du grand et célèbre ‘Captain Gallant’ (Schmelzer 57), par le SDB pourpre ‘Cherry Garden’ (Jones 66) que l’on trouve également comme parent mâle de ‘Bloodstone’ déjà cité. Il faut reconnaître le mérite et la réussite de Lawrence Ransom dans la recherche du SDB noir puisqu’on lui doit aussi deux frères de semis, ‘Putsch’ (96) et ‘Roman Noir’ (96) qui tendent l’un et l’autre vers cette couleur apparemment difficile à obtenir chez les SDB.
Les iris nains standards sont très agréables à voir, et ils illuminent nos jardins à un moment où l’on n’y trouve pas grand’ chose puisque tulipes et narcisses sont terminés et que les autres fleurs de printemps attendent encore un peu pour s’épanouir. Il est dommage qu’ils ne rencontrent pas plus de succès et restent confidentiellement cantonnés aux dernières pages de catalogues de nos grands producteurs, avec un choix limité, alors qu’ils sont si nombreux par ailleurs. La couleur noire leur va aussi bien que les autres et sa rareté la rend encore plus attractive.
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