SÉRAPHIN-JOSEPH MOTTET
Le bras droit des Vilmorin
Il y en a qui préfèrent rester fidèles et inconnus plutôt que d’obtenir une gloire personnelle. Séraphin Mottet fut de ceux-là. Mais le cas n’est pas si fréquent et l’histoire de cet homme exceptionnel mérite bien d’être contée.
Celui qui en a parlé le mieux est sans conteste Clarence Mahan dans son ouvrage « Classic Irises and the Men and Women who created them ». La présente biographie fait largement appel aux connaissances de cet Américain, grand ami de la France et sommité dans le monde des iris.
Séraphin Mottet est né en 1861 et, après des études scientifiques, est entré chez Vilmorin-Andrieux en 1880. La plus grande part de sa vie professionnelle s’est déroulée au sein de cette entreprise majeure à laquelle il est toujours resté fidèle et dévoué. Par la suite, celui qui était si longtemps resté dans l’ombre de Henri, Philippe puis Jacques de Vilmorin a volé de ses propres ailes et, consacré son temps à l’enseignement et à l’écriture.
La loyauté est sûrement la qualité majeure de Séraphin Mottet : si la maison Vilmorin, au début du 20eme siècle, a été la référence en matière d’iris, c’est à cet homme qu’elle le doit, mais il n’y a aucune variété qui porte entre parenthèses le nom de Mottet. Pourtant des iris comme ‘Ambassadeur’ (1920) et ‘Alliés’ (1922) (1) sont très certainement l’œuvre de cet homme.
Clarence Mahan le décrit comme une personne de petite taille, toujours tirée à quatre épingles, avec une élégance un peu appuyée. D’après lui, il aurait pu servir de modèle à Agatha Christie pour son célèbre Hercule Poirot, avec néanmoins une barbe toujours impeccablement taillée, ce que ne porte pas le fameux détective ! Sous cette apparence particulière se trouvait un personnage cultivé, parlant parfaitement l’anglais, au point de traduire des ouvrages de botanique ou d’horticulture. Car les iris ne constituaient pas son seul pôle d’intérêt. Dès 1892 il a rédigé, seul ou en compagnie d’autres botanistes, un grand nombre d’ouvrages didactiques sur les rosiers, les pommes de terre, les œillets ou les conifères… Mais c’est cependant aux iris qu’il a consacré la majeure partie de son œuvre. Avec, notamment, en 1923, un système de classification selon les couleurs, réparties en huit classes et de nombreuses sous-classes. Ainsi la classe VII (les variegatas), comporte-t-elle quatre sous-classes. A son époque il était considéré comme l’une des plus éminents connaisseur des iris. D’ailleurs la British iris Society, dès la première promotion de la Foster Memorial Plaque, en 1926, a honoré Séraphin Mottet en compagnie de l’Anglais George Yeld et de l’Américain John Foster.
Le sommet de sa carrière a été atteint en 1922 lors de la Conférence Internationale sur les Iris. C’était un projet de Philippe de Vimorin, dont il fut question dès 1914. Mais la guerre, et la disparition de Philippe de Vilmorin en 1917, en ont retardé la réalisation. La Conférence n’a pu se tenir qu’en 1922, mais ce fut un événement de portée mondiale. Les quarante et quelques participants, venus de Grande Bretagne, des Etats-Unis et, bien entendu, de France, la patrie des iris à l’époque, furent accueillis à Verrières le Buisson par la famille Vilmorin. Ils visitèrent, évidemment les plantations de la maison Vilmorin-Andrieux, mais aussi celles de leurs confrères parisiens, au Petit Vitry (Cayeux) et à Bourg la Reine (Millet). Séraphin Mottet fut à l’honneur, même s’il venait alors de quitter l’entreprise à laquelle il avait été si étroitement attaché pendant plus de quarante ans, pour devenir professeur à l’Ecole d’Horticulture d’Igny.
Il est décédé en 1930, à un moment où l’étoile des Vilmorin s’était peu à peu effacée devant le soleil de Ferdinand Cayeux et de ses nombreuses et superbes réalisations.
(1) Il ne faut pas se fier aux dates d’enregistrement, les variétés Vilmorin datent pour la plupart d’avant la guerre de 14.
Source : Classic Irises and the Men and Women who Created Them (C. E. Mahan – Krieger Publishing Company – 2007).
Le bras droit des Vilmorin
Il y en a qui préfèrent rester fidèles et inconnus plutôt que d’obtenir une gloire personnelle. Séraphin Mottet fut de ceux-là. Mais le cas n’est pas si fréquent et l’histoire de cet homme exceptionnel mérite bien d’être contée.
Celui qui en a parlé le mieux est sans conteste Clarence Mahan dans son ouvrage « Classic Irises and the Men and Women who created them ». La présente biographie fait largement appel aux connaissances de cet Américain, grand ami de la France et sommité dans le monde des iris.
Séraphin Mottet est né en 1861 et, après des études scientifiques, est entré chez Vilmorin-Andrieux en 1880. La plus grande part de sa vie professionnelle s’est déroulée au sein de cette entreprise majeure à laquelle il est toujours resté fidèle et dévoué. Par la suite, celui qui était si longtemps resté dans l’ombre de Henri, Philippe puis Jacques de Vilmorin a volé de ses propres ailes et, consacré son temps à l’enseignement et à l’écriture.
La loyauté est sûrement la qualité majeure de Séraphin Mottet : si la maison Vilmorin, au début du 20eme siècle, a été la référence en matière d’iris, c’est à cet homme qu’elle le doit, mais il n’y a aucune variété qui porte entre parenthèses le nom de Mottet. Pourtant des iris comme ‘Ambassadeur’ (1920) et ‘Alliés’ (1922) (1) sont très certainement l’œuvre de cet homme.
Clarence Mahan le décrit comme une personne de petite taille, toujours tirée à quatre épingles, avec une élégance un peu appuyée. D’après lui, il aurait pu servir de modèle à Agatha Christie pour son célèbre Hercule Poirot, avec néanmoins une barbe toujours impeccablement taillée, ce que ne porte pas le fameux détective ! Sous cette apparence particulière se trouvait un personnage cultivé, parlant parfaitement l’anglais, au point de traduire des ouvrages de botanique ou d’horticulture. Car les iris ne constituaient pas son seul pôle d’intérêt. Dès 1892 il a rédigé, seul ou en compagnie d’autres botanistes, un grand nombre d’ouvrages didactiques sur les rosiers, les pommes de terre, les œillets ou les conifères… Mais c’est cependant aux iris qu’il a consacré la majeure partie de son œuvre. Avec, notamment, en 1923, un système de classification selon les couleurs, réparties en huit classes et de nombreuses sous-classes. Ainsi la classe VII (les variegatas), comporte-t-elle quatre sous-classes. A son époque il était considéré comme l’une des plus éminents connaisseur des iris. D’ailleurs la British iris Society, dès la première promotion de la Foster Memorial Plaque, en 1926, a honoré Séraphin Mottet en compagnie de l’Anglais George Yeld et de l’Américain John Foster.
Le sommet de sa carrière a été atteint en 1922 lors de la Conférence Internationale sur les Iris. C’était un projet de Philippe de Vimorin, dont il fut question dès 1914. Mais la guerre, et la disparition de Philippe de Vilmorin en 1917, en ont retardé la réalisation. La Conférence n’a pu se tenir qu’en 1922, mais ce fut un événement de portée mondiale. Les quarante et quelques participants, venus de Grande Bretagne, des Etats-Unis et, bien entendu, de France, la patrie des iris à l’époque, furent accueillis à Verrières le Buisson par la famille Vilmorin. Ils visitèrent, évidemment les plantations de la maison Vilmorin-Andrieux, mais aussi celles de leurs confrères parisiens, au Petit Vitry (Cayeux) et à Bourg la Reine (Millet). Séraphin Mottet fut à l’honneur, même s’il venait alors de quitter l’entreprise à laquelle il avait été si étroitement attaché pendant plus de quarante ans, pour devenir professeur à l’Ecole d’Horticulture d’Igny.
Il est décédé en 1930, à un moment où l’étoile des Vilmorin s’était peu à peu effacée devant le soleil de Ferdinand Cayeux et de ses nombreuses et superbes réalisations.
(1) Il ne faut pas se fier aux dates d’enregistrement, les variétés Vilmorin datent pour la plupart d’avant la guerre de 14.
Source : Classic Irises and the Men and Women who Created Them (C. E. Mahan – Krieger Publishing Company – 2007).
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