LE POTIER CORÉEN
C’est en lisant un livre sur les porcelaines japonaises d’Imari et de sa région, que j’ai fait la connaissance de Ri Sampeï, un potier coréen, réquisitionné (pour ne pas dire pris en esclavage) par les Japonais au début du 17eme siècle. Ce nom m’a dit quelque chose : « Bon sang mais c’est bien sûr ! Un iris ! »
L’hybrideur slovaque Ladislaw Muska donne à ces obtentions des noms plutôt surprenants. Comme je lui demandais un jour où il allait les chercher, il m’a répondu : « Un peu partout, dans le folklore, l’histoire, les personnages de tous les pays. » Je connais ‘Reï Momo’ qui fait allusion au roi du carnaval de Rio, ‘Illulisat’ qui est le mot inuit pour « glaçon », je viens de découvrir que ‘Ri Sampeï’ est le nom de l’inventeur des porcelaines qui ont fait la réputation mondiale de la région d’Arita et, plus spécialement, de la petite ville d’Imari, dans le Nord-Ouest de l’île de Kiu-Shû.
L’iris lui-même date de 1996 et figure déjà depuis plusieurs années dans ma collection. C’est même l’une des plus réussies, à mon avis, des obtentions de L. Muska. Au premier coup d’œil, l’amateur un peu avisé peut se dire : « C’est un enfant de ‘Queen in Calico’ et de ‘Laced Cotton’. » Et il ne se trompe pas. La formule de son pedigree est la suivante : ((Queen in Calico x ‘’Fialovy Kvet’’ : (Windsor Rose x Laced Cotton)) x Calicoball) X Moonlight Sketch. ‘’Fialovy Kvet’’ est un semis Muska qui n’a pas été enregistré, mais c’est par lui que les traits de ‘Laced Cotton’ ont été transmis à la vedette du jour. ‘Moonlight Sketch’ (98), pour sa part, est une obtention du tchèque Pavel Nejedlo, un hybrideur plein de talent mais qui semble s’être actuellement éloigné des iris. C’est une fleur difficile à décrire, mélange de gris et de bleu lavande pour les pétales, fond crème, moucheté de jaune, brun et lavande pour les sépales, et l’on y décèle nettement les influences de ses parents, ‘Desert Echo’ (les mouchetures), et ‘Sketch Me’ (le fond crème et les points bruns). ‘Ri-Sampeï’ présente les couleurs de ‘Queen in Calico’, avec les bords laciniés caractéristiques de ‘Laced Cotton’. Cependant cette variété ne présente pas de traits particulièrement intéressants et utilisables en hybridation : le côté ‘Queen in Calico’ est présent dans un grand nombre de variétés, et le côté ‘Laced Cotton’ est récupérable sur beaucoup d’autres iris. Néanmoins on retrouve ‘Ri-Sampeï’ derrière certains hybrides de L. Muska, comme ‘Stitched Nets’ (98) et surtout ‘Zuzana’ (99) dont j’ai déjà parlé ici.
‘Queen in Calico’ a été abondamment utilisé par Muska dans son programme de plicatas. Je connais au moins 25 variétés où il apparaît à la première génération, et comme plusieurs de ces variétés ont été utilisées à leur tour, aux générations suivantes ‘Queen in Calico’ est indirectement présent. Il apparaît, ainsi, dans ‘Reï Momo’ (95) cité plus haut, plicata poudré de rose bruyère, dans ‘Calicoball’ (95), piqueté et veiné de violet améthyste, ou dans ‘Bedecked Nets’ (99), plicata prune, lequel, d’ailleurs rassemble les gènes de ‘Queen in Calico’ à cinq reprises en plus, grâce à ‘Zuzana’, ‘Calicoball, ‘Reï Momo’ et ‘Funny Bird’ et ‘Graffiti’.
‘Laced Cotton’ est une autre des variétés favorites de L. Muska. Elle se rencontre, au premier rang, dans une vingtaine de cultivars, dont ‘Don Epifano’ (89) qui est lui-même à l’origine d’une autre vingtaine de semis et dont son obtenteur a fait le symbole d’une période de sa vie d’hybrideur. C’est ainsi que de très nombreuses obtentions de Muska arborent les fines dentelures de ‘Laced Cotton’, comme le fait ‘Ri-Sampeï’. A noter que ‘Laced Cotton’ n’a pas inspiré que L. Muska ; j’ai relevé plus de vingt hybrideurs qui l’ont utilisé, un peu pour sa couleur blanche légèrement bleutée, mais essentiellement pour l’élégante dentelle qui orne ses pétales.
Il n’est pas évident que dans ‘Ri-Sampeï’, l’iris, on distingue les couleurs traditionnelles des porcelaines d’Imari, bleu de four, rouge-orangé, rehaussé d’or, mais que la mémoire d’un génial émule de Bernard Palissy soit évoquée dans le monde des iris est un hommage tout à fait louable.
C’est en lisant un livre sur les porcelaines japonaises d’Imari et de sa région, que j’ai fait la connaissance de Ri Sampeï, un potier coréen, réquisitionné (pour ne pas dire pris en esclavage) par les Japonais au début du 17eme siècle. Ce nom m’a dit quelque chose : « Bon sang mais c’est bien sûr ! Un iris ! »
L’hybrideur slovaque Ladislaw Muska donne à ces obtentions des noms plutôt surprenants. Comme je lui demandais un jour où il allait les chercher, il m’a répondu : « Un peu partout, dans le folklore, l’histoire, les personnages de tous les pays. » Je connais ‘Reï Momo’ qui fait allusion au roi du carnaval de Rio, ‘Illulisat’ qui est le mot inuit pour « glaçon », je viens de découvrir que ‘Ri Sampeï’ est le nom de l’inventeur des porcelaines qui ont fait la réputation mondiale de la région d’Arita et, plus spécialement, de la petite ville d’Imari, dans le Nord-Ouest de l’île de Kiu-Shû.
L’iris lui-même date de 1996 et figure déjà depuis plusieurs années dans ma collection. C’est même l’une des plus réussies, à mon avis, des obtentions de L. Muska. Au premier coup d’œil, l’amateur un peu avisé peut se dire : « C’est un enfant de ‘Queen in Calico’ et de ‘Laced Cotton’. » Et il ne se trompe pas. La formule de son pedigree est la suivante : ((Queen in Calico x ‘’Fialovy Kvet’’ : (Windsor Rose x Laced Cotton)) x Calicoball) X Moonlight Sketch. ‘’Fialovy Kvet’’ est un semis Muska qui n’a pas été enregistré, mais c’est par lui que les traits de ‘Laced Cotton’ ont été transmis à la vedette du jour. ‘Moonlight Sketch’ (98), pour sa part, est une obtention du tchèque Pavel Nejedlo, un hybrideur plein de talent mais qui semble s’être actuellement éloigné des iris. C’est une fleur difficile à décrire, mélange de gris et de bleu lavande pour les pétales, fond crème, moucheté de jaune, brun et lavande pour les sépales, et l’on y décèle nettement les influences de ses parents, ‘Desert Echo’ (les mouchetures), et ‘Sketch Me’ (le fond crème et les points bruns). ‘Ri-Sampeï’ présente les couleurs de ‘Queen in Calico’, avec les bords laciniés caractéristiques de ‘Laced Cotton’. Cependant cette variété ne présente pas de traits particulièrement intéressants et utilisables en hybridation : le côté ‘Queen in Calico’ est présent dans un grand nombre de variétés, et le côté ‘Laced Cotton’ est récupérable sur beaucoup d’autres iris. Néanmoins on retrouve ‘Ri-Sampeï’ derrière certains hybrides de L. Muska, comme ‘Stitched Nets’ (98) et surtout ‘Zuzana’ (99) dont j’ai déjà parlé ici.
‘Queen in Calico’ a été abondamment utilisé par Muska dans son programme de plicatas. Je connais au moins 25 variétés où il apparaît à la première génération, et comme plusieurs de ces variétés ont été utilisées à leur tour, aux générations suivantes ‘Queen in Calico’ est indirectement présent. Il apparaît, ainsi, dans ‘Reï Momo’ (95) cité plus haut, plicata poudré de rose bruyère, dans ‘Calicoball’ (95), piqueté et veiné de violet améthyste, ou dans ‘Bedecked Nets’ (99), plicata prune, lequel, d’ailleurs rassemble les gènes de ‘Queen in Calico’ à cinq reprises en plus, grâce à ‘Zuzana’, ‘Calicoball, ‘Reï Momo’ et ‘Funny Bird’ et ‘Graffiti’.
‘Laced Cotton’ est une autre des variétés favorites de L. Muska. Elle se rencontre, au premier rang, dans une vingtaine de cultivars, dont ‘Don Epifano’ (89) qui est lui-même à l’origine d’une autre vingtaine de semis et dont son obtenteur a fait le symbole d’une période de sa vie d’hybrideur. C’est ainsi que de très nombreuses obtentions de Muska arborent les fines dentelures de ‘Laced Cotton’, comme le fait ‘Ri-Sampeï’. A noter que ‘Laced Cotton’ n’a pas inspiré que L. Muska ; j’ai relevé plus de vingt hybrideurs qui l’ont utilisé, un peu pour sa couleur blanche légèrement bleutée, mais essentiellement pour l’élégante dentelle qui orne ses pétales.
Il n’est pas évident que dans ‘Ri-Sampeï’, l’iris, on distingue les couleurs traditionnelles des porcelaines d’Imari, bleu de four, rouge-orangé, rehaussé d’or, mais que la mémoire d’un génial émule de Bernard Palissy soit évoquée dans le monde des iris est un hommage tout à fait louable.
1 commentaire:
bonjour sylvain,
juste une curiosité... peux-tu me dire quel est l'ouvrage sur les poteries que tu cites dans ton article (auteur et références).
d'avance merci.
ben oui, j'aime aussi l'art de poteries et aussi les ''chinoiseries'' et autres subtilités asiatiques !
@+ jérôme boulon
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