7.1.11

SENS DESSUS DESSOUS






Chaque année apporte son lot de nouveautés dans les coloris des fleurs d’iris. Maintenant les obtenteurs s’efforcent de proposer des choses nouvelles, soit dans les modèles de fleur, soit dans l’assortiment des couleurs. Aujourd’hui les modèles distallatas, apparus il y a moins de dix ans, sont devenus franchement communs ; les amoenas inversés bleus qui, il y a une décennie, étaient encore exceptionnels se comptent maintenant par dizaines ; les autres « dark tops » commencent à se répandre, et les bicolores inversés ne sont plus une rareté. C’est à eux que sera consacrée la présente chronique, en se référant pour l’essentiel à la production de deux grands de l’hybridation : Keppel et Blyth.

Un type de bicolore que tout le monde connaît, c’est l’association du rose aux pétales et du bleu aux sépales. Parmi les premiers, il y a eu ‘Touche’ (Hamblen, 1969) puis ‘Karen’ (Hamblen, 1983), ‘Adventuress’ (Hamblen, 1985) ou ‘Pink Sapphire’ (Hamblen, 1992). Il faut également citer ‘Celebration Song’ (Schreiner, 1993) ou ‘French Cancan’ (Cayeux, 2001). Dans le genre, récemment, Barry Blyth a proposé ‘Fashionista’ (2009), parfaitement contrasté. Mais qu’en est-il de la disposition inverse ? Il y a encore du travail ! Parce que pour l’instant le contraste reste sérieusement à améliorer, même si l’association bleu/rose est très plaisante. Dans le genre, l’un des meilleurs est ‘Witching’ (Blyth, 1993), même si le rose est plus proche de l’amarante que du rose. On peut aussi citer ‘Legerdemain’ (Keppel, 2007), chez qui le rose est plutôt un beige rosé, ce qui est aussi le cas pour ‘Passing Clouds’ (Hager, 2001). Mais dans ce genre l’un des champions est sûrement Augusto Bianco. Voyez son ‘Sottobosco’ (2008). Enfin, dans le même ordre d’idée, il faut signaler l’association du violet (ou du mauve) et du rose (ou du beige), un mélange que l’on trouve chez ‘Bel Esprit’ (Keppel, 2002) comme dans ‘Romancer’ (Blyth, 2000). Cependant ‘Dandy Candy’ (Ernst, 2001), dans des tons voisins, est plus nettement contrasté.

Une autre combinaison très courante est celle connue sous le nom de « variegata ». Les pétales sont jaunes (ou dans un ton proche du jaune, comme l’orange ou l’ocre), les sépales sont soit brun-rouge, soit bleu-violet. Il y a des milliers d’iris de ce modèle, avec toutes sortes de variantes, comme un liseré pâle au bord des sépales, uns flamme claire sous les barbes ou une base des pétales imprégnée de la couleur des sépales. La combinaison inverse existe aussi, mais elle reste exceptionnelle. A la limite du genre, on peut placer ‘Cosmic Pirate’ (Blyth, 2002) ou ‘Widdershins’ (M. Roberts, 1999) dont les pétales sont, certes, plus sombres que les sépales, mais où le contraste est un peu insuffisant. Pourtant le parfait exemple de cette combinaison ne serait-il pas ‘Kah-Nee-Ta’ (Ernst, 1989) ?

Pourpre/ocre est le modèle choisi par ‘Safari Sunset’ (Blyth, 2001) et on est vraiment en présence d’un bicolore inversé. Cependant, ‘Mysterious Ways’ (Keppel, 2004) est plus convaincant, avec des pétales gris infus de mauve fumé au-dessus de sépales jaune pâle. Mais les meilleurs semblent être ‘Saddle Up’ (Christopherson, 2000) et, surtout, ‘Wonderful to See’ (Kerr, 2000) dont les sépales sont franchement jaunes et les pétales d’un mauve parme encore un peu pâlot, mais déjà nettement contrasté. C’est dans cette voie que les hybrideurs vont devoir travailler.

On peut imaginer quelques autres associations de couleurs, comme pourpre/bleu ou brun/mauve. On peut aussi penser à des dispositions de couleurs moins traditionnelles, comme le modèle « Joyce Terry » transféré dans d’autres teintes. Il y a encore bien des domaines peu ou pas encore exploités. En ce sens on peut faire confiance aux chercheurs infatigables que sont Barry Blyth et Keith Keppel, qui, chaque année, nous offrent de nouvelles découvertes. Mais il y a des hybrideurs originaux, comme Anton Mego, en Europe, ou Mike Sutton et Vincent Christopherson, en Amérique, qui n’hésitent pas à sélectionner des iris qui sortent des sentiers battus, comme c’est le cas pour ‘Zlatovlaska’ (Mego, 2010) en ocre brun aux pétales, bleu cerné de jaune aux sépales. Et il y a surtout tout ce que l’on n’a pas imaginé mais que la nature, un jour, se décide à faire apparaître. La fantaisie chez les iris a encore de beaux jours devant elle.

1 commentaire:

Jean-Luc a dit…

Je ne sais pas s'il en existe déjà , mes connaissances sont bien maigres, mais j'essai dans mes hybridations de trouver un iris qui serait bicolore " noir et rouge" , ou approchant du rouge . L'espoir fait vivre !