27.4.12

ENFANTS DE MARIE IMMACULÉE


II. En bleu marial

La plupart des hybrideurs, lorsqu’ils travaillent sur les amoenas bleus vont s’efforcer d’améliorer le contraste et donc de chercher un blanc toujours plus blanc et un bleu encore plus bleu. Non seulement ce contraste est attrayant, mais il a des chances de rencontrer l’approbation du public. Alors, allons-y pour l’endogamie. Mais il n’empêche qu’une tendre association de pétales d’un blanc un peu bleuté et de sépales d’un bleu de lin sera fort agréable à l’œil. Il est des obtenteurs qui ont fait ce calcul, sans pour autant penser à quelque apparition virginale. Car si, pour les anciens dans mon genre, élevés à l’ombre des églises catholiques, l’association du blanc et du bleu tendre évoque la tenue traditionnelle des statues de Notre Dame de Lourdes ou des Enfants de Marie, dans l’imaginaire des irisariens, il semble qu’elle renvoie davantage à des images de bords de mer. L’appel du large a atteint les créateurs d’iris.

Un petit tour d’horizon (marin) permet d’orienter le projecteur vers quelques variétés dont les noms sentent les vacances d’été :
· ‘Sparkling Seas’ (Stevens, 1962) : la géniale obtentrice néo-zélandaise n’a pas attendu longtemps pour profiter du travail de Paul Cook et améliorer le contraste de ‘Whole Cloth’.
· ‘Dover Beach’ (Nearpass, 1972) : Les falaises du Kent ont inspiré Donald Nearpass quand il a baptisé ce descendant à la 2eme génération de ‘Whole Cloth’ ;
· ‘On the Beach’ (Plough, 1982) : Plough a pensé au sable blanc et à la mer bleue. La variété est une fille du précédent ;
· ‘Brise de Mer’ (Cayeux, 1985) : Cette fois c’est un peu d’air sur les vagues ; mais la brise doit être faible, car l’iris ondule peu !
· ‘Alaskan Seas’ (McWhirter, 1992) : L’eau glacée de l’Alaska avec quelques icebergs… L’iris est frais, si la mer est froide ;
· ‘La Mer’ (Richardson, 1994) : Un croisement (Olympiad X Royal Crusader) pour une mer et un ciel pâle ;
· ‘Waterworld’ (Lauer, 1996) : il y a beaucoup de vagues sur ce monde marin, où l’on retrouve ‘Alaskan Seas’ ;
· ‘Nehalem Bay’ (Schreiner, 2002) : autre référence maritime, avec cette baie de la côte du Pacifique, au nord-ouest de Salem, pour ce petit-fils du grand neglecta ‘Royal Crusader’ (Schreiner, 1985) ;
· ‘Molène’ (Madoré, 2007) : l’île de la Mer d’Iroise, battue par les vents et fouettée par les embruns, a inspiré l’obtenteur breton de cette agréable variété, enfant du célèbre ‘Stairway to Heaven’ (un escalier qui ne mène pas qu’au ciel !) ;
· ‘Icelandic Sea’ (L. Johnson, 2009) : autre allusion glacée pour cet iris aux profondes ondulations, issu du magnifique amena ‘Sierra Grande’ (Schreiner, 1992) ;
· ‘Sea Cruise’ (Keppel, 2012) : le dernier venu des iris de Keith Keppel, pour qui le bleu clair est synonyme de croisière. Un croisement de (Haut les Voiles X (Act Three x Sea Power)) qui a déjà la force de la mer.

Cet assortiment d’évocations maritimes n’est qu’une partie des noms choisi pour designer cette sorte d’iris. Mais il y en a bien d’autres, tout aussi beaux. Aucun de ces noms ne fait, certes, appel à quelque robe mariale, mais il n’empêche que le nom de ‘Enfant de Marie’ irait comme une aube à l’une ou l’autre de ces variétés !

Iconographie :
‘Dover Beach’ (Nearpass, 1972)
‘Icelandic Sea’ (L. Johnson, 2009)
‘Nehalem Bay’ (Schreiner, 2002)
‘Molène’ (Madoré, 2007)

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