18.1.13

LA VALLÉE DES IRIS

La Bièvre, de sa source à Paris 

Sous l’impulsion de son ex-présidente, Anne-Marie Chesnais, la SFIB a mis en route une animation liée aux iris, dans la vallée de la Bièvre, entre sa source et sa disparition sous les rues de l’agglomération parisienne, à partir d’Antony. Ce parcours traverse une des plus jolies parties de la région parisienne et c’est une excellente idée d’avoir ajouté à ce paysage exceptionnel la présence des iris.

 L’Encyclopédie Wikipédia dispose d’un article long et particulièrement bien documenté sur cette rivière qu’est la Bièvre. Le présent article fait largement référence à ce texte.

 La Bièvre doit vraisemblablement son nom aux castors qui devaient peupler ses rives dans les temps anciens. Elle prend sa source au sud-ouest de Versailles, à la limite du plateau de Satory, sur la commune de Guyancourt. Elle a ceci de particulier qu’elle commence son existence par un parcours des plus bucoliques et qu’elle se termine piteusement dans les égouts de la Ville de Paris ! Ce n’est évidemment pas cette fin calamiteuse qui peut intéresser l’amateur d’iris, mais bien la première moitié de son cours, lorsqu’elle serpente à l’air libre, de Buc à Verrières-le-Buisson. Ce n’est qu’un petit ruisseau, au débit minimaliste, mais elle parcourt une vallée pittoresque et traverse des petites villes bourgeoises et animées qui savent profiter des charmes de la rivière qu’elles ont eu le bon goût de conserver dans sa fraîcheur agreste. 

A Buc elle est surmontée par le grand aqueduc de pierre chargé d’amener au château de Versailles une partie de l’eau nécessaire aux jeux d’eau du parc, captée sur le plateau de Saclay, plus au sud. Le secteur est très vallonné, les pentes forestières abritent maintenant pavillons et résidences typiques de la région parisienne un peu chic. De Jouy-en-Josas à Verrières-le-Buisson elle court gracieusement au fond de sa fraîche vallée. C’est après que les choses se gâtent et que la ville a eu raison d’elle en l’emprisonnant dans des tuyaux… L’origine de cette déchéance n’est pas nouvelle, et avant d’être enfermée, elle était déjà gravement polluée dans toute sa traversée de Paris par « les pestilences des abattoirs, des hôpitaux, des égouts, des tanneurs, corroyeurs, mégissiers et teinturiers » qui s’étaient établi le long de son cours. Ce n’est que dans les temps très anciens qu’elle était une agréable rivière venant se jeter dans la Seine, d’abord à la hauteur de l’actuel pont de l’Alma (à cette époque la Seine passait beaucoup plus au nord qu’actuellement), puis à celle du pont d’Austerlitz. 

Reste le parcours quasi rural qui va de Buc à Verrières. C’est là que la SFIB et les communes ont installé la Route des Iris. Il y avait déjà les I. pseudacorus qui poussent naturellement sur les rives, il y a maintenant les iris, botaniques ou horticoles, qui ont été plantés. Il y a aussi, puisque les hommes sont présents partout dans cette verte vallée, toutes les animations autour de l’iris mises en place pour satisfaire promeneurs et touristes. Cette appropriation du site par l’iris n’est pas le fait d’un caprice de quelques amateurs, mais la suite logique de l’implantation, dès la fin du XIXe siècle, de la famille Vilmorin dans la petite ville de Verrières-le-Buisson. 

 Lorsque la SFIB a pris ses quartiers à Jouy-en-Josas, elle avait en projet la création d’une compétition internationale de l’iris. L’idée était apparue au milieu des années 1990 mais le site où installer cette manifestation n’était pas clairement retenu. Ce fut d’abord en Bretagne, près de Rennes, que les choses ont commencé à se concrétiser, mais ce site n’était pas idéal : trop éloigné de Paris, trop venté, trop difficile d’accès… A Jouy en Josas ces incommodités n’existaient pas, bien au contraire. Dans le magnifique parc commun aux écoles HEC et TECOMAH, à cheval sur le cours du petit ru de St Mard, affluent de la Bièvre, il a été possible de trouver la place où planter et cultiver les iris destinés au concours FRANCIRIS. Les six premières années, l’affaire a très bien fonctionné et les premiers concours ont été très réussis, puis les choses se sont gâtées et aujourd’hui le concours est obligé de se chercher un nouveau point d’installation. Mais entre temps le concept de « Route des Iris » avait fait son chemin. 

 Que deviendra-t-il maintenant que les dirigeants de la SFIB ont déserté la vallée de la Bièvre et que l’implication de la commune de Verrières-le-Buisson est moins évidente (les collections d’iris rapportées de Rouen et d’ailleurs et alimentées par de nombreux collectionneurs français ne sont plus correctement entretenues) ? 

Il faut espérer que la vallée supérieure de la Bièvre restera un site privilégié pour la présentation en vrai grandeur des iris de toutes sortes, et qu’elle ne perdra pas son nom actuel de Vallée des Iris.


 Illustrations : 
- la Bièvre à Jouy en Josas 
- la Bièvre à Igny 
- ‘Bye Bye Blues’ vainqueur du concours de 2005 
- ‘Mamie Framboise’, deuxième prix du concours 2007.

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