4.12.15

LA MEDAILLE DE DYKES ANGLAISE

Quand on parle de Médaille de Dykes on songe d'abord à la Médaille attribuée par les juges américains à l'issue de la course aux honneurs qui caractérise le cursus des iris aux États-Unis. Mais il y a actuellement en compétition trois autres Médailles de Dykes, toutes les trois offertes par la British Iris Society (BIS), la doyenne des sociétés iridophiles nationales. La Australian Dykes Medal est mise en compétition en Australie, comme son nom l'indique. La New Zeeland Dykes Medal est en jeu en Nouvelle-Zélande, depuis quelques années. Enfin – mais on devrait commencer par elle – il y a la Britrish Dykes Medal, la plus ancienne et longtemps la plus prestigieuse.

Elle est attribuée depuis 1927 et a été décernée pour la première fois à 'Margot Holmes' (A. Perry, 1927), croisement interspécifique ((Iris chrysographes X I. Douglasiana)) que l'on peut à la rigueur classer parmi les Cal-Sib, mais plus justement parmi les specX. C'est déjà dire qu'elle ne fut jamais l'apanage des fameux TB qui ont trusté les récompenses tout au cours du XXeme siècle. Elle se caractérise par le fait qu'elle n'est pas attribuée nécessairement chaque année. Elle ne l'est que si, pour l'année en cours, un candidat s'en est montré digne, quelle que soit sa catégorie. C'est pourquoi de nombreux « trous » existent dans son palmarès :
entre 1931 et 1934 ;
entre 1935 et 1940 ;
entre 1941 et 1948 ;
entre 1949 et 1952.

A partir de cette date et jusqu'en 1991 son attribution a été pratiquement annuelle, mais à partir de 1991 elle n'a plus été régulièrement attribuée : huit fois seulement jusqu'en 2011, et plus du tout depuis cette année-là.

 Les éclipses constatées correspondent à des périodes où la culture et l'hybridation des iris a ont connu des creux explicables par le faible nombre des concurrents potentiels. La Grande-Bretagne a beau être l'une des terres de création des iris, il n'y a jamais eu un grand nombre de variétés participants aux concours. Cette relative pauvreté apparaît quand on recherche les noms des obtenteurs lauréats : H. Randall a été sacré quatre fois, de même que H. Fothergill. Mais le grand champion a été Brian Dosdsworth qui, à partir de 1977, a reçu douze fois la médaille !
 'Annabel Jane' en 1977
'Kildonan' en 1980
'Jill Rosalind' en 1981 ;
'Dovedale' en 1983 ;
'Bewick Swan' en 1984 ;
'Roman Emperor' en 1985 ;
'Buckden Pike' en 1987 ;
'Wensleydale' en 1988 ;
'High Peak' en 1990 ;
'Wharfedale' en 1991 ;
'Whooper Swan' en 1997 ;
'Darley Dale' en 2001).
 Cela fait penser à l'hégémonie exercée par Ferdinand Cayeux au cours des années 1930 pendant lesquelles la Médaille de Dykes Française, décernée jusqu'à la guerre de 1939, lui a toujours été attribuée.

 La dernière fois que la DM britannique a été décernée, c'est en 2011. Elle est revenue à 'Stephen Wilcox' (Jennifer Hewitt, 2003), un iris de Sibérie, en deux tons de rose violacé.

 Toutes les catégories d'iris peuvent concourir et remporter la médaille, quelle que soit aussi la nationalité de leur obtenteur. C'est le côté le plus intéressant de cette récompense. En effet il suffit que l'hybrideur qui entend faire concourir une de ses variétés prenne une adhésion à la BIS. Voici, d'ailleurs, ce que dit le règlement de la compétition :
« La compétition pour la Médaille de Dykes s'étend sur trois années et elle se juge au cours de la troisième saison. Le meilleur iris en compétition recevra la médaille s'il est considéré comme réunissant les critères suffisants (1). 
Les iris doivent être présentés par les membres de la BIS. Chaque membre peut mettre en compétition chaque année un iris barbu ou un iris sans barbes obtenu par lui-même, ainsi qu'un autre semis de chaque type pour lequel il aurait reçu précédemment un AGC(2), dans la limite de trois plantes de chaque type. 
Il y a présentement quatre jardins agréés pour la compétition. Au minimum un rhizome de chaque variété doit être envoyé à chaque jardin, mais deux rhizomes par jardin est préférable. Chaque iris devra être jugé dans au moins trois jardins. (…) 
Les iris qui ont obtenu un AGC sont éligibles pour le concours, de même que les iris qui ont obtenu une récompense dans une autre compétition agréée. (...) » 

Ce règlement est intéressant pour les éventuels compétiteurs non-britanniques, à la différence de celui concernant la DM américaine qui avantage outrageusement les variétés nées aux USA. Compte tenu de la faible production actuelle d'iris en Grande-Bretagne, c'est une opportunité pour les hybrideurs européens qui peuvent avoir, dans ces circonstances, une chance de se distinguer dans un concours prestigieux.

Alors, n'attendez pas, amis hybrideurs, devenez membres de la BIS et envoyez vos iris en Angleterre !

 Illustrations : 


 'Tarn Hows' (H. Randall, ) BDM 1958 ; 


 'Buckden Pike' (Dodsworth, ) BDM 1987 ; 


 'Orinoco Flow' (CEC Bartlett, ) BDM 1994 ; 


 'Berlin Ruffles' (Tamberg, ) BDM 1999.

(1) Cela mériterait d'être explicité, mais le règlement est muet sur ces critères. 

(2) AGC = Award of Garden Commendation, autre compétition organisée par la BIS.

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