8.9.18

LA FLEUR DU MOIS

'Dakar' ( Bernard Laporte, 2009) 

 (Designer Gown X Ostrogoth) 

 Les iris unicolores noirs agrémentés d'éperons ne sont pas les plus nombreux dans ce coloris. C'est pour ça que j'ai demandé à mon ami Bernard Laporte de me fournir celui-ci. Et je n'ai pas été déçu ! Dans mon jardin (où il est resté malgré l'exil du reste de la collection) c'est un des plus voyants et des plus remarqués. C'est si vrai qu'au moins deux de mes visiteurs m'ont demandé de leur en réserver un rhizome. Les iris noirs ne rencontrent pas toujours la même approche ! Il est vrai que cet enthousiasme est mérité. Pour la vigueur et et le fort développement de la plante, d'abord : en quelques années il a constitué une touffe vigoureuse et florifère. C'est une situation, dans les noirs, que je n'avais pas rencontrée depuis 'Tuxedo' (Schreiner, 1964), une variété increvable et qui fait toujours de l'effet. Pour l'originalité de sa fleur, d'autre part.

Dire que 'Dakar' est un iris noir est peut-être un peu outré. Parler d'iris violet foncé serait plus exact, car la couleur de sa fleur est en fait en deux tons de violet très sombre. Ce n'est pas là l'originalité de 'Dakar'. Cette originalité provient plutôt de ces éperons violets qui pointent au cœur de la fleur. C'est, du moins, ce qui me plait. Je ne connais qu'un autres iris noir doté d'éperons, il s'agit de l'IB 'Athaeneos' (Peyrard, 2009) – dont je n'ai pas trouvé de photographie - , qui est aussi un descendant 'Ostrogoth'. 'Ostrogoth' (Jean Peyrard, 1993) est une variété qui descend de 'Sky Hooks' (Osborne, 1979), la référence en matière d'éperons. Chez 'Ostrogoth' ils ne sont ni très développés ; ni très stables – ils manquent souvent sur les fleurs situées en bas des tiges – mais les gènes sont là et ils se transmettent à la descendance.

Pour ce qui est de la couleur des fleurs, il est préférable de chercher du côté maternel. Encore qu'il faille bien chercher parce que rien n'est bien net dans cette affaire. Le violet ne se rencontre guère que dans l'ascendance de 'Louise Watts' (Blocher, 1970) dont un frère de semis se trouve au pedigree de 'Designer Gown' (Ghio, 1985). Disons qu'il s'agit de pigments anthocyaniques qui font là une réapparition après une longue éclipse. A moins qu'il n'y ait eu quelque confusion dans les arbres généalogiques ! Cela arrive ! Notons aussi que 'Ostrogoth' comporte lui aussi des pigments anthocyaniques et que l'addition des uns et des autres peut avoir eu cette heureuse conclusion.

Je ne sais pas si l'on verra un jour apparaître un descendant de 'Dakar'. Les bases de données de l'AIS n'en font pas mention jusqu'à présent et je n'ai pas interrogé Bernard Laporte à ce sujet. Quoi qu'il en soit, avec ou sans rejetons, 'Dakar' est une variété intéressante, qui devrait plaire à tous les amateurs avides de nouveauté.

Iconographie : 

'Dakar'


'Designer Gown' 


'Ostrogoth' 

'Louise Watts'

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