19.1.19

AU BEAU PAYS DE LA TOURAINE

De nombreux Tourangeaux ont eu à cœur de glorifier leur région d'origine. Parmi eux on trouve
Jacques-Marie Rougé (1873/1956) qui a exercé plusieurs fonctions dans les instances culturelles tourangelles et qui s'est particulièrement attaché à sauvegarder les contes et légendes de la région ainsi que le vocabulaire et les tournures traditionnels d'une province réputée pour la pureté de sa langue, mais qui, en fait, comme les autres, connut longtemps un parler riche et original, truffé d'expressions savoureuses, accompagnés d'un accent bien particulier.

Jacques-Marie Rougé, à ses heures, s'adonnait aussi à la poésie. C'est ainsi qu'il a mis en vers l'attirance qu'il avait pour les iris. La poésie ci-dessous n'est pas d'une richesse exceptionnelle, mais elle exprime assez bien les images lyriques qui peuvent venir à l'esprit d'un admirateur des iris.

LES IRIS 

Des iris bleus, des iris jaunes, 
Timides, s'ouvrent sous des aulnes. 

Ils paraissent tout étonnés 
Un matin d'avril d'être nés. 

Ces fleurs honteuses d'être nues 
Ont les frayeurs des ingénues.

Le vol léger d'un gai pinson 
Leur fait passer un lent frisson. 

Contre les brises matinales 
 Elles raidissent leurs pétales. 

Une jeune fille en passant 
Coupe les iris et les sent, 

Les lie avec un soin extrême 
En murmurant un nom qu'elle aime. 

Et l'on voit mirés dans ses yeux
Les jaunes iris et les bleus.

Voilà ! Ce n'est ni du Victor Hugo ni du Paul Verlaine, mais il n'est pas besoin d'avoir le talent d'un grand poète pour exprimer ses sentiments...

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