19.9.01

BLANCS A BARBES ROUGES

Les iris blancs à barbes rouges m’intéressent depuis longtemps car je les trouve particulièrement attractifs et agréables à l’œil.

Ces iris ont pour la plupart leur origine dans une recherche qui remonte aux années 50. Dans la bibles des iridophiles, The World of Irises, Melba Hamblen et Keith Keppel écrivent : « La plupart des premiers blancs à barbes rouges proviennent d’un programme d’hybridation consistant à transférer la barbe colorée des iris roses sur des iris blancs. En croisant Snow Flurry avec le rose Cherie et New Snow avec le rose New Horizon, Fay a commencé une lignée dont il a tiré pour les introduire Lipstick en 57 et Arctic Flame en 60. »

On peut dire que c’est cet Arctic Flame qui est à la base des iris blancs à barbes rouges d’aujourd’hui. Et c’est un de ses descendants immédiats, Christmas Time (Schreiner 65), qui a donné la plus belle descendance. Cette variété provient du croisement d’un enfant blanc du rose May Hall avec Arctic Flame, et c’est toujours un des meilleurs de la catégorie.

Il y a assez peu d’obtenteurs qui ont développé cette association de couleurs. Schreiner, bien sûr, qui nous a donné Startler, en 72, descendant direct de Christmas Time, puis Heavenly Rapture en 89, ce dernier issu d’une autre filiation. Melba Hamblen, en 78, a enregistré Chritsmas Rubies, qui descend d’Arctic Flame et d’un autre blanc à barbes oranges : Valentina. La même année 78, Jean Cayeux, en France, a proposé deux blancs à barbes rouges : As de Cœur et Neige de Mai, tous les deux issus de Chritsmas Time. Peu de temps après, le Californien Glen Corlew, plutôt spécialisé dans les iris roses, a enregistré en 82 deux variétés au pedigree voisin, Filoli et Showman, qui ont Arctic Flame dans leurs parenté. En 1986 c’est John R. Durrance, de Denver, Colorado, qui a la chance de pouvoir présenter Any Sundae, un descendant de Christmas Rubies. Le spécialiste incontesté des iris à barbes rouges, George Shoop, n’est pas passé à côté du problème, il a enregistré Spring Pleasure (88), une variété provenant d’une lignée différente, et particulièrement de Today’s Fashion, un iris rose pêche. Au même moment Monty Byers, le génial promoteur des iris « space age », introduisait sur le marché deux variétés intéressantes, Heavenly Bliss (89), et, surtout, Lurid (87) qui se démarque en prolongeant ses barbes rouges d’un appendice mauve. Il s’agit de deux frères de semis, descendants de Startler et du fameux Sky Hooks. On trouve ensuite, en 91 et 92 des variétés blanches à barbes rouges ou minium qui sont issues de croisements entre iris à dominante jaune ou orange. Il s’agit de Confession (Keppel 92), Snow Blanket (Ernst 91) et surtout Nordica (Maryott 92).

Ailleurs qu’aux USA notons le travail de Brian Dodsworth, en Grande Bretagne, dont les recherches ont été couronnées de deux Médailles Anglaises de Dykes : Bewick Swan (80) (BDM 85) qui est une amélioration de l’ancien blanc à barbes rouges de Nate Rudolph, Crystal Blaze (64), puis Mute Swan (85) et Whooper Swan (95) (BDM 97), frères de semis, même si les dates d’introduction ne le laissent pas supposer, (Princess x Vanity) ; comme quoi deux roses peuvent donner naissance à un blanc… Dans ma collection j’ai aussi deux variétés blanches à barbes rouges fort peu connues : Elbruz Almazny, obtenu en 1978 par le Caucasien Vitali Gordodelov, et Illusione Ottica, en provenance d’Augusto Bianco en Italie. Ni l’une ni l’autre ne constituent des étapes incontournables de l’évolution.

Puisque l’on en est à émettre un jugement de valeur, pour moi, deux variétés dominent le lot : Nordica, pour la grâce de ses fleurs et la pureté de son blanc, et surtout Any Sundae. Cette dernière est pour moi le plus beau blanc à barbes rouges, en raison de sa forme parfaite et de ses barbes, réellement rouges et très grosses, ce qui constitue un contraste remarquable.

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