24.5.03

RETOUR A LA SOURCE

Cela faisait deux ans que je n’étais pas allé au Parc Floral d’Orléans La Source. Comme je ne m’intéresse pas qu’aux iris, j’ai jeté un coup d’œil aux autres plantes en fleur en ce 17 mai 2003 : Thalictrum, Brunnera.... Mais je me suis dirigé en priorité vers les plantations d’iris. J’ai trouvé une situation paradoxale : ce qui devrait être le plus attrayant est dans un état pitoyable, mais ce qui est secondaire (au moins aux yeux du public) est aussi beau que possible. Allez donc savoir !

Parlons d’abord de ce qui fâche. Je pense en particulier au fameux « Mikado », c’est à dire cet espace en demi-lune, clos de murs de pisé, où les iris sont disposés dans des paniers de grillage accrochés à des troncs d’arbres couchés comme les bâtons du célèbre jeu de société. Quand on arrive dans cet espace on ressent une impression de pauvreté, voire de misère. L’amateur d’iris souffre de voir les plantes végéter dans leurs paniers à huîtres, sans force ni fleurs. Un pauvre ANDALOU (Cayeux 95) a fait l’effort d’amener à l’éclosion une fleur unique sur une tige d’environ vingt centimètres… Ceux qui devraient être des grands iris de jardin ne dépassent pas la taille des nains standards, et encore, à la condition qu’ils aient véritablement poussé ! La déception se voit sur les visages des visiteurs, et les commentaires sont à l’avenant. Il est grand temps d’arrêter cette expérience, peut être séduisante sur le papier, mais hérétique sur le plan horticole (comment des iris pourraient-ils pousser dans ces corbeilles sans terre et sans eau ?) tout autant qu’esthétique (un grand iris doit-il être vu par en-dessous ?).

Autre déception, le Critérium de l’Iris. Nous sommes dans la première année d’une nouvelle plantation. Celle-ci a été réalisée en bordure de l’allée principale, donc dans une situation très favorable pour les visiteurs, mais les plantes n’ont guère poussé et la floraison est maigrichonne : sur trente-trois variétés plantées, à peine une vingtaine s’est développée à peu près normalement et, le jour de ma visite, seulement une dizaine était fleurie…Notamment TRIPLE WHAMMY (Hager 90), avec des tiges spectaculaires. Plantation tardive ? Incident de végétation ? On s’interroge sur ce peu de réussite.

Heureusement le visiteur aura eu tout d’abord une bonne impression. En effet le tableau d’iris bleus, que l’on voit de loin, est de toute beauté. Ces milliers de hampes florales fièrement dressées, dans ce camaïeu de bleu qui caractérise si bien l’iris, font assez d’effet pour rendre amoureux des iris tous ceux qui viennent dans ce jardin.

Le véritable amateur d’iris aura intérêt à continuer sa visite jusqu’au jardin de la collection spécialisée. Le chemin est long, mais bien agréable, le long du Loiret, et, là-bas derrière les serres, les planches regorgent de fleurs. Bien sûr les allées sont trop étroites pour que l’on puisse apprécier pleinement toutes les variétés présentes, bien sûr le spécialiste constatera quelques erreurs d’étiquetage, mais en revanche il aura le plaisir de découvrir des variétés un peu oubliées (BLUSHING LEMON –Boushay 73-, BONBON –Gatty 77) ou d’autres franchement récentes, beaucoup d’obtentions françaises, aussi bien de professionnels que d’amateurs (FIDGI de Bernard Lecaplain, ROUCASSIÉ d’Igor Fédoroff…), et ce foisonnement de couleurs qui enchante tous ceux qui viennent jusqu’à ce paradis pour iridophiles.

Je ne regrette certainement pas mon après-midi au Parc de la Source, mais j’ai eu de la peine en constatant que ce qui aurait du être le plus attrayant était ce qu’il y avait de plus décevant. Rien n’est parfait…

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