VERS DE NOUVEAUX COLORIS ?
III. Luminatas, Plicatas et autres
Ma dernière chronique sur ce sujet se terminait par : « Pour les mélanges de couleurs, on en restera là, mais le sujet n’est pas épuisé pour autant ! Dans une prochaine chronique, on abordera un autre domaine, celui des fleurs poudrées, piquetées, liserées ou autrement colorées. » Ce sont ces fleurs là dont il va être question aujourd’hui.
En matière de plicata on peut faire confiance à Keith Keppel pour apporter du nouveau ! Chaque année il propose un ou des plicatas originaux et remarquables. A distance on voit apparaître des iris du même genre chez d’autres obtenteurs : Keppel lance les modes. Les années à venir devraient voir se développer les iris « luminatas » qui sont, en quelque sorte l’inverse des plicatas. C’est à dire que la couleur des sépales (en fait les pigments solubles dans l’eau, donc dans les tons de bleu ou de violet) est étalée assez légèrement et même est absente dans les veines. De même la couleur s’estompe, voire disparaît en lisière des sépales. Ce n’est pas toujours évident, mais une variété comme SPIRIT WORLD (Keppel 94) est une démonstration parfaite. Dans la description qu’il en donne, Keith Keppel ajoute : « Il y a toujours une surface bien déterminée autour des barbes où il n’y a pas un seul pigment hydro-soluble, pas un seul point, et les barbes n’ont aucune trace de bleu ou de pourpre. » et il décrit les évolutions du modèle : « La zone sans marques autour des barbes s’élargit, formant des taches de plus en plus grandes, en forme de fer de lance. Les veines claires sur des sépales presque complètement colorés se transforment en larges bandes ou veines, avec des îlots de pigment plutôt qu’une véritable pigmentation. » Il en apporte la preuve avec TELEPATHY (2003), et Rick Ernst a suivi le mouvement – voir WHISPERING SPIRITS (2001) et SCHIZO (2003) -, de même que Lucille Pinkston, de l’Idaho, avec OWYHEE DESERT (97).. D’autres iris de la même eau vont apparaître dans les années à venir.
Le modèle purement plicata n’a plus beaucoup de transformations à présenter. Cependant une variété comme SPLASHACATA (Tasco 97), qui a beaucoup des traits de sa « mère » PURPLE PEPPER (Nearpass 86), avec ses sépales entièrement poudrés de bleu pourpré et ses pétales blancs infus de la même teinte, est caractéristique des plicatas du XXIeme siècle.
Il existe des iris caractérisés par un assemblage de couleurs étrange ou particulièrement éclatant. C’est un domaine qui intéresse quelques pionniers, mais qui touche aussi quelques-uns uns ayant pignon sur rue. Merle Daling, en 83 a enregistré ECSTATIC ECHO qui est un bel exemple de couleurs heurtées. Dans le genre, Lowell Baumunk a produit LIGHTS CAMERA ACTION (99) qui est encore plus contrasté. Il y en aura d’autres. THREE STRIKES (Annand 98), en jaune chartreuse flammé de violet, ne peut pas laisser indifférent. Schreiner même, la vénérable maison de Salem (Oregon), n’a-t-elle pas offert STARSHIP ENTERPRISE en 99 ? On y trouve le blanc, le jaune, le pourpre dans une fleur superbe et, forcément voyante ! Quant à la maison Cayeux, elle a produit CHEVALIER DE MALTE (97) qui réunit le rose, le blanc et le pourpre autour de barbes énormes et d’un rouge flashant. On pourrait multiplier les exemples de ces iris si riches en couleurs, dont on parlera sûrement dans les années à venir.
Arrêtons-nous là pour aujourd’hui. Une dernière page sera consacrée, bientôt aux iris « broken color » et « space age », ainsi qu’aux barbes colorées contrastantes qui sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus vibrantes.
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