28.10.05

TÉMOIGNAGE
ABONDANCE ET SÉLECTION

Le Bulletin de l’AIS n° 339 d’octobre 2005 a publié une longue interview de Joseph Ghio et Keith Keppel. Plusieurs sujets y sont abordés. Irisenligne reprendra les thèmes les plus intéressants dans sa rubrique « Témoignage ». Voici une première question posée aux deux amis, qui fêtent cette année leurs cinquante ans d’hybridation.

« Combien de semis cultivez-vous chaque année, et combien de ceux-ci sont-ils retenus pour examen plus approfondi après la première floraison ?

Keppel : J’essaie de planter environ 10000 graines, dont environ 7500 germeront. Mais les nombres varient d’une année sur l’autre. (…) Le printemps 2003 a été dur pour les semis ; il y en a peu qui ont fleuri pour la première fois, aussi ai-je tout laissé en place et donné une seconde chance à toute la plantation. Normalement ce qui n’a pas fleuri dès la première année, c’est à dire deux ans après que le croisement a été effectué, est jeté, sauf s’il s’agit d’un croisement particulièrement difficile ou si je présage quelque chose de prometteur dans les feuilles ou dans la qualité de la pousse. A peu près 5% des plantes qui ont fleuri sont réservée pour être vues une seconde fois.

Ghio : Cette année ce sera pour moi à peu près comme pour Keith : environ 10000 semis, dont près de 1000 pacificas(1). Mais en temps normal je m’arrête à environ la moitié ; 4 à 5000 serait un maximum. Je pense que ces plantes constituent la quantité que je peux évaluer. La plupart de mes croisements fleuriront dès la première année, aussi le nombre de 3 à 4000 semis me convient-il très bien. Je crois que je vais devenir fou l’an prochain quand je vais devoir évaluer les plantes issues de 10000 semis. Le nombre des sujets épargnés dépend du nombre de ceux qui ont poussé, mais le taux se situe autour de 100 grands iris et de 35 pacificas. Je conserve plus maintenant qu’à mes débuts, parce que le manque de place me forçait à être ultra sélectif. Avec plus d’espace, je garde plus de semis. Ce n’est pas forcément un avantage. Par exemple les semis provenant du croisement dont est issu BUBBLING OVER étaient bons. Par manque de place j’ n’ai conservé que la plante qui me paraissait avoir « tout ». Aujourd’hui, avec plus de terrain, je sauvegarderais plusieurs plantes, mais peut-être le résultat ne serait-il pas différent. »

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Pouvez-vous expliquer ce qu'est un "pacificas" dans ce contexte.
Merci
NB

Sylvain Ruaud a dit…

"Pacificas" est le pluriel de "pacifica". Et les iris "pacificas" dont parle Joe Ghio sont les Iris de la Côte du Pacifique, en anglais "Pacific Coast irises"? Autrement dit les Iris de californie ! Beaucoup de dénominations pour une seule série d'hybrides !

Les iris de Californie, puisque tel est le nom qui est le plus couramment utilisé (et que j'aurais du reprendre dans ma traduction) font partie des iris sans barbes et sont issus d'espèces propres à la Califiornie qui donnent de jolies fleurs gracieuses, assez voisines d'aspect des iris de Sibérie. J'ai en préparation un long article sur ces plantes là.