3.2.06

TÉMOIGNAGE
Un petit iris facile et élégant

On peut être un fan de grands iris et avoir une faible pour d’autres, tout petits. Pour moi, il s’agit d’I. sintenisii.

« Il y a quelques années, Maurice Boussard, de passage en Touraine, m’a gentiment offert quelques rhizomes de Iris sintenisii. Aujourd’hui ces mignonnes petites plantes, qui se multiplient à plaisir, forment des touffes importantes que j’adore voir fleurir au mois de juin, à proximité des géraniums endresii et des campanules glomerata. Je ne leur accorde qu’un minimum de soins, tant il est vrai que ces iris n’en demandent guère : les touffes bien serrées ne laissent pas de place aux herbes opportunistes, et, plantées en plein soleil, dans mon ingrate terre calcaire et sèche, elles se développent discrètement, fleurissent d’abondance et grainent à qui mieux-mieux. Un vrai plaisir !

I. sintenisii Janka 1876, fait partie des iris spurias. C’est à dire des iris sans barbes. On divise les spurias en deux séries, les grands, dits I. spuriae, et les petits, I. gramineae. Ceux dont je parle font donc partie des I. gramineae ; ils sont originaires des Balkans et de Turquie, mesurent une trentaine de centimètres, et présentent la caractéristique intéressante au jardin de porter leurs fleurs (2 par tiges) assez haut au-dessus du feuillage. Celui-ci, vert foncé, plutôt coriace, s’allonge en fines lames qui restent vertes toute l’année. Les fleurs ont d’étroits pétales d’un violet vif, et des sépales allongés, se terminant par une petite spatule blanche veinée du violet des pétales. Un grand nombre de fleurs s’épanouissent en même temps, de sorte que l’effet est tout à fait agréable et élégant. La durée de floraison est moyenne : entre deux et trois semaines de fleurs pour une touffe bien installée. Comme chez tous les spurias, les rhizomes sont étroits et longs, assez fragiles, et s’enfoncent relativement profond dans le sol, de sorte qu’il y a pas mal de déchet quand on dédouble les touffes, lesquelles mettent quelques temps à bien s’implanter. A part ces petits défauts, I. sintenisii ne présente que des avantages et je le recommande à tous ceux qui apprécient les plantes faciles et agréables à l’œil.

A noter qu’une espèce voisine de I. sintenisii, I. kerneriana, se présente à peu près sous le même aspect, à ceci près que les fleurs sont d’un jaune crémeux. Les deux couleurs se marient bien entre elles et il peut donc être intéressant de se procurer l’une et l’autre.

Merci Maurice Boussard, de m’avoir fait connaître ces petits iris qui font maintenant partie de ceux que j’apprécie le plus. »

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