CEDRIC MORRIS
PEINTRE ET AMATEUR D’IRIS
Le petit monde des iris comporte décidément des personnages hors du commun. Prenez le cas de Sir Cedric Morris et vous aurez un bel exemple d’originalité.
Voilà un citoyen britannique, originaire de la côte sud du Pays de Galles, qui a acquis une célébrité considérable dans le monde de l’art, et qui est aussi une personnalité du mode des iris dans son pays, mais pas seulement, et s’est fait un nom dans la botanique et l’horticulture.
Ses études de peinture, il les a faites à Paris, peu avant la première guerre mondiale. Il a eu la chance d’échapper au massacre de 1914/18. A peine démobilisé, il a repris ses études parisiennes et très vite il s’est fait un nom dans le milieu artistique, aussi bien en Grande Bretagne que dans le reste du monde. Ses œuvres, des fleurs, des animaux, des scènes de genre, d’un style simple, gracieux et un peu lisse, expriment bien le caractère plutôt bucolique de leur auteur. Curieux de bien des choses, il s’est très vite intéressé aux plantes et a été séduit, en particulier, par les iris. Quand il a acheté, en 1940, le domaine de Benton End, dans le Suffolk, ce n’est pas seulement pour y ouvrir une école de peinture, l’East Anglian School of Painting and Drawing, qui fut fréquentée par des élèves qui acquirent par la suite une véritable célébrité, mais aussi pour disposer d’un vaste espace où cultiver ses iris et effectuer ses multiples croisements. Dans le dernier numéro de la Revue « Country Living », la journaliste Stéphanie Donaldson fait le portrait de ce personnage extraordinaire. Elle écrit : « Pour Cedric Morris, le jardin était aussi important que la maison. Il y cultivait des fleurs qui plaisaient à son regard d’artiste, et en particulier sa propre lignée d’iris barbus. Il les admirait pour « leur élégance, leur fierté et leur délicatesse ». Voilà une analyse qui va effectivement comme un gant aux iris !
C’est donc l’amateur et l’obtenteur d’iris qui nous intéresse ici. Un obtenteur qui a eu l’exceptionnel mérite d’hybrider et de sélectionner un des tout premiers iris roses, sans doute même le premier iris rose d’Europe. Dans « The World of Irises » on peut lire : « En Angleterre, Sir Cedric Morris a utilisé ‘Sacramento’ (1) ‘Golden Hind’ et ‘Mary Geddes’ dans son programme de recherche sur les iris roses. Il en a résulté une série de plicatas jaunes. En croisant et recroisant ses semis, il obtint ‘Edward of Windsor’ (1945). …avec de grandes fleurs, une couleur vive, et des veines de texture violettes sur les sépales. » Dans les mêmes moments et jusqu’à la fin des années 50 , Cedric Morris enregistra toute une série de nouvelles variétés, dans un grand nombre de coloris, auxquelles il donna un nom commençant toujours par ‘Benton’ pour rappeler la propriété où ils avaient été obtenus.
Parallèlement « The World of Irises » qui n’en est pas avare, raconte une de ces anecdotes qui font le charme de l’univers des iris. Le fameux hybrideur David Hall, qui avait bon cœur, donna un jour de 1946 à son collègue anglais Harry Randall du pollen en provenance d’un de ses nouveaux semis roses. Ce pollen fut, dès son retour en Grande Bretagne, partagé avec Cedric Morris (devenu depuis 1942 Sir Cedric Morris) qui l’utilisa sur ‘Edward of Windsor’ et en obtint une variété fort belle qu’il exposa en 1948 au British Iris Society Show, où il fut remarqué par la Reine-Mère, laquelle proposa le nom de ‘Strathmore’, celui de sa propriété familiale. C’est ainsi que le second iris rose européen fut donc enregistré.
Une autre journée de gloire attendait Sir Cedric quand, en 1955, la BIS attribua à son ‘Benton Cordelia’, de 1953, la Médaille de Dykes Britannique.
Sir Cedric continua à se passionner pour les iris jusqu’à l’âge avancé de 90 ans, auquel il mourut en 1982, connu en tant que peintre dans le monde entier, mais également en tant que personnalité de l’horticulture (on a donné son nom à plusieurs fleurs, dont un narcisse et surtout un remarquable rosier blanc, toujours cultivé et proposé par André Eve). Sans oublier la place de précurseur qu’il occupa dans le microcosme des iris ! Un microcosme qui n’arrête pas de nous étonner.
(1) Plicata à base jaune célèbre pour avoir été aussi la variété de base du programme exceptionnel élaboré par Jim Gibson, le maître des plicatas.
PEINTRE ET AMATEUR D’IRIS
Le petit monde des iris comporte décidément des personnages hors du commun. Prenez le cas de Sir Cedric Morris et vous aurez un bel exemple d’originalité.
Voilà un citoyen britannique, originaire de la côte sud du Pays de Galles, qui a acquis une célébrité considérable dans le monde de l’art, et qui est aussi une personnalité du mode des iris dans son pays, mais pas seulement, et s’est fait un nom dans la botanique et l’horticulture.
Ses études de peinture, il les a faites à Paris, peu avant la première guerre mondiale. Il a eu la chance d’échapper au massacre de 1914/18. A peine démobilisé, il a repris ses études parisiennes et très vite il s’est fait un nom dans le milieu artistique, aussi bien en Grande Bretagne que dans le reste du monde. Ses œuvres, des fleurs, des animaux, des scènes de genre, d’un style simple, gracieux et un peu lisse, expriment bien le caractère plutôt bucolique de leur auteur. Curieux de bien des choses, il s’est très vite intéressé aux plantes et a été séduit, en particulier, par les iris. Quand il a acheté, en 1940, le domaine de Benton End, dans le Suffolk, ce n’est pas seulement pour y ouvrir une école de peinture, l’East Anglian School of Painting and Drawing, qui fut fréquentée par des élèves qui acquirent par la suite une véritable célébrité, mais aussi pour disposer d’un vaste espace où cultiver ses iris et effectuer ses multiples croisements. Dans le dernier numéro de la Revue « Country Living », la journaliste Stéphanie Donaldson fait le portrait de ce personnage extraordinaire. Elle écrit : « Pour Cedric Morris, le jardin était aussi important que la maison. Il y cultivait des fleurs qui plaisaient à son regard d’artiste, et en particulier sa propre lignée d’iris barbus. Il les admirait pour « leur élégance, leur fierté et leur délicatesse ». Voilà une analyse qui va effectivement comme un gant aux iris !
C’est donc l’amateur et l’obtenteur d’iris qui nous intéresse ici. Un obtenteur qui a eu l’exceptionnel mérite d’hybrider et de sélectionner un des tout premiers iris roses, sans doute même le premier iris rose d’Europe. Dans « The World of Irises » on peut lire : « En Angleterre, Sir Cedric Morris a utilisé ‘Sacramento’ (1) ‘Golden Hind’ et ‘Mary Geddes’ dans son programme de recherche sur les iris roses. Il en a résulté une série de plicatas jaunes. En croisant et recroisant ses semis, il obtint ‘Edward of Windsor’ (1945). …avec de grandes fleurs, une couleur vive, et des veines de texture violettes sur les sépales. » Dans les mêmes moments et jusqu’à la fin des années 50 , Cedric Morris enregistra toute une série de nouvelles variétés, dans un grand nombre de coloris, auxquelles il donna un nom commençant toujours par ‘Benton’ pour rappeler la propriété où ils avaient été obtenus.
Parallèlement « The World of Irises » qui n’en est pas avare, raconte une de ces anecdotes qui font le charme de l’univers des iris. Le fameux hybrideur David Hall, qui avait bon cœur, donna un jour de 1946 à son collègue anglais Harry Randall du pollen en provenance d’un de ses nouveaux semis roses. Ce pollen fut, dès son retour en Grande Bretagne, partagé avec Cedric Morris (devenu depuis 1942 Sir Cedric Morris) qui l’utilisa sur ‘Edward of Windsor’ et en obtint une variété fort belle qu’il exposa en 1948 au British Iris Society Show, où il fut remarqué par la Reine-Mère, laquelle proposa le nom de ‘Strathmore’, celui de sa propriété familiale. C’est ainsi que le second iris rose européen fut donc enregistré.
Une autre journée de gloire attendait Sir Cedric quand, en 1955, la BIS attribua à son ‘Benton Cordelia’, de 1953, la Médaille de Dykes Britannique.
Sir Cedric continua à se passionner pour les iris jusqu’à l’âge avancé de 90 ans, auquel il mourut en 1982, connu en tant que peintre dans le monde entier, mais également en tant que personnalité de l’horticulture (on a donné son nom à plusieurs fleurs, dont un narcisse et surtout un remarquable rosier blanc, toujours cultivé et proposé par André Eve). Sans oublier la place de précurseur qu’il occupa dans le microcosme des iris ! Un microcosme qui n’arrête pas de nous étonner.
(1) Plicata à base jaune célèbre pour avoir été aussi la variété de base du programme exceptionnel élaboré par Jim Gibson, le maître des plicatas.
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