31.10.08











IRIS EN UKRAINE





L’Ukraine a fait une entrée remarquée dans le monde des iris lorsque Nina Miroshnichenko a remporté le concours FRANCIRIS© 2007 avec son ‘Solovinyiaya Noch’. Mais elle n’est pas la seule à s’être lancée dans l’hybridation dans ce pays en voie d’émergence. Pour ce qui concerne les grands iris hybrides, au moins deux noms sont apparus ces temps derniers : Aleksandr Trotsky et Igor Khorosh. Madame Miroshnichenko, qui vit à Jitomir près de la Crimée, et cultive les iris depuis de nombreuses années, s’est contentée de pratiquer l’hybridation en amatrice, sans chercher à tirer profit de son hobby. En revanche les deux autres se sont lancés dans le commerce des iris, avec les moyens que la technologie moderne leur propose pour se faire connaître, et en particulier Internet.
Par opposition à la situation des irisariens de Russie, et surtout ceux qui habitent dans la partie nord, les Ukrainiens bénéficient, à proximité de la Mer Noire, d’un climat plutôt méditerranéen, propice aux iris. Ils en profitent, et leurs entreprises ont l’air prospère. A la base il y a des variétés américaines et australiennes, comme partout. En tant qu’hybrideurs, ils les utilisent avec soin et une évidente compétence. De sorte qu’ils peuvent présenter sur leurs sites et dans les forums internationaux des plantes qui ont tout à fait bonne allure. Les fleurs sont jolies, modernes, apparemment en mesure de se confronter aux productions des hybrideurs occidentaux. Mais cet avis n’est basé que sur l’examen de photographies et aurait besoin d’être vérifié sur le terrain. Malheureusement, jusqu’à présent, ces variétés n’ont pas fait leur apparition dans les concours français ou italiens, et conservent donc tout leur mystère. Elles n’apparaissent pas non plus dans les catalogues, nos producteurs restant obnubilés par les variétés américaines ou australiennes.
Aleksandr Trotsky porte un nom qui évoque bien des choses chez les gens de mon âge. Il n’a pas l’air d’en souffrir ! Sa pépinière, qui se trouve à Nikolaev, située à 150 km à l’est d’Odessa, à 50 km de la mer, est constituée de variétés classiques auxquelles s’ajoutent les produits maison. Pour faire sa connaissance, il faut se rendre sur son site Internet, malheureusement celui-ci n’est pour l’instant qu’en ukrainien, ce qui ne facilite pas la compréhension pour un occidental, mais on arrive tout de même à y naviguer suffisamment pour découvrir tout ce qu’il contient et notamment les photos des variétés commercialisées. ‘Rusich’ (2005) et ‘Shatior Sultana’ (2006) sont des exemples de ses dernières obtentions.
Il est plus facile de faire connaissance avec Igor Khorosh puisque son site est accessible en anglais. Cet ancien médecin est installé depuis 1989 à Ternopol, ville située à 400 km à l’ouest de Kiev, une région qui doit être beaucoup plus continentale que celle de Nikolaev. Il s’est lancé dans la culture des iris dès que les variétés occidentales ont pu être importées facilement dans son pays, et a présenté ses premières hybridations en 1999. Peu à peu il s’est perfectionné, utilisant les variétés les plus récentes et les plus réputées, jusqu’à obtenir de nouveaux iris qui, d’apparence, n’ont rien à envier à ceux que proposent les obtenteurs des autres pays. Les photos ci-dessus de ‘Illiuzionist’ (99) et ‘Sertse Okeanu’ (2005) donnent une idée de son travail.

Quand aurons-nous la possibilité de juger sur pièce ? J’espère que ces messieurs auront la bonne idée d’envoyer leurs plantes aux concours internationaux. Mais peut-être pourrions-nous leur passer commande ? Les prix, exprimés en USD, vont de 20 à 30 pour les dernières nouveautés. L’expérience pourrait être tentée. Elle deviendra peut-être une nécessité si l’on veut renouveler nos collections, puisque les importations des USA deviennent de plus en plus problématiques et onéreuses avec les restrictions phytosanitaires imposées à l’heure actuelle.

Chez les iris la mondialisation est vraiment en marche, et ceci est une bonne nouvelle.

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