2.10.09
















LA FLEUR DU MOIS

‘Jean Cayeux’

Octobre, automne, feuilles mortes… Autant de mots auxquels peut faire penser ‘Jean Cayeux’ (F. Cayeux 31), un iris historique qui est toujours aussi séduisant.

Au moment de sa mise sur le marché, ‘Jean Cayeux’ a fait l’effet d’un ovni. En plus d’être une plante majestueuse (environ 110 cm de hauteur), c’est un iris dont la couleur étrange et nouvelle a surpris et charmé. Il est décrit ainsi dans les bulletin de la Commission des Iris de 1933 : « fleur de forme parfaite, coloris unique très difficile à décrire, inconnu jusqu’ici dans les iris ; divisions supérieures biscuit, les inférieures havane légèrement éclairées au centre : une trouvaille de haut mérite. » Trouvaille aussitôt récompensée par l’attribution de ma Médaille de Dykes française de 1931.

Ce remarquable iris tétraploïde porte toujours aussi beau. Son pedigree n’a évidemment pas la complexité des variétés d’aujourd’hui, mais son plus vieil ancêtre connu, ‘Darius’ (Parker 1878) est apparu plus de 50 ans avant lui. On retrouve ce cultivar, du type variegata, a deux reprises parmi ses ancêtres. Une première fois du côté paternel, dans ‘Ochracea Caerulea’ (Denis 1919), l’autre du côté maternel dans ‘Madame Durand’ (Denis 1921). ‘Ochracea Caerulea’ croisé avec ‘Marsh Marigold’ (Bliss 1919) a donné naissance à ‘Evolution’ (Cayeux F. 1929), qui est une des variétés les plus remarquables du grand Ferdinand Cayeux. C’est un bicolore bronze et lilas que l’on trouve toujours dans de nombreux jardins en Europe comme en Amérique. Ferdinand Cayeux a croisé cet ‘Evolution’ avec le grand tétraploïde anglais – bicolore lavande et grenat - ’Bruno’ (Bliss 1918). Dans l’autre moitié du tableau, ‘Madame Durand’ (bicolore chamois/bordeaux) et ‘Lord of June’ (Yeld 1911) (bitone lavande /indigo) ont donné naissance à ‘Phryné’ (Cayeux 1925) (bitone lavande /lilas).

L’union de ‘Phryné’ et du semis (Bruno X Evolution) est à l’origine de ‘Jean Cayeux’.

Les gènes tétraploïdes se rencontrent dans les deux branches de la famille et se manifestent par la taille exceptionnelle de la plante et de la fleur.

‘Jean Cayeux’ a fait le tour du monde. Il est tellement caractéristique qu’il n’y a pas besoin d’être un initié particulièrement pointu pour l’identifier du premier coup d’œil. C’est ainsi que je l’ai retrouvé, perdu sous les ronces, dans un jardin abandonné, mais toujours fier et hissant ses fleurs couleur de « Petit Beurre » au milieu des épines.

1 commentaire:

J.Peyrard a dit…

Je vous enverrai l'été prochain une photo de ce que je crois être "Jean Cayeux" ! Vous me direz ce que vous en pensez