4.6.10











LA FLEUR DU MOIS

‘Gaylights’

J’ai eu bien du mal à me procurer ce ‘Gaylights’. Il a figuré pendant quelques années au catalogue Cayeux, mais j’avais alors d’autres achats à effectuer, et quand je me suis décidé, il n’était plus en vente nulle part. J’ai donc entrepris des recherches chez les collectionneurs, et j’ai trouvé chez mon vieil ami Noël Guillou, dont je revois toujours l’adorable jardin d’iris, sur la route de Caylus, près de Caussade, dans le Tarn et Garonne. Mais une attaque de pourriture a failli me priver définitivement de ‘Gaylights’ et il m’a encore fallu attendre deux ou trois ans avant que la touffe reconstituée puisse être dédoublée ! Enfin j’ai reçu mon ‘Gaylights’, et il a bien poussé dans ma terre à vigne.

Je l’ai choisi essentiellement pour l’originalité de son coloris. Les iris aux couleurs inversées ne sont pas bien nombreux et ils étaient encore plus rares en 1964 quand celui-ci a été enregistré. Et dans les tons de brun, c’est carrément la pénurie. Son pedigree fait appel essentiellement à des variétés dans les tons de brun ; il s’écrit comme suit : ((Watchfire x Argus Pheasant) x Inca Chief) X Spellbound. ‘Watchfire’ (1947) est un brun Néo-zélandais de Jean Stevens, presque de la même couleur que le célèbre ‘Argus Pheasant’ (DeForest, 1947). ‘Spellbound (Linse, 1950) donne dans les tons de bronze, tout comme ‘Inca Chief’ (Mitsch, 1952). Le catalogue Schreiner de 1965 en fait ainsi la description : « Voici un iris particulièrement nouveau, encore plus que notre photo peut en rendre compte. Les pétales sont d’un brun cuivré lumineux et soyeux, avec un bord dentelé et fortement crêpé. Les sépales sont d’un jaune doré d’une étonnante richesse, attirant l’attention à plus dix mètres de distance. Les bords dentelés ajoutent une note harmonieuse à ces sépales d’or. Les iris sont normalement plus clairs aux pétales et plus sombres aux sépales, mais Gaylights inverse le contraste habituel avec un effet saisissant. Au jardin la popularité de Gaylights semble assurée. Une touffe de cette brillante nouveauté paraît comme touchée par un rayon de soleil. » Malgré son côté commercial, ce portrait reste tout à fait exact.

Il faut aussi parler de la plante en général : celle-ci a toutes les qualités qui font des variétés Schreiner des valeurs sûres (et encore plus dans le passé que maintenant). Depuis qu’elle y a été placée, elle a toujours été fidèle au rendez-vous printanier qu’elle et moi nous nous sommes fixés. Le jour approche, hélas, où je ne pourrai plus entretenir des centaines de variétés d’iris. Je vais devoir réduire ma collection… Les choix vont être cornéliens, mais une chose est sûre, ‘Gaylights’ fera partie du dernier carré.

Aujourd’hui ‘Gaylights’ peut sembler daté, emprunt de cet aspect classique caractéristique des années 60. Mais les amateurs de ce style restent nombreux et ils ont raison de lui être fidèles car, passé l’effet de mode des iris très ondulés qu’on trouve actuellement sur le marché, viendra le moment où l’on reviendra au fondamentaux. Alors ‘Gaylights’ sera de nouveau au goût du jour.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Monsieur, je suis d'accord avec vous: les iris un peu vieux son plus élegants et equilibrés que les iris récents, trop ébouriffés. Ils vont suivir le destin des hémérocalles, qui ne peuvent presque étre regardés...

Paola (Italie)