12.4.13

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Made in ailleurs 

Dans les années 1990, quand ma collection d’iris est devenue importante, j’ai été tenté d’aller chercher hors de France les variétés dont je me faisais envie mais que ne proposaient pas, ou pas encore, les pépiniéristes français. C’est ainsi que je me suis procuré des catalogues américains puis ceux d’obtenteurs d’Europe de l’Est qui se lançaient dans l’hybridation et qui s’ouvraient vers l’Ouest avec leur liberté recouvrée.

 Pour rentabiliser les achats, plusieurs amateurs dans mon genre se sont groupés et ont fait venir des iris des USA, d’Italie, d’Australie, de Slovaquie et même d’Ouzbékistan. C’est amusant, quelquefois décevant, mais le plus souvent tout à fait convenable.

 Là aussi les facilités offertes par Internet ont ouvert le champ à la multiplication des commandes à l’étranger. Les jeunes fous d’iris se sont rués sur ce système. Là aussi la SFIB s’est improvisée facilitatrice, toujours pour avoir à offrir un service intéressant à ses adhérents. Les achats internationaux se sont donc structurés et développés, en dépit des tracasseries administratives entravant les échanges avec les pays hors de l’Union Européenne. Aujourd’hui des commandes sont passées, mais elles ne concernent qu’un petit nombre d’acheteurs car les difficultés d’ordre comptable et matériel que génère la distribution vers les différents participants deviendraient vite insurmontables. Ces achats profitent surtout à ceux que j’appelle les nouveaux commerçants, ces petits producteurs qui trouvent là matière à se démarquer vis à vis des « grands », en proposant très rapidement des variétés récentes qui, constitution de stock oblige, mettront plusieurs années à apparaître dans les gros catalogues. Ces trublions sympathiques proposent aussi des variétés européennes – et bientôt russes et ukrainiennes – que leurs grands concurrents dédaignent jusqu’à présent.

 L’éclatement actuel du marché de l’iris en France est favorisé par les potentialités des productions non-hexagonales et la mondialisation des échanges via Internet. Je crois qu’il va falloir que les producteurs historiques, en complément de leurs propres obtentions, se détournent un peu des Américains et s’orientent vers les nouveaux obtenteurs de France comme d’Europe centrale ou orientale, s’ils ne veulent pas se faire distancer.

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