12.4.13

QUELQUES ENNEMIS DE NOS AMIS

Dans un récent article, la revue du SIGNA (le versant botanique de l’AIS) fait le tour des ennemis de l’iris. Pour suivre son exemple, j’en ai choisi sept, plus ou moins connus, mais qui peuvent faire du dégât dans nos bordures. Ce rapide tour d'horizon, uniquement descriptif, commencera par les champignons, puis se poursuivra par les mollusques gastéropodes, qui précèderont les insectes. Pour terminer, nous évoquerons une célèbre bactérie, connue et redoutée de tous les iridophiles.

 LES CHAMPIGNONS

 Botrytis cinerea

 C’est un redoutable adversaire, même si les iris ne sont pas sa cible de prédilection. D’après Wikipedia, « les pertes provoquées par ce champignon correspondent à 20 % des récoltes mondiales des cultures concernées et leur coût est estimé à environ 100 milliards d'euros par an ». C’est dire sa dangerosité et son pouvoir nuisible ! Il cause des dommages formidables dans les cultures, notamment dans celles des fruits. On le connaît bien, pour l’avoir vu maintes fois sur les fraises. Vous savez, c’est cette pourriture grise qui poudre certains fruits, et finit par les envahir complètement. Il s’en prend aussi au raisin, qu’il peut gâter irrémédiablement, mais il a aussi une version rédemptrice, ce que l’on appelle la « pourriture noble » que les viticulteurs laissent se développer pour obtenir des vins plus liquoreux (sauternes, vouvray, coteaux-du-layon, monbazillac…). Chez les iris, il attaque aussi bien les tiges que les feuilles ou les fleurs et en particuliers les boutons. La partie atteinte devient grise et molle et dégage une odeur de pourriture ; les fleurs se cassent alors à leur base…

 Heterosporium iridis (autrement appelée Davidiella macrospora)

 Ce champignon-là a été doté d’un grand nombre de dénomination et les deux ci-dessus indiquées ne sont que les plus souvent employées pour l’identifier. Il est fort connu et largement répandu, mais n’a pas la nocivité du précédent. Il attaque essentiellement les iris chez qui il fait apparaître des taches brunes, plus ou moins étendues, sur le feuillage, en particulier dans la partie supérieure de la feuille. Plus l’été s’avance, plus les feuilles se trouvent tachées. C’est pour le moins inélégant, mais il n’y a pas de profond danger à craindre. Le préjudice est uniquement esthétique.

 LES GASTERODOPES

 Les escargots

 A l’origine, nous dit Wikipedia, c’était des gastéropodes aquatiques qui ont quitté leur univers pour entreprendre une vie terrestre. Pour cela ils ont abandonné leur respiration par branchies pour adopte le système des poumons. Certes cet organe n’est pas vraiment identique à celui des vertébrés, mais il joue le même rôle. Cela étant ces petits êtres se sont répandus partout : on les appelle les escargots et les limaces.

 Les amateurs d’iris les connaissent bien. Ils en trouvent souvent au cœur des touffes où ils passent la journée à l’abri. La nuit, ils sortent de leur cachette et, suivi de la trace brillante de leur mucus, ils s’en vont prendre leur repas. Ils mangent les parties vertes des plantes, tout particulièrement les plus tendres, comme le sommet des feuilles d’iris qui sont grignotées et noircissent. Quand le massacre s’arrête là, il n’y a que demi-mal, mais quand la base des fleurs est la proie du jour, la tige casse, et adieu la fleur !

 LES INSECTES

 Mononychus punctum-album

 Cette déplaisante petite bête est communément appelée le charançon de l’iris des marais. Il vit en effet sur l’Iris pseudacorus. Il intéresse donc plus précisément l’amateur de cet iris botanique aux belles fleurs jaunes, qui colonise les fossés et le bord des lacs et des étangs. Il perce les capsules avec son rostre pour en pomper le suc, ce qui est un premier dommage, mais aussi la femelle profite du trou qu’elle a fait pour s’alimenter, pour glisser un œuf dans l’orifice. La larve va éclore à cet endroit et se nourrir des graines en formation.

 Ce parasite aime particulièrement l’iris des marais, mais il peut aussi envahir d’autre espèces et, dans ce cas, anéantir les espérances de l’hybrideur…

 Oxythyrea funesta

C’est la cétoine grise. A cause de ses points blancs sut fond noir, elle est appelée « drap mortuaire ». Elle ne se nourrit pas seulement de pollen, mais aussi des organes floraux, en particulier des bourgeons et fleurs (les fleurs d’iris et de roses notamment). Elle affectionne particulièrement les fleurs blanches ou claires et elle les dévore. Certaines années, elles sont rares, d’autres, elles pullulent. Dans ce cas la floraison est rapidement ravagée. Mon ami Sébastien Cancade s’est fortement documenté à son sujet et il a écrit à son sujet un remarquable article publié dans la revue de la SFIB, « Iris & Bulbeuses » .

 Les pucerons

 Ce n’est pas qu’en eux-même les pucerons soient bien dangereux pour nos chers iris, mais ils ont la mauvaise habitude de véhiculer les virus et donc de contaminer des plantes dont on voudrait qu’elles restent indemnes de ces inesthétiques marques qui gâchent les feuillages.

 LES BACTÉRIES

 Erwinia carotovora

 Cet ennemi-là est certainement le plus redoutable pour les iris. Les bactéries se développent en milieu humide et s’installent sur les rhizomes et particulièrement sur leur partie apicale, d’où part le panache de feuilles et de tiges florales. Elles font pourrir le rhizome en dégageant une odeur infecte caractéristique. C’est une attaque grave et le plus souvent mortelle pour la plante. Je ne dirai rien de plus à leur sujet car Gérard Raffaelli, dans son blog « Irisemoi » a traité le sujet de manière exhaustive.

 Il faudrait maintenant parler de la manière et des moyens pour lutter contre ces adversaires. Sachons seulement que les traitements chimiques sont forcément dangereux pour l’environnement et qu’ils sont inefficaces pour se débarrasser des insectes, pour lesquels une récolte manuelle est ce qu’il y a de mieux.

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