3.2.17

Francesca THOOLEN américaine et française

Francesca THOOLEN ne fait pas partie des hybrideurs ultra-connus dont il est généralement question dans les biographies publiées par Irisenligne. Mais elle mérite néanmoins que l'on parle d'elle parce que pour nous, Français, elle avait quelque chose de particulier.

 Elle est née dans l'Etat de New York, mais elle a passé une grande partie de son enfance et de son adolescence en France dans les années 1930. En effet son père était diplomate à l'ambassade des Etats-Unis à Paris. Elle a donc appris la langue française et cette aptitude l'a accompagnée tout au long de son existence. Elle a en effet commencé sa vie active par un travail de secrétariat à la Compagnie Générale Transatlantique, la compagnie de navigation propriétaire de navires aussi connus que le « Normandie » ou l' « Ile de France », et plus connue aux USA sous le titre de « French Line ».

Après la guerre elle s'est mariée et a suivi son époux en Californie. Elle y a longtemps travaillé à la bibliothèque de l'Université de Californie où elle a exercé différentes tâches, avant de cesser toute activité professionnelle en 1964 pour se consacrer entièrement à une vie de femme au foyer. C'est à partir de ce moment qu'elle s'est intéressée aux iris. Dès 1965 elle a rejoint l'AIS et n'a pas tardé à y tenir des postes de direction, étant par exemple responsable de l'organisation de la Convention de 1968.

 Dans la foulée Francesca est devenue juge officielle et même responsable de la formation des juges dans l'importante Région de Californie du Nord. Parallèlement l'AIS a mis ses connaissances linguistiques à contribution et l'a désignée pour la représenter à Orléans lors de la manifsetation internationale que la SFIB y avait réunie en 1978. Ce retour dans le pays où elle avait passé ses jeunes années fut pour elle un grand moment de plaisir. C'est elle-même qui me l'a dit lorsque nous avons fait connaissance.

Son intérêt pour les iris ne portait pas essentiellement sur les grands iris de jardin, mais plutôt sur des catégories plus rares et considérées comme plus raffinées. En particulier les iris arils et les iris de Californie, puis, un peu plus tard, les iris botaniques et les croisements interspécifiques. Dans chaque cas elle est vite devenue une sommité unanimement appréciée. Plus ses connaissances s'approfondissaient, plus elle accordait d'importance aux questions de botanique et de biologie végétale, C'est ainsi qu'elle s'est penchée sur l'embryo-culture des iris arils, puis sur le développement des iris nains à 48 paires de chromosomes avec pour objectif d'obtenir des iris arils nains.

Cette activité plus scientifique qu'horticulturale, associée à un sens aigu de l'organisation et de la formation faisait de Francesca Thoolen une personnalité à part dans le monde américain des iris. Ajoutez à cela une francophilie affirmée et vous aurez le portrait d'une personne assez exceptionnelle. Elle ne perdait jamais une occasion de s'exprimer dans un français très soutenu, un peu suranné, qui lui donnait un charme sympathique et rendait sa fréquentation fort plaisante. J'avais envers elle une sorte d'affection filiale. Elle était en effet de la génération de ma propre mère avec qui, si les circonstances l'avaient voulu, elle aurait pu faire connaissance car, à la fin des années 1930 elles fréquentaient l'une et l'autre le milieu de la bourgeoisie parisienne.

Francesca Thoolen avait ce charme propre aux personnes de qualité, à l'aise avec tout le monde et dont chacun reconnaissait implicitement le caractère dominant mis en valeur par son côté séduisant.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Cher Sylvain,
J'ai bien connu Francesca, nous avions fait également connaissance en 1978 lors du concours d'Orléans et après une correspondance soutenue, nous l'avons rencontrée à la convention de San Jose en 1986 en Californie. Avec son mari Sven, ils nous ont accueillis à l'aéroport de San Francisco et nous ont fait découvrir les environs de San Francisco, les pépinières de Keith Keppel, Joe Ghio, Melrose Gardens avec Ben Hager et Sid DuBose ... puis nous avons participé avec eux à la convention, banquets, visites de jardins. Ils étaient tous les deux formidables.
Francesca était franco-américaine ( sa mère était française et son père d'ascendance italienne) et Sven était suédois d'origine.
J'en garde un formidable souvenir.
Laure