19.1.19

LA DÉCADE PRODIGIEUSE

 2009/2018

Cette fois c'est à l'auteur de polar américain Ellery Queen (dont Claude Chabrol a fait aussi un film en 1971) que le titre de cette chronique est emprunté. Elle concerne un autre américain, qui n'a rien du personnage principal du roman, bien connu des amateurs d'iris : Keith Keppel. Cette décade prodigieuse, c'est la période de 2099 à 2018 au cours de laquelle il a remporté à cinq reprises la fameuse Médaille de Dykes. C'est un exploit exceptionnel car si le nombre de cinq DM en 10 ans a déjà été atteint par deux fois, ce n'est pas un individu unique qui est arrivé à ce score mais une entreprise familiale, la maison Schreiner.

La première fois que le nombre de 5/10 a été atteint, c'est au cours de la décade 1992/2001. Les Schreiner, dont c'était la période dorée ont ainsi classé :
92 = 'Dusky Challenger'
94 = 'Silverado'
95 = 'Honky Tonk Blues'
99 = 'Hello Darkness'
2001 = 'Yaquina Blue'
 La voie triomphale a continué de 1994 à 2003, avec
94 = 'Silverado'
95 = 'Honky Tonk Blues'
99 = 'Hello Darkness'
2001 = 'Yaquina Blue'
2003 = 'Celebration Song'
mais elle s'est brusquement arrêtée lorsque les Schreiner ont orienté leur entreprise vers une production plus commerciale.

 Keith Keppel s'est toujours tenu à proximité du podium à partir de sa première DM pour 'Babbling Brook' en 1972, mais il n'y est remonté qu'en 2002, quand 'Fancy Woman' s'est installé sur la troisème marche, puis sur la seconde en 2003. Cependant il faut attendre 2004 et la victoire de 'Crowned Heads' pour le voir prendre place aux premières loges et ne plus s'en éloigner jusqu'à l'heure actuelle. Sa décade prodigieuse commence en réalité en 2011, quand 'Drama Queen' est couronné. Ensuite, la machine est lancée !
2011 = 'Drama Queen'
2012 = 'Florentine Silk'
2015 = 'Gypsy Lord'
2017 = 'Montmartre'
2018 = 'Haunted Heart'
et rien ne dit qu'on va s'arrêter là. Car pointent déjà leur nez des variétés comme 'Strawberry Shake', 'Tuscan Summer', 'Reckless Abandon' ou 'Adriatic Waves'.

 A ces Médailles de Dykes il faut ajouter les variétés qui ont failli l'emporter. C'est le cas de 'Happenstance' en 2009 et de 'Wintry Sky' en 2011 (mais, cette année-là, il a fallu choisir!) (1).

 Cette incroyable série de victoires et de places d'honneur concerne autant de profils différents : 'Drama Queen' est un plicata, 'Florentine Silk' un bicolore, 'Gyspsy Lord' un amoena à barbes rouges, 'Montmartre' un luminata et 'Haunted Heart' un amoena pastel. Ceci démontre que Keith Keppel est habile en toutes matières et que ses iris, quel que soit leur domaine, se placent au-dessus des autres. Cette insolente suprématie doit faire bien des envieux dans le microcosme américain des iris ! Par exemple son voisin -et ami – Paul Black, qui truste les victoires catégorielles, ou son autre copain, Joë Ghio, qui n'a plus rien remporté depuis 'Mystique' en 1980 mais dont on s'accorde à dire que ses obtentions sont de toute beauté.

Aujourd'hui Keppel est titulaire de huit Médailles de Dykes. Il n'y a que la maison Schreiner, avec 11 médailles, qui ait fait mieux, mais aucun « particulier » n'est parvenu au même niveau, même les plus fameux comme les frères Sass, Orville Fay ou Paul Cook.

Iconographie : 


'Drama Queen' 


'Florentine Silk' 


'Gypsy Lord' 


'Montmartre' 


'Haunted Heart' 

 (1) En 2011, en plus des deux variétés citées, 'Silk Road' a reçu le Fiorino d'Oro à Florence, tandis que 'Florentine Silk' et 'Tour de France' obtenaient une Wister Medal.

3 commentaires:

DEJOUX Roland a dit…

Et cerise sur le gateau Keith est un homme d'une gentillesse extraordinaire, toujours disponible pour répondre à une question ou donner des informations sur l'hybridation.

gerard a dit…

Il n'y a qu'en anglais et de façon fautive que décade est utilisé dans le sens de décennie.
En français décide conserve son sens de période de dix jours

gerard a dit…

faute de frappe ou correction automatique : décade et pas décide.