3.7.20

LA FLEUR DU MOIS

‘LA BELLE AUDE’ 
(Jean Ségui, 1998) 
'Orinda' X 'One Desire' 

Il ne faut passe fier à la date d'enregistrement. Comme quelques autres, Jean Ségui « oubliait » de faire enregistrer ses obtentions. Celle-ci date plutôt du début des années 1980 et a été commercialisée en 1982.

Du temps où j'étais responsable de iris & Bulbeuses, le bulletin de la SFIB, j'avais fait un sondage auprès des différentes pépinières françaises pour savoir quels étaient leurs meilleures ventes. D'une manière générale en tête se trouvaient des variétés roses et chez Iris de Thau, la pépinière créée par Jean Ségui et dirigée par sa belle-fille, la variété la plus vendue était 'La Belle Aude'. Cela ne s'est pas apaisé : aujourd'hui encore les iris roses continuent d'avoir la faveur du public. 'La Belle Aude' doit toujours se trouver dans un grand nombre de jardins français. Sans doute, souvent a-t-elle perdu son étiquette et donc son nom, mais elle doit être toujours là : il n'y a pas beaucoup de domaines où l'anonymat est synonyme de célébrité !

Le nom donné à cette variété est un jeu de mot sur « Aude » car il fait allusion à la fois à la rivière qui arrose Carcassonne là où la famille Ségui était installée et où très certainement le croisement à l'origine de l'iris a été réalisé, et à la « belle » Aude aux bras blancs, la fiancée de Roland dans la Légende des Siècles de Victor Hugo.C'est un joli nom qui convient parfaitement à la fleur qui le porte.

'La Belle Aude' est issue de deux variétés américaines des années 1960, 'Orinda' (Larry Gaulter, 1968), descendant du fameux amoena 'Melodrama', et 'One Desire' (George Shoop, 1960), l'un des iris du rose le plus vif que l'on connaisse, descendant lui même de 'June Meredith', qui fait partie de la lignée d'iris roses de Tell Muhlestein. 'La Belle Aude' a bien mérité le succès qu'elle a connu. C'est une jolie fleur, modédée en tous points. Ondulations modérées mais gracieuses, nombre de boutons modéré mais suffisant, teinte modérée mais charmante, parfum modéré mais délicat. Une fleur typique de son époque. De quoi satisfaire bien des jardiniers.

Ni Jean Ségui ni quelqu'un d'autre n'ont utilisé 'La Belle Aude' en hybridation. Ce n'est pas le cas de ses parents et en particulier de 'One Desire' qui est à l'origine d'une vaste descendance où l'on trouve plein de variétés très plaisantes qui ont constitué l'ossature des collections de fleurs roses des années 1980 :

 'Cherub Choir' (G. Corlew, 1966)
'Elizabeth Stuart' (B. Jones, 1970)
'Gypsy Dream' (G. Shoop, 1970)
'Lullaby of Love' (B. Williamson, 1978)
'Pharaoh's Daughter' (J. Boushay, 1973)
'Pretty Poise' (G. Shoop, 1964)
'Schiaparelli' (S. Moldovan, 1974)

Ses rejetons apparaissaient encore bien des années plus tard. C'est le cas de :

'Magic Wish' (B. Hager, 1989), l'un des premiers roses à barbes bleues, ou
 'Mystic's Muse' (Schreiner, 1993)

Quant à 'Orinda', il se trouve à l'origine de quelques variétés bien connues, dans les tons de brun violacé, comme :

'Drury Lane (L. Gaulter, 1976)
 'Prancing Pony' (L. Gaulter, 1978) ou
'Penny Lover' (L. Gaulter, 1988).

Voilà une riche famille qui n'a pas à rougir de la présence dans ses rangs de cette 'La Belle Aude', l'une des réussites du docteur Ségui.

Illustrations : 

'La Belle Aude' 


'Orinda' 


'One Desire' 


'Schiaparelli' 

'Drury Lane'

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