Vingt-cinq ans sans médailles
Richard Ernst, est décédé prématurément en 2011. Il était universellement connu et généralement apprécié, cependant ses très nombreux iris n'ont été que très parcimonieusement récompensés. Pourquoi ? Les avis sont partagés à ce sujet, mais quoi qu'il en soit, il faut reconnaître qu'il a marqué de son empreinte le monde des iris. Rendons-lui un certain hommage en publiant ici, pendant quelques semaines des images choisies de ses obtentions.
Brun-Rouge :
Autre couleur qui n'apparaît pas souvent parmi les obtentions de Richard Ernst. Voici quelques exemples de son travail :
Classic Bordeaux' (1996)
'Jester's Robe' (2011)
'Red at Night' (1992)
'Time's Tapestry' (1993)
28.11.14
DE L'UTILITÉ DES COMPÉTITIONS
Un message reçu récemment a annoncé la reprise du concours d'iris de Florence, après une année d'interruption. Dès 2016, donc, après une profonde réorganisation, le magnifique jardin florentin sera le lieu où se confronteront une centaine de variétés parmi les plus récentes et les plus valeureuses. C'est une excellente nouvelle. Car les compétitions, quelles qu'en soient les conditions, ont un intérêt essentiel à mon avis pour l'appréciation des progrès de l'hybridation. Plus elles sont nombreuses, donc, plus ces progrès pourront être jugés.
Aux États-Unis la compétition est partie intégrante de la vie du monde des iris. Dès qu'une variété est mise sur le marché, elle entre dans l'immense course aux honneurs qui peut la conduire jusqu'à la consécration suprême qu'est la Médaille de Dykes. C'est pourquoi la date d'introduction est au moins aussi importante que la date d'enregistrement, et, souvent, est considérée comme la véritable date de naissance d'une variété. Les nombreux juges inscrits sur les registres de l'AIS vont avoir a donner leur avis sur les variétés dont on leur aura fourni la liste et qu'ils verront dans les jardins dispersés sur l'ensemble du territoire. On a beaucoup glosé sur l'importance d'une bonne distribution pour qu'une variété récolte des suffrages et se place dans la course, c'est effectivement un problème, et certains ont proposé un système différent d'appréciation, mais quoi qu'il en soit toutes les nouveautés recevront, plus ou moins, des notes qui les placeront dans la hiérarchie. Les collectionneurs, tout comme les obtenteurs, auront rapidement connaissance de ce qui se fait, des progrès réalisés et de l'opinion que les juges auront de ces progrès. Cela fonctionne très bien et dès qu'une nouvelle couleur ou qu'un nouveau modèle apparaît, l'émulation qui existe entre hybrideurs fait que chacun désire montrer son savoir faire et met sur le marché de nouvelles variétés voisines de celles qui ont initialement présenté la couleur ou le modèle. Les progrès vont très vite. Un bel exemple de cela a été l'apparition puis le foisonnement d'iris du modèle « distallata » en un nombre très réduit d'années. Entre 'Prototype' (2000) ou 'Quandary' (2001) et 'Spring Madness' (2009) ou 'Insaniac' (2012), il ne s'est écoulé qu'une décennie. Désormais ce modèle est un classique. Le cas des amoenas inversés est à peu près identique.
Aux États-Unis, donc, le moyen de se mesurer existe et fonctionne correctement. Mais qu'en est-il ailleurs dans le monde et, singulièrement, en Europe ? Pas de course aux honneurs. Mais, heureusement, quelques compétitions. Du modèle de celle de Florence ou de FRANCIRIS, ou de celui de Munich ou de Moscou. Dans chacun de ces différents endroits, chaque printemps, ceux qui le veulent peuvent envoyer leurs variétés en vue de les confronter à celles de leurs confrères qui ont fait la même démarche qu'eux. La compétition peut être exclusivement nationale ou ouverte aux hybrideurs du monde entier. C'est dans cette configuration qu'elle est le plus intéressante.
Ces trois ou quatre concours devraient attirer un grand nombre d'obtenteurs européens puisque ceux-ci n'ont pas d'autre moyen de faire évaluer objectivement leur travail et de le comparer à celui des autres. Pourtant les compétiteurs européens sont le plus souvent minoritaires, même si l'espèce de sous-estimation ou de modestie mal placée qui les amenait à minimiser la qualité de leur travail et à penser qu'ils n'avaient aucune chance en face des Américains ou des Australiens a tendance à disparaître ( ce qui a fait émerger des hybrideurs italiens aux derniers concours de Florence). Il est donc souhaitable que les obtenteurs européens – et français en particulier – soient le plus nombreux possible à participer aux concours. Leurs obtentions sont maintenant, à mon avis, en état de se mesurer à celles des obtenteurs du monde entier et tout spécialement aux Américains qui ont fait jusqu'à présent figure d'épouvantails. C'est ce que je pense, mais ce n'est qu'à la suite de confrontations internationales qu'on en aura la certitude. Je suis convaincu que dès à présent des hybrideurs comme Bernard Laporte, Sébastien Cancade, Daniel Borys, Jean-Claude Jacob ou Alain Chapelle ont toutes leurs chances en compétition, mais en plus en se rendant sur place (comme on allait jadis à la foire ou au comice agricole) ils auraient la possibilité de voir ce que font les autres et d'en tirer de précieux enseignements. Il est certain cependant que la survenue de ces compétitions au moment de la floraison dans leurs propres jardins peut poser des problèmes, mais cela n'est pas toujours le cas : Florence se déroule avant le pic de floraison en France, Munich ou Moscou se situent bien après... Un autre inconvénient est le coût d'un déplacement lointain. Il est évident que cela complique les choses. C'est même la difficulté majeure de ces comparaisons qui peuvent se faire au contact avec ce que les autres ont créé. Cela restera l'obstacle à une émulation européenne susceptible d'amener rapidement l'iridophilie de notre vieux continent au niveau de ce qui se réalise dans les pays qui ont pris l'avance que l'on connaît. Cependant restons optimistes et comptons sur les concours en Europe pour faire progresser les obtenteurs européens.
Illustrations :
'Insaniac' (T. Johnson, 2012) (Bright Sunshiny Day sib X Painter’s Touch)
'Alta Marea' (Bianco, 2003) (Aldo Ratti sib x(Glory Story x Shipshape))
'Cadran Lunaire' (Jacob, 2012) (Slovak Prince X Starring)
semis Laporte 06-33-14 - (inconnu X (Honky Tonk Blues x Decadence))
Aux États-Unis, donc, le moyen de se mesurer existe et fonctionne correctement. Mais qu'en est-il ailleurs dans le monde et, singulièrement, en Europe ? Pas de course aux honneurs. Mais, heureusement, quelques compétitions. Du modèle de celle de Florence ou de FRANCIRIS, ou de celui de Munich ou de Moscou. Dans chacun de ces différents endroits, chaque printemps, ceux qui le veulent peuvent envoyer leurs variétés en vue de les confronter à celles de leurs confrères qui ont fait la même démarche qu'eux. La compétition peut être exclusivement nationale ou ouverte aux hybrideurs du monde entier. C'est dans cette configuration qu'elle est le plus intéressante.
Ces trois ou quatre concours devraient attirer un grand nombre d'obtenteurs européens puisque ceux-ci n'ont pas d'autre moyen de faire évaluer objectivement leur travail et de le comparer à celui des autres. Pourtant les compétiteurs européens sont le plus souvent minoritaires, même si l'espèce de sous-estimation ou de modestie mal placée qui les amenait à minimiser la qualité de leur travail et à penser qu'ils n'avaient aucune chance en face des Américains ou des Australiens a tendance à disparaître ( ce qui a fait émerger des hybrideurs italiens aux derniers concours de Florence). Il est donc souhaitable que les obtenteurs européens – et français en particulier – soient le plus nombreux possible à participer aux concours. Leurs obtentions sont maintenant, à mon avis, en état de se mesurer à celles des obtenteurs du monde entier et tout spécialement aux Américains qui ont fait jusqu'à présent figure d'épouvantails. C'est ce que je pense, mais ce n'est qu'à la suite de confrontations internationales qu'on en aura la certitude. Je suis convaincu que dès à présent des hybrideurs comme Bernard Laporte, Sébastien Cancade, Daniel Borys, Jean-Claude Jacob ou Alain Chapelle ont toutes leurs chances en compétition, mais en plus en se rendant sur place (comme on allait jadis à la foire ou au comice agricole) ils auraient la possibilité de voir ce que font les autres et d'en tirer de précieux enseignements. Il est certain cependant que la survenue de ces compétitions au moment de la floraison dans leurs propres jardins peut poser des problèmes, mais cela n'est pas toujours le cas : Florence se déroule avant le pic de floraison en France, Munich ou Moscou se situent bien après... Un autre inconvénient est le coût d'un déplacement lointain. Il est évident que cela complique les choses. C'est même la difficulté majeure de ces comparaisons qui peuvent se faire au contact avec ce que les autres ont créé. Cela restera l'obstacle à une émulation européenne susceptible d'amener rapidement l'iridophilie de notre vieux continent au niveau de ce qui se réalise dans les pays qui ont pris l'avance que l'on connaît. Cependant restons optimistes et comptons sur les concours en Europe pour faire progresser les obtenteurs européens.
Illustrations :
'Insaniac' (T. Johnson, 2012) (Bright Sunshiny Day sib X Painter’s Touch)
'Alta Marea' (Bianco, 2003) (Aldo Ratti sib x(Glory Story x Shipshape))
'Cadran Lunaire' (Jacob, 2012) (Slovak Prince X Starring)
semis Laporte 06-33-14 - (inconnu X (Honky Tonk Blues x Decadence))
21.11.14
RICHARD ERNST
Vingt-cinq ans sans médailles
Richard Ernst, est décédé prématurément en 2011. Il était universellement connu et généralement apprécié, cependant ses très nombreux iris n'ont été que très parcimonieusement récompensés. Pourquoi ? Les avis sont partagés à ce sujet, mais quoi qu'il en soit, il faut reconnaître qu'il a marqué de son empreinte le monde des iris. Rendons-lui un certain hommage en publiant ici, pendant quelques semaines des images choisies de ses obtentions.
Plicata :
Ce n'est pas le modèle favori de Richard Ernst, mais les variétés ci-dessous en font bien partie :
'Chiffon Ruffles (1991)
'Desert Renegade' (1992)
'Mutiny on the Bounty' (2009)
'Stylized Blue' (2007)
Richard Ernst, est décédé prématurément en 2011. Il était universellement connu et généralement apprécié, cependant ses très nombreux iris n'ont été que très parcimonieusement récompensés. Pourquoi ? Les avis sont partagés à ce sujet, mais quoi qu'il en soit, il faut reconnaître qu'il a marqué de son empreinte le monde des iris. Rendons-lui un certain hommage en publiant ici, pendant quelques semaines des images choisies de ses obtentions.
Plicata :
Ce n'est pas le modèle favori de Richard Ernst, mais les variétés ci-dessous en font bien partie :
'Chiffon Ruffles (1991)
'Desert Renegade' (1992)
'Mutiny on the Bounty' (2009)
'Stylized Blue' (2007)
LES TANGOS DE LA VIEILLE GARDE
Ce titre parodie celui d'un roman de l'écrivain espagnol Arturo Perez-Reverte. Ici, le tango, c'est une teinte de la couleur orange prise pour désigner d'une façon générale les iris allant de l'abricot à l'orange brûlé. La vieille garde, c'est celle des pionniers de l'iridophilie, ces hommes et ces femmes qui, contrairement à la plupart de leurs contemporains, ont cru au développement de l'orange chez les grands iris, alors que le plus souvent les hybrideurs luttaient pour effacer toute trace de cette couleur dans leurs iris jaunes. Ils étaient donc peu nombreux, dans les années 1950/1960, ceux qui s'intéressaient à la couleur orange. Et ils ont commencé, si l'on peut dire, au plus bas de l'échelle : un orangé pâle, où le rose pointait sous une couche de jaune, autrement dit une sorte de jaune abricot ni très franc ni très spectaculaire. Il fallait être visionnaire pour songer que, après cette teinte imprécise, allait venir un orange de plus en plus flamboyant. Leur travail est longtemps resté pratiquement ignoré, à tel point que quelle que soit la source d’information, on ne trouve pas grand’ chose sur l’histoire des iris oranges dans les textes des spécialistes. La Bible que constitue « The World of Irises » tout comme « Iris, une fleur royale » de Richard Cayeux, présentent, certes, les iris oranges, mais ne s’attardent pas sur les origines de cette couleur. En fait elle remonte à la révolution rose des années 30. Mais à l'époque le grand sujet de recherches était la couleur la plus rose possible. Et pour purifier les iris roses il fallait éliminer toute trace de jaune et, par conséquent, d'orange. Les hybrideurs ont donc concentré leurs efforts sur cette élimination et ne sont revenus vers les tons de pêche, d’abricot et d’orange que lorsqu’ils sont parvenus par ailleurs à un rose parfait. Ce n’est donc que dans les années 50 que l’on a commencé à obtenir des iris abricot valables, et il a même fallu attendre les années 60 pour voir des oranges dignes des récompenses annuelles de l’AIS.
Qui étaient ces précurseurs, cette vieille garde, qui ont senti que la couleur orange avait de l'avenir ? Le tout premier s'appelait David Hall, celui qui, par ailleurs, a mis tant d'acharnement et passé tant d'années à obtenir des iris véritablement roses. Trois de ses premiers iris plus ou moins oranges ont atteint le stade de l'AM dans la course aux honneurs américaine : ‘Melody Lane’ (1947), ‘Temple Bells’ (1952) et ‘Top Flight’ (1953). Le premier est assez fortement imprégné de rose, le troisième n'est que vaguement orangé, 'Temple Bells', en revanche, atteint véritablement la teinte recherchée et, en prime, présente de vraies ondulations. Il s'agit donc d'un véritable travail de chercheur, qui devait ouvrir la voie à une approche plus ciblée. Un autre grand hybrideur a travaillé la question. Il s'agit de Tell Muhlestein, dont le 'Apricot Glory' (1948) est déjà une approche plus précise du sujet mais qui reste anecdotique dans la production de cet obtenteur. Néanmoins cette variété a été largement exploitée par ceux qui trouvaient quelque intérêt à la couleur abricot. Notamment par Melba Hamblen qui a enregistré 'Glittering Amber' (1955), puis, en 1956, 'Valimar', un iris très réussi. Par la suite les recherches vers l’abricot ont été plus ou moins délaissées pendant plusieurs années, au profit d'une recherche de l'orange le plus profond possible. Melba Hamblen a d'ailleurs travaillé dans ce sens, comme en témoigne son 'Orange Parade' de 1959. Dès le début des années 1960 Charles Reckamp, celui que l'on appelle le « frère Charles » puisqu'il était moine, lui a emboîté le pas. Citons de lui 'Celestial Glory' (1961) et 'Mission Sunset' (1962), le second, fils du premier, étant d'ailleurs un peu moins saturé. Orville Fay – il n'est guère de domaine où son nom n'apparaît pas - est également à citer parmi les premiers maîtres des oranges, avec, notamment, 'Chinese Coral' (1962), rose orangé, 'Orange Chariot' (1962), nettement orangé, et 'Radiant Light' (1963), franchement orange, enfin..
Parmi les derniers de ceux que l'on peut considérer comme constituant la vieille garde pourrait être Gordon Plough. Ce n'est pas un spécialiste en la matière, mais il n'est guère de domaine auquel il n'a pas touché. Dès 1958 son 'Apricot Cream' s'approchait un peu de la couleur recherchée, tout en restant plus jaune pâle qu'orangé, mais dix ans plus tard les progrès sont frappant, avec 'Flaming Star' (1967) et surtout 'Son of Star' (1969) qui est un véritable aboutissement. Citons enfin George Shoop qui s'est toujours intéressé aux tons de rose, du rose pur au rose corail, et qui dès 1965 proposait 'Spanish Gift' qui est un véritable orange. Mais l'on est arrivé aux confins de l'époque moderne et la couleur orange est entrée dans les mœurs. Tous les obtenteurs vont dès lors faire des propositions dans ce coloris et la recherche va plutôt s'orienter vers une amélioration de l'iris lui-même, en tant que plante, car l'une des caractéristiques des iris abricot ou orange, qui ne leur fait pas que des amis, est leur faible développement, tant en hauteur qu’en prolificité. Chacun a pu constater dans son jardin que les iris oranges sont en général d’une taille plus basse que leurs voisins et qu’ils poussent souvent moins vite. Si l’on ajoute qu’ils sont difficiles à acclimater dans les régions les plus fraîches, on aura une idée du chemin qui reste à parcourir pour faire de l'orange une couleur aussi banale que le bleu ou le rose.
L'orange, que l'on appelle parfois tango, est une couleur attrayante, qui se remarque tout de suite dans un jardin. Les grands anciens l'avaient bien compris et leur grand mérite a été de faire preuve de constance et d'acharnement, jusqu'à ce qu'ils obtiennent des variétés superbes comme celles que l'on trouve aujourd'hui.
Illustrations :
Top Flight
Apricot Glory
Celestial Glory
Son of Star
Qui étaient ces précurseurs, cette vieille garde, qui ont senti que la couleur orange avait de l'avenir ? Le tout premier s'appelait David Hall, celui qui, par ailleurs, a mis tant d'acharnement et passé tant d'années à obtenir des iris véritablement roses. Trois de ses premiers iris plus ou moins oranges ont atteint le stade de l'AM dans la course aux honneurs américaine : ‘Melody Lane’ (1947), ‘Temple Bells’ (1952) et ‘Top Flight’ (1953). Le premier est assez fortement imprégné de rose, le troisième n'est que vaguement orangé, 'Temple Bells', en revanche, atteint véritablement la teinte recherchée et, en prime, présente de vraies ondulations. Il s'agit donc d'un véritable travail de chercheur, qui devait ouvrir la voie à une approche plus ciblée. Un autre grand hybrideur a travaillé la question. Il s'agit de Tell Muhlestein, dont le 'Apricot Glory' (1948) est déjà une approche plus précise du sujet mais qui reste anecdotique dans la production de cet obtenteur. Néanmoins cette variété a été largement exploitée par ceux qui trouvaient quelque intérêt à la couleur abricot. Notamment par Melba Hamblen qui a enregistré 'Glittering Amber' (1955), puis, en 1956, 'Valimar', un iris très réussi. Par la suite les recherches vers l’abricot ont été plus ou moins délaissées pendant plusieurs années, au profit d'une recherche de l'orange le plus profond possible. Melba Hamblen a d'ailleurs travaillé dans ce sens, comme en témoigne son 'Orange Parade' de 1959. Dès le début des années 1960 Charles Reckamp, celui que l'on appelle le « frère Charles » puisqu'il était moine, lui a emboîté le pas. Citons de lui 'Celestial Glory' (1961) et 'Mission Sunset' (1962), le second, fils du premier, étant d'ailleurs un peu moins saturé. Orville Fay – il n'est guère de domaine où son nom n'apparaît pas - est également à citer parmi les premiers maîtres des oranges, avec, notamment, 'Chinese Coral' (1962), rose orangé, 'Orange Chariot' (1962), nettement orangé, et 'Radiant Light' (1963), franchement orange, enfin..
Parmi les derniers de ceux que l'on peut considérer comme constituant la vieille garde pourrait être Gordon Plough. Ce n'est pas un spécialiste en la matière, mais il n'est guère de domaine auquel il n'a pas touché. Dès 1958 son 'Apricot Cream' s'approchait un peu de la couleur recherchée, tout en restant plus jaune pâle qu'orangé, mais dix ans plus tard les progrès sont frappant, avec 'Flaming Star' (1967) et surtout 'Son of Star' (1969) qui est un véritable aboutissement. Citons enfin George Shoop qui s'est toujours intéressé aux tons de rose, du rose pur au rose corail, et qui dès 1965 proposait 'Spanish Gift' qui est un véritable orange. Mais l'on est arrivé aux confins de l'époque moderne et la couleur orange est entrée dans les mœurs. Tous les obtenteurs vont dès lors faire des propositions dans ce coloris et la recherche va plutôt s'orienter vers une amélioration de l'iris lui-même, en tant que plante, car l'une des caractéristiques des iris abricot ou orange, qui ne leur fait pas que des amis, est leur faible développement, tant en hauteur qu’en prolificité. Chacun a pu constater dans son jardin que les iris oranges sont en général d’une taille plus basse que leurs voisins et qu’ils poussent souvent moins vite. Si l’on ajoute qu’ils sont difficiles à acclimater dans les régions les plus fraîches, on aura une idée du chemin qui reste à parcourir pour faire de l'orange une couleur aussi banale que le bleu ou le rose.
L'orange, que l'on appelle parfois tango, est une couleur attrayante, qui se remarque tout de suite dans un jardin. Les grands anciens l'avaient bien compris et leur grand mérite a été de faire preuve de constance et d'acharnement, jusqu'à ce qu'ils obtiennent des variétés superbes comme celles que l'on trouve aujourd'hui.
Illustrations :
Top Flight
Apricot Glory
Celestial Glory
Son of Star
14.11.14
RICHARD ERNST
Vingt-cinq ans sans médailles
Richard Ernst, est décédé prématurément en 2011. Il était universellement connu et généralement apprécié, cependant ses très nombreux iris n'ont été que très parcimonieusement récompensés. Pourquoi ? Les avis sont partagés à ce sujet, mais quoi qu'il en soit, il faut reconnaître qu'il a marqué de son empreinte le monde des iris. Rendons-lui un certain hommage en publiant ici, pendant quelques semaines des images choisies de ses obtentions.
Jaune : Du jaune paille au jaune ambré, il y a le choix :
'Amber Tambour' (1991) (Edna's Wish X Wild Jasmine)
'Candlelight Mood' (1996) ((Edna's Wish x Wild Jasmine) X (Edna's Wish x Wild Jasmine))
'Frivolous' (1991) ((Countryman x Outreach) X Gold Cadillac)
'New Dawning' (1990) (Afternoon Delight X semis rose de Gaulter 80-74, de la lignée de Claudia Rene)
Richard Ernst, est décédé prématurément en 2011. Il était universellement connu et généralement apprécié, cependant ses très nombreux iris n'ont été que très parcimonieusement récompensés. Pourquoi ? Les avis sont partagés à ce sujet, mais quoi qu'il en soit, il faut reconnaître qu'il a marqué de son empreinte le monde des iris. Rendons-lui un certain hommage en publiant ici, pendant quelques semaines des images choisies de ses obtentions.
Jaune : Du jaune paille au jaune ambré, il y a le choix :
'Amber Tambour' (1991) (Edna's Wish X Wild Jasmine)
'Candlelight Mood' (1996) ((Edna's Wish x Wild Jasmine) X (Edna's Wish x Wild Jasmine))
'Frivolous' (1991) ((Countryman x Outreach) X Gold Cadillac)
'New Dawning' (1990) (Afternoon Delight X semis rose de Gaulter 80-74, de la lignée de Claudia Rene)
ANGES OU DÉMONS
Étudier les noms donnés aux iris (comme aux autres plantes, d'ailleurs) fait partie des choses qui m'intéressent et m'amusent. Choisir un nom, cela fait appel à l'inconscient autant qu'au conscient et, à son énoncé, on peut le plus souvent déduire la couleur ou l'aspect de la variété. Ainsi, lorsqu'un nom contient le mot « angel » (« ange » en anglais), on peut être à peu près certain que la fleur qui le porte est partiellement ou totalement blanche. Un ange peut-il être d'une autre couleur que le blanc ? A l'inverse, la couleur du démon est beaucoup moins évidente. Sombre, sans doute, mais pas forcément noire.
Ce rapprochement spontané n'est cependant pas apparu dès le début de l'hybridation par la main de l'homme et la dénomination des cultivars. Dans la Check-List des années 1940, par exemple, je n'ai pas trouvé un seul nom commençant par « angel » ou « ange ». La mode, si mode il y a, n'a débuté qu'avec les années 1950. Cela peut s'expliquer, peut-être, avec l'apparition d'un nombre croissant de noms comportant deux mots : cela permet d'exprimer un concept un peu plus élaboré, et par conséquent de se lancer dans une évocation faisant appel à un ressenti ou à une réflexion. Voilà sans doute la raison de l'apparition de noms mettant en avant le concept de l'ange et, parallèlement, celui de la pureté, de la blancheur. Le premier TB dont le nom comporte le mot « angel » est sans doute 'Angel Face' (Tompkins, 1953), et ce n'est pas celui d'un iris blanc ! Cette variété est un plicata dans les tons rosés sur fond blanc. Elle est suivie de peu par 'Angel's Flight' (Jenkins, 1955), en blanc infus de vert aux pétales.
Dès les années 1960, le nombre des iris dont le nom comporte le mot « angel » ou ses dérivés, s'accroît rapidement. Deux variétés bien connues de cette époque sont 'Christmas Angel' (DeForest, 1959) et 'Flight of Angels' (Terrell, 1968), toutes deux en blanc. On peut citer, dans les années suivantes, 'Angel Unawares' (Terrell, 1970), frère de semis du précédent, puis 'Angel Choir' (Schlieffert, 1970). 'Heavenly Angels' (Gatty, 1979), plus ivoire que blanc, descend de 'Angel Unawares'.
Dans les années 1980, les « angels » sont nombreux. 'Unknown Angel' (Mahoney, 1985) en fait partie. Et plus le temps passe, plus les obtenteurs font appel au mot « angel » : 'Song of Angels' (Schreiner, 1991) entame une série poursuivie quelques temps par la maison de Salem, avec 'Smiling Angel' (1994), 'Queen of Angels' (1995) et 'Porcelain Angel' (2003). D'autres obtenteurs s'y sont mis, y compris Monty Byers avec 'King of Angels' (1996), et Barry Blyth avec 'Some are Angels' (1996). Plus récemment 'Angel Wings' (Linda Miller, 2005), 'Face of an Angel' (Paul Black, 2007), 'Johnnie's Opal Angel' (Christopherson, 2009), continuent de filer la métaphore.
Cependant tous les « angel » ne sont pas blancs ! Le rose et le bleu évoquent aussi, pour certains, la pureté angélique. C'est notamment vrai pour Nate Rudolph et son 'Pink Angel' (1973), ou pour Keith Keppel et son 'Guardian Angel' (2005), tous deux en rose, alors que penchent pour le bleu Graeme Grosvenor avec 'Azure Angel' (1994), et son compère australien Barry Blyth avec son 'Maybe an Angel' (1996).
Plus exceptionnels sont les 'Angel's Blush' (Pinegar, 1994), en chamois, et 'Wild Angel' (Tom Johnson, 2006), en « distallata ». Mais lorsqu'on passe à des coloris sombres, ce sont plutôt les anges déchus qui sont mis en scène, comme c'est le cas pour 'Avenging Angel' (Williamson, 1984), brun rouille, pour 'Earth's Dark Angel' (Nicholson, 1998) ou 'Ebony Angel' (Larry Johnson, 2000). On est alors plus proche de l'enfer que du ciel.
Et quand les hybrideurs parlent d'enfer, ils le font pour des iris chez qui on voit passer le feu, comme c'est le cas pour 'Inferno' (Schreiner, 1975) ou 'Infernal Fire' (Gerald Richardson, 1994). Le diable, lui, est moins noté, question couleur, que ses frères du ciel. Certes il y a surtout du rouge sombre, voire du noir, mais on trouve aussi des couleurs plus fraîches : 'Be a Devil' (Blyth, 1988), 'Rustling Devil' (Farrington, 1996) et 'Devil's Kiss' (Bruce 2010) sont grenat foncé, mais 'Devil's Own' (Blyth, 2002) est couleur cuivre, et 'Devil's Waltz' (Lynn Markham, 2010) est violet améthyste, et l'on trouve même un 'Innocent Devil' (Cadd, 2003), blanc. La boucle est bouclée...
On vient de voir que les notions d'ange ou de démon ne laissent pas les obtenteurs d'iris indifférents. Ils y trouvent un sujet d'inspiration pour les noms qu'ils donnent à leurs nouveautés. Et ces noms reproduisent ce que chacun, au fond de soi, ressent à l'évocation des ces notions. Une prochaine fois on fera la même recherche pour deux autres notions, voisines, qui sont celles de ciel (dans le sens de « paradis ») et d'enfer.
Illustrations :
'King of Angels'
'Queen of Angels'
'Ebony Angel'
'Be a Devil'
Ce rapprochement spontané n'est cependant pas apparu dès le début de l'hybridation par la main de l'homme et la dénomination des cultivars. Dans la Check-List des années 1940, par exemple, je n'ai pas trouvé un seul nom commençant par « angel » ou « ange ». La mode, si mode il y a, n'a débuté qu'avec les années 1950. Cela peut s'expliquer, peut-être, avec l'apparition d'un nombre croissant de noms comportant deux mots : cela permet d'exprimer un concept un peu plus élaboré, et par conséquent de se lancer dans une évocation faisant appel à un ressenti ou à une réflexion. Voilà sans doute la raison de l'apparition de noms mettant en avant le concept de l'ange et, parallèlement, celui de la pureté, de la blancheur. Le premier TB dont le nom comporte le mot « angel » est sans doute 'Angel Face' (Tompkins, 1953), et ce n'est pas celui d'un iris blanc ! Cette variété est un plicata dans les tons rosés sur fond blanc. Elle est suivie de peu par 'Angel's Flight' (Jenkins, 1955), en blanc infus de vert aux pétales.
Dès les années 1960, le nombre des iris dont le nom comporte le mot « angel » ou ses dérivés, s'accroît rapidement. Deux variétés bien connues de cette époque sont 'Christmas Angel' (DeForest, 1959) et 'Flight of Angels' (Terrell, 1968), toutes deux en blanc. On peut citer, dans les années suivantes, 'Angel Unawares' (Terrell, 1970), frère de semis du précédent, puis 'Angel Choir' (Schlieffert, 1970). 'Heavenly Angels' (Gatty, 1979), plus ivoire que blanc, descend de 'Angel Unawares'.
Dans les années 1980, les « angels » sont nombreux. 'Unknown Angel' (Mahoney, 1985) en fait partie. Et plus le temps passe, plus les obtenteurs font appel au mot « angel » : 'Song of Angels' (Schreiner, 1991) entame une série poursuivie quelques temps par la maison de Salem, avec 'Smiling Angel' (1994), 'Queen of Angels' (1995) et 'Porcelain Angel' (2003). D'autres obtenteurs s'y sont mis, y compris Monty Byers avec 'King of Angels' (1996), et Barry Blyth avec 'Some are Angels' (1996). Plus récemment 'Angel Wings' (Linda Miller, 2005), 'Face of an Angel' (Paul Black, 2007), 'Johnnie's Opal Angel' (Christopherson, 2009), continuent de filer la métaphore.
Cependant tous les « angel » ne sont pas blancs ! Le rose et le bleu évoquent aussi, pour certains, la pureté angélique. C'est notamment vrai pour Nate Rudolph et son 'Pink Angel' (1973), ou pour Keith Keppel et son 'Guardian Angel' (2005), tous deux en rose, alors que penchent pour le bleu Graeme Grosvenor avec 'Azure Angel' (1994), et son compère australien Barry Blyth avec son 'Maybe an Angel' (1996).
Plus exceptionnels sont les 'Angel's Blush' (Pinegar, 1994), en chamois, et 'Wild Angel' (Tom Johnson, 2006), en « distallata ». Mais lorsqu'on passe à des coloris sombres, ce sont plutôt les anges déchus qui sont mis en scène, comme c'est le cas pour 'Avenging Angel' (Williamson, 1984), brun rouille, pour 'Earth's Dark Angel' (Nicholson, 1998) ou 'Ebony Angel' (Larry Johnson, 2000). On est alors plus proche de l'enfer que du ciel.
Et quand les hybrideurs parlent d'enfer, ils le font pour des iris chez qui on voit passer le feu, comme c'est le cas pour 'Inferno' (Schreiner, 1975) ou 'Infernal Fire' (Gerald Richardson, 1994). Le diable, lui, est moins noté, question couleur, que ses frères du ciel. Certes il y a surtout du rouge sombre, voire du noir, mais on trouve aussi des couleurs plus fraîches : 'Be a Devil' (Blyth, 1988), 'Rustling Devil' (Farrington, 1996) et 'Devil's Kiss' (Bruce 2010) sont grenat foncé, mais 'Devil's Own' (Blyth, 2002) est couleur cuivre, et 'Devil's Waltz' (Lynn Markham, 2010) est violet améthyste, et l'on trouve même un 'Innocent Devil' (Cadd, 2003), blanc. La boucle est bouclée...
On vient de voir que les notions d'ange ou de démon ne laissent pas les obtenteurs d'iris indifférents. Ils y trouvent un sujet d'inspiration pour les noms qu'ils donnent à leurs nouveautés. Et ces noms reproduisent ce que chacun, au fond de soi, ressent à l'évocation des ces notions. Une prochaine fois on fera la même recherche pour deux autres notions, voisines, qui sont celles de ciel (dans le sens de « paradis ») et d'enfer.
Illustrations :
'King of Angels'
'Queen of Angels'
'Ebony Angel'
'Be a Devil'
7.11.14
BUMBLEBEE DEELITE (FLEUR DU MOIS)
Mes aventures avec les iris ne datent pas d'aujourd'hui. Pendant plusieurs années je me suis occupé de la rédaction et de la publication du Bulletin – trimestriel, alors – de la SFIB. Le premier bulletin réalisé sous ma responsabilité est le n° 119, de l'hiver 1995. L'image de couverture représente l'iris MTB 'Bumblebee Deelite' (Norrick, 1986) qui, cette année-là a terminé n° 2 pour la Médaille de Dykes, derrière le lauréat 'Honky Tonk Blues' (Schreiner 1988). Si j'ai choisi cette photo c'est que son réalisateur, Lawrence Ransom, est un excellent photographe, et que l'iris lui-même me plaisait beaucoup. Dans le commentaire je disais : « ce joli petit variegata or et noir qui, si l'on en croit son nom, attire les bourdons, attire aussi les juges :
1988 Francklin-Cook Cup ;
1990 Williamson-White Medal ;
1992 N° 2 pour la Dykes Medal ;
1993 De nouveau vainqueur de la Williamson-White Medal ;
1994 De nouveau n° 2 pour la Dykes Medal. »
On ne peut pas faire beaucoup mieux en matière de récompenses. Et tout cela est parfaitement mérité. La fleur, petite et rigide, se tient bien, et la plante est solide et vigoureuse ; son coloris ne passe pas inaperçu. Sa description officielle est la suivante : « S. yellow ; F. maroon, edged yellow ; orange beard ; tailored. » Soit, en français « pétales jaunes ; sépales acajou, bordés de jaune ; barbes oranges ; ajusté (ou rigide). Et voilà son pedigree : (Pewee X Ornate Pageant). Ce croisement unit donc un « vieil » iris nain blanc, 'Pewee' (Williamson, 1933) et un variegata diploïde 'Ornate Pageant' (Welch, 1974) auquel la vedette du jour ressemble à s'y méprendre.
La descendance de 'Bumblebee Deelite' n'est pas très abondante, seulement douze rejetons enregistrés au premier rang, essentiellement des variegatas, mais aussi quelques originalités comme ce 'Quagga' (Tasquier, 2010) particulièrement joli et intéressant en raison de l'utilisation pour parent mâle de l'espèce I. virginae. A noter aussi les deux variétés sélectionnées par Olga Wells – 'Headcorn' (2004) et 'Mote Park' (2004) , et 'Fanfan La Tulipe' (2013), autre obtention du franco-néerlandais Loïc Tasquier, qui est un « miraculeux » tétraploïde issu d'un improbable croisement diploïde X tétraploïde.
'Bumblebee Deelite' a obtenu deux fois la Médaille de Williamson-White, réservée à sa catégorie, et failli remporter par deux fois la Médaille de Dykes. C'est dire l'estime que lui accordaient les juges. Mais sans doute l'opinion n'était-elle pas prête, il y a vingt ans, à couronner un MTB, catégorie encore peu répandue. Il a fallu attendre 2014 pour qu'elle accepte cette situation, et c'est ainsi que 'Dividing Line' (Bunnell, 2004) a apporté aux MTB leur première Médaille de Dykes. Pour la plus grande joie des amateurs de ces petits iris.
Illustrations :
Bulletin SFIB n° 119 ;
'Pewee'' ;
'Quagga'' ;
'Fanfan la Tulipe'.
1988 Francklin-Cook Cup ;
1990 Williamson-White Medal ;
1992 N° 2 pour la Dykes Medal ;
1993 De nouveau vainqueur de la Williamson-White Medal ;
1994 De nouveau n° 2 pour la Dykes Medal. »
On ne peut pas faire beaucoup mieux en matière de récompenses. Et tout cela est parfaitement mérité. La fleur, petite et rigide, se tient bien, et la plante est solide et vigoureuse ; son coloris ne passe pas inaperçu. Sa description officielle est la suivante : « S. yellow ; F. maroon, edged yellow ; orange beard ; tailored. » Soit, en français « pétales jaunes ; sépales acajou, bordés de jaune ; barbes oranges ; ajusté (ou rigide). Et voilà son pedigree : (Pewee X Ornate Pageant). Ce croisement unit donc un « vieil » iris nain blanc, 'Pewee' (Williamson, 1933) et un variegata diploïde 'Ornate Pageant' (Welch, 1974) auquel la vedette du jour ressemble à s'y méprendre.
La descendance de 'Bumblebee Deelite' n'est pas très abondante, seulement douze rejetons enregistrés au premier rang, essentiellement des variegatas, mais aussi quelques originalités comme ce 'Quagga' (Tasquier, 2010) particulièrement joli et intéressant en raison de l'utilisation pour parent mâle de l'espèce I. virginae. A noter aussi les deux variétés sélectionnées par Olga Wells – 'Headcorn' (2004) et 'Mote Park' (2004) , et 'Fanfan La Tulipe' (2013), autre obtention du franco-néerlandais Loïc Tasquier, qui est un « miraculeux » tétraploïde issu d'un improbable croisement diploïde X tétraploïde.
'Bumblebee Deelite' a obtenu deux fois la Médaille de Williamson-White, réservée à sa catégorie, et failli remporter par deux fois la Médaille de Dykes. C'est dire l'estime que lui accordaient les juges. Mais sans doute l'opinion n'était-elle pas prête, il y a vingt ans, à couronner un MTB, catégorie encore peu répandue. Il a fallu attendre 2014 pour qu'elle accepte cette situation, et c'est ainsi que 'Dividing Line' (Bunnell, 2004) a apporté aux MTB leur première Médaille de Dykes. Pour la plus grande joie des amateurs de ces petits iris.
Illustrations :
Bulletin SFIB n° 119 ;
'Pewee'' ;
'Quagga'' ;
'Fanfan la Tulipe'.
RICHARD ERNST
Vingt-cinq ans sans médailles
Richard Ernst, est décédé prématurément en 2011. Il était universellement connu et généralement apprécié, cependant ses très nombreux iris n'ont été que très parcimonieusement récompensés. Pourquoi ? Les avis sont partagés à ce sujet, mais quoi qu'il en soit, il faut reconnaître qu'il a marqué de son empreinte le monde des iris. Rendons-lui un certain hommage en publiant ici, pendant quelques semaines des images choisies de ses obtentions.
Variegata :
Ce modèle, fort pratiqué, fait apparaître un défaut que l'on reproche à R. Ernst : trop de variétés qui se ressemblent. Voici néanmoins un certain choix :
'City Slicker' (1989) (Gypsy Caravan X ((Glendale x self) x (Bayberry Candle x Hi Top)))
'Tiger Butter' (1985) ((Bayberry Candle x Hi Top) X Carolina Honey)
'Tracy Tyrene' (1988) (Ringo X (Cranberry Ice x Grand Waltz))
'Two Sided Coin' (1996) (Edith Wolford X (inv. Afternoon Delight, Edith Wolford, (Ringo x (Cranberry Ice x Grand Waltz))))
Richard Ernst, est décédé prématurément en 2011. Il était universellement connu et généralement apprécié, cependant ses très nombreux iris n'ont été que très parcimonieusement récompensés. Pourquoi ? Les avis sont partagés à ce sujet, mais quoi qu'il en soit, il faut reconnaître qu'il a marqué de son empreinte le monde des iris. Rendons-lui un certain hommage en publiant ici, pendant quelques semaines des images choisies de ses obtentions.
Variegata :
Ce modèle, fort pratiqué, fait apparaître un défaut que l'on reproche à R. Ernst : trop de variétés qui se ressemblent. Voici néanmoins un certain choix :
'City Slicker' (1989) (Gypsy Caravan X ((Glendale x self) x (Bayberry Candle x Hi Top)))
'Tiger Butter' (1985) ((Bayberry Candle x Hi Top) X Carolina Honey)
'Tracy Tyrene' (1988) (Ringo X (Cranberry Ice x Grand Waltz))
'Two Sided Coin' (1996) (Edith Wolford X (inv. Afternoon Delight, Edith Wolford, (Ringo x (Cranberry Ice x Grand Waltz))))
ALLEGRO MA NON TROPPO
Dans l'interview qu'il m'a accordée et qui a été publiée ici récemment, Keith Keppel faisait remarquer que l'apparente injustice qui a marqué la carrière iridistique de Richard Ernst pouvait être attribuée à la surabondance de variétés apparemment très proches les unes des autres. Il disait notamment : « ces similitudes ont entraîné une dispersion des votes, et par conséquent, pour chaque variété, un gain de voix insuffisant pour obtenir une récompense. » De mon côté, dans la note biographique consacrée à George Sutton, publiée ici en août 2013, je disais, à propos de son palmarès : « les récompenses majeures y sont très rares et sans commune mesure avec l’étendue de la production. » et je faisais un rapprochement avec le sort réservé à Richard Ernst. Aujourd'hui il est évident que, les mêmes causes produisant les mêmes effets, on peut appliquer à George Sutton les conclusions concernant Richard Ernst. Trop de bien peut donc nuire !
Tous ceux qui côtoient le monde des iris depuis un certain temps ont remarqué que, depuis quelques années, le nombre de variétés nouvelles mises sur le marché chaque année s’accroît considérablement. Il fut un temps où les plus importants producteurs proposaient au maximum une quinzaine de variétés chaque année. C'était le cas de Schreiner, par exemple. Mais les entreprises plus petites se contentaient d'inscrire à leurs catalogues cinq ou six nouveaux iris, souvent moins. En 2014 Schreiner est passé à 19 nouveautés, et Mid-America (Black et Johnson) atteint le chiffre record de cinquante !! C'est ahurissant. Chez Cayeux, en France, on est à 18 nouveaux TB, ce qui est déjà bien important. A côté, chez Keppel et Sutton, avec seulement 9 TB parmi les nouveautés, on est dans une situation différente.
Il faut préciser que la situation de Sutton est particulière. A la suite de la mort de ses parents, Michael Sutton, qui a repris le flambeau, a choisi de déménager. Cette année est donc une année de transition, en effet au cours des années précédentes les nouveautés avaient été bien plus nombreuses : par exemple, en 2012 la famille Sutton avait enregistré 20 TB (et un certain nombre d'autres iris dans les différentes catégories). Les années précédentes, la situation était à peu près la même. On est donc en présence d'une entreprise familiale de taille moyenne mais qui met sur le marché beaucoup de nouvelles plantes chaque année. Avec une conséquence immédiate : les récompenses majeures sont très rares. Pensez que les Sutton père et fils ont enregistré à ce jour plus de 500 variétés et qu'ils n'ont été récompensés que par une trentaine de HM et moins de dix AM, la variété la plus prisée étant 'Devonshire Cream' (1999). Pourtant les iris signés Sutton qui, par certains traits, font un peu penser à ceux de Joë Ghio, n'ont pas la réputation de fragilité de leur modèle. Ils poussent bien et ne font pas parler d'eux par leurs caprices. Mais si on leur applique le raisonnement tenu pour ceux de Richard Ernst, ils sont trop nombreux et se ressemblent trop. Pour illustrer cette affirmation, je ne prendrai qu'un exemple : les variegatas jaune/bleu (ou violet). C'est un modèle que la famille Sutton affectionne. On en trouve plein dans son catalogue. Pour la seule année 2012, il y en a cinq. Lorsque les juges vont passer devant toutes ces variétés, ils en retiendront certaines, mais pas toutes, et en fin de compte chacune n'aura obtenu que peu de votes et elles risquent toutes de passer à côté du jackpot. Voilà pourquoi, toutes catégories confondues, les Sutton n'auront reçu en 2014 que deux AM et six HM...
Le cas de Black et Johnson (Mid-America) pourrait faire douter de la théorie défendue ci-dessus. Leur bilan 2014 est tout à fait saisissant : 4 médailles catégorielles (BB, IB, SDB, Arilbred), 14 AM (toutes catégories confondues), et 47 HM !!
A noter que pour les iris de Barry Blyth, qui ne sont pas tous sur le marché américain, la question des awards n'a pas la même importance, mais il pourrait leur arriver la même mésaventure que celle qui frappe les iris Ernst ou Sutton, car je trouve, et depuis de nombreuses années, qu'ils sont trop nombreux à être retenus et commercialisés.
En se limitant comme il le fait, Keppel applique une politique sérieuse et réfléchie : d'une part il reste dans ce que sa petite entreprise peut raisonnablement faire si elle veut être rigoureuse dans sa sélection ; d'autre part il évite de disperser les votes des juges, ce qui contribue, d'année en année, à lui maintenir un haut taux de récompenses. Prenons le cas de l'année 2014 : Une médaille catégorielle (celle des MDB), huit AM (dont 5 pour les TB), et quinze HM. Ce n'est pas mal pour un seul homme.
Pour conclure, je dirai que l'opinion de Keith Keppel est certainement l'expression de la réalité, même si il peut arriver, comme c'est le cas pour Mid-America, qu'elle soit battue en brèche. Mais peut-être va-t-il arriver aux variétés Black et Johnson ce qui est arrivé à d'autres. Cela n'aurait rien d'étonnant, tant il est vrai qu'à trop offrir, on se disperse. Il vaut sûrement mieux aller « allegro ma non troppo ».
Illustrations :
'Devonshire Cream' (Sutton G., 1999)
'Fiery Echo' (Sutton M., 2012)
'Hawaiian Sunrise' (Sutton M., 2012)
'Lightsaber' (Sutton M., 2012)
Tous ceux qui côtoient le monde des iris depuis un certain temps ont remarqué que, depuis quelques années, le nombre de variétés nouvelles mises sur le marché chaque année s’accroît considérablement. Il fut un temps où les plus importants producteurs proposaient au maximum une quinzaine de variétés chaque année. C'était le cas de Schreiner, par exemple. Mais les entreprises plus petites se contentaient d'inscrire à leurs catalogues cinq ou six nouveaux iris, souvent moins. En 2014 Schreiner est passé à 19 nouveautés, et Mid-America (Black et Johnson) atteint le chiffre record de cinquante !! C'est ahurissant. Chez Cayeux, en France, on est à 18 nouveaux TB, ce qui est déjà bien important. A côté, chez Keppel et Sutton, avec seulement 9 TB parmi les nouveautés, on est dans une situation différente.
Il faut préciser que la situation de Sutton est particulière. A la suite de la mort de ses parents, Michael Sutton, qui a repris le flambeau, a choisi de déménager. Cette année est donc une année de transition, en effet au cours des années précédentes les nouveautés avaient été bien plus nombreuses : par exemple, en 2012 la famille Sutton avait enregistré 20 TB (et un certain nombre d'autres iris dans les différentes catégories). Les années précédentes, la situation était à peu près la même. On est donc en présence d'une entreprise familiale de taille moyenne mais qui met sur le marché beaucoup de nouvelles plantes chaque année. Avec une conséquence immédiate : les récompenses majeures sont très rares. Pensez que les Sutton père et fils ont enregistré à ce jour plus de 500 variétés et qu'ils n'ont été récompensés que par une trentaine de HM et moins de dix AM, la variété la plus prisée étant 'Devonshire Cream' (1999). Pourtant les iris signés Sutton qui, par certains traits, font un peu penser à ceux de Joë Ghio, n'ont pas la réputation de fragilité de leur modèle. Ils poussent bien et ne font pas parler d'eux par leurs caprices. Mais si on leur applique le raisonnement tenu pour ceux de Richard Ernst, ils sont trop nombreux et se ressemblent trop. Pour illustrer cette affirmation, je ne prendrai qu'un exemple : les variegatas jaune/bleu (ou violet). C'est un modèle que la famille Sutton affectionne. On en trouve plein dans son catalogue. Pour la seule année 2012, il y en a cinq. Lorsque les juges vont passer devant toutes ces variétés, ils en retiendront certaines, mais pas toutes, et en fin de compte chacune n'aura obtenu que peu de votes et elles risquent toutes de passer à côté du jackpot. Voilà pourquoi, toutes catégories confondues, les Sutton n'auront reçu en 2014 que deux AM et six HM...
Le cas de Black et Johnson (Mid-America) pourrait faire douter de la théorie défendue ci-dessus. Leur bilan 2014 est tout à fait saisissant : 4 médailles catégorielles (BB, IB, SDB, Arilbred), 14 AM (toutes catégories confondues), et 47 HM !!
A noter que pour les iris de Barry Blyth, qui ne sont pas tous sur le marché américain, la question des awards n'a pas la même importance, mais il pourrait leur arriver la même mésaventure que celle qui frappe les iris Ernst ou Sutton, car je trouve, et depuis de nombreuses années, qu'ils sont trop nombreux à être retenus et commercialisés.
En se limitant comme il le fait, Keppel applique une politique sérieuse et réfléchie : d'une part il reste dans ce que sa petite entreprise peut raisonnablement faire si elle veut être rigoureuse dans sa sélection ; d'autre part il évite de disperser les votes des juges, ce qui contribue, d'année en année, à lui maintenir un haut taux de récompenses. Prenons le cas de l'année 2014 : Une médaille catégorielle (celle des MDB), huit AM (dont 5 pour les TB), et quinze HM. Ce n'est pas mal pour un seul homme.
Pour conclure, je dirai que l'opinion de Keith Keppel est certainement l'expression de la réalité, même si il peut arriver, comme c'est le cas pour Mid-America, qu'elle soit battue en brèche. Mais peut-être va-t-il arriver aux variétés Black et Johnson ce qui est arrivé à d'autres. Cela n'aurait rien d'étonnant, tant il est vrai qu'à trop offrir, on se disperse. Il vaut sûrement mieux aller « allegro ma non troppo ».
Illustrations :
'Devonshire Cream' (Sutton G., 1999)
'Fiery Echo' (Sutton M., 2012)
'Hawaiian Sunrise' (Sutton M., 2012)
'Lightsaber' (Sutton M., 2012)
31.10.14
RICHARD ERNST
Vingt-cinq ans sans médailles
Richard Ernst, est décédé prématurément en 2011. Il était universellement connu et généralement apprécié, cependant ses très nombreux iris n'ont été que très parcimonieusement récompensés. Pourquoi ? Les avis sont partagés à ce sujet, mais quoi qu'il en soit, il faut reconnaître qu'il a marqué de son empreinte le monde des iris. Rendons-lui un certain hommage en publiant ici, pendant quelques semaines des images choisies de ses obtentions.
En bleu :
Bleu clair ou bleu foncé, le bleu est une couleur fréquemment rencontrée dans la production de R. Ernst.
'Bleu de Mer' (1988) (Midnight Love Affair X (Millrace x San Leandro))
'Blue It Up' (1991) ((Dover Beach x Navy Strut) X Swirling Seas)
'Clearwater River' (1999) (Silverado X Blue It Up)
'Equalizer' (2006) ((Silverado x Blue It Up) X High Blue Sky)
Richard Ernst, est décédé prématurément en 2011. Il était universellement connu et généralement apprécié, cependant ses très nombreux iris n'ont été que très parcimonieusement récompensés. Pourquoi ? Les avis sont partagés à ce sujet, mais quoi qu'il en soit, il faut reconnaître qu'il a marqué de son empreinte le monde des iris. Rendons-lui un certain hommage en publiant ici, pendant quelques semaines des images choisies de ses obtentions.
En bleu :
Bleu clair ou bleu foncé, le bleu est une couleur fréquemment rencontrée dans la production de R. Ernst.
'Blue It Up' (1991) ((Dover Beach x Navy Strut) X Swirling Seas)
'Clearwater River' (1999) (Silverado X Blue It Up)
'Equalizer' (2006) ((Silverado x Blue It Up) X High Blue Sky)
A LA MANIÈRE DE …
Jean de la Bruyère (Les Caractères)
Jean de la Bruyère est né le 17 août 1645. À cette époque l'iris n'était qu'une fleur commune, le plus souvent bleue ou violette, quelquefois jaune et pourprée ou marquée d'un plumetis violacé sur un fond blanc. Il faudra attendre encore près de deux cents ans pour que les hybrides sélectionnés apparaissent dans les jardins, et encore plus d'un siècle pour qu'ils deviennent la fleur que nous connaissons aujourd'hui. Imaginons donc ce que La Bruyère pourrait écrire de nos jours à propos de l'amateur d'iris, comme il l'a fait pour un personnage de son temps : le fleuriste, amateur de tulipes.
On peut avoir de la curiosité pour toutes sortes de fantaisies. Rechercher quelque chose que l'on ne connaît point peut être un amusement, voire une ambition. Celle-ci devient parfois une passion envahissante qui se distingue seulement à la petitesse de son objet.
L'amateur d'iris a un jardin souvent autour de sa demeure, mais il est parfois tenu de parcourir maintes lieues pour s'y rendre. Il s'y précipite dès le lever du soleil, et il n'est de retour qu'à son coucher. Vous le voyez immobile au milieu de ses iris, penché devant 'Fürstin Pauline', ce bleu profond qui le fascine: il effleure un sépale, le caresse délicatement, il en aspire le parfum doux et sucré, les yeux fermés pour n'en perdre aucun effluve. Il sort de sa poche un petit carnet où il note quelque détail. Il s'approche de 'Domino Noir', puis il passe à 'Mission Song', cette précieuse rareté qu'il a achetée aux antipodes, et n'a qu'un pas à faire pour atteindre 'Zone d'Ombre' devant lequel il s'accroupit pour en examiner les barbes dorées. 'Buongiorno Aprile' est à côté, tendrement rose, poudré comme une vieille marquise ; il en compte les boutons, note cette information sur son petit carnet, et s'agenouille devant la tige pour en mesurer commodément la hauteur. Il revient devant 'Zone d'Ombre', s'arrête longuement, apprécie le velouté des pétales, leurs vaporeuses ondulations, leur tendre teinte mauve, laisse passer l'heure de retrouver l'en-cas qui l'attend dans un cabas. La pluie, le soleil n'interrompent pas sa contemplation. Mais il sait déjà quelles plantes il va acquérir cet année pour accroître sa collection. Il attend les rhizomes qui viennent de Russie, de Pologne, d'Italie, d'Australie...Il a dépensé pour eux plus qu'il serait raisonnable, mais il ne regrette rien si ce n'est de n'avoir point passé commande en Ukraine et en Slovaquie où il s'est entiché de variétés nouvelles qu'il ne pourra admiré que dans une année.
Lorsque l'ombre va s'allonger et masquer peu à peu les couleurs il reviendra chez lui, fatigué, affamé, mais ravi de sa journée : il aura vu des iris.
Illustrations :
'Fürstin Pauline' (Görbitz – Allemagne – 1997)
'Zone d'Ombre' (Ruaud – France – 2012)
'Buongiorno Aprile' (Romoli – Italie - 1996)
Jean de la Bruyère est né le 17 août 1645. À cette époque l'iris n'était qu'une fleur commune, le plus souvent bleue ou violette, quelquefois jaune et pourprée ou marquée d'un plumetis violacé sur un fond blanc. Il faudra attendre encore près de deux cents ans pour que les hybrides sélectionnés apparaissent dans les jardins, et encore plus d'un siècle pour qu'ils deviennent la fleur que nous connaissons aujourd'hui. Imaginons donc ce que La Bruyère pourrait écrire de nos jours à propos de l'amateur d'iris, comme il l'a fait pour un personnage de son temps : le fleuriste, amateur de tulipes.
On peut avoir de la curiosité pour toutes sortes de fantaisies. Rechercher quelque chose que l'on ne connaît point peut être un amusement, voire une ambition. Celle-ci devient parfois une passion envahissante qui se distingue seulement à la petitesse de son objet.
L'amateur d'iris a un jardin souvent autour de sa demeure, mais il est parfois tenu de parcourir maintes lieues pour s'y rendre. Il s'y précipite dès le lever du soleil, et il n'est de retour qu'à son coucher. Vous le voyez immobile au milieu de ses iris, penché devant 'Fürstin Pauline', ce bleu profond qui le fascine: il effleure un sépale, le caresse délicatement, il en aspire le parfum doux et sucré, les yeux fermés pour n'en perdre aucun effluve. Il sort de sa poche un petit carnet où il note quelque détail. Il s'approche de 'Domino Noir', puis il passe à 'Mission Song', cette précieuse rareté qu'il a achetée aux antipodes, et n'a qu'un pas à faire pour atteindre 'Zone d'Ombre' devant lequel il s'accroupit pour en examiner les barbes dorées. 'Buongiorno Aprile' est à côté, tendrement rose, poudré comme une vieille marquise ; il en compte les boutons, note cette information sur son petit carnet, et s'agenouille devant la tige pour en mesurer commodément la hauteur. Il revient devant 'Zone d'Ombre', s'arrête longuement, apprécie le velouté des pétales, leurs vaporeuses ondulations, leur tendre teinte mauve, laisse passer l'heure de retrouver l'en-cas qui l'attend dans un cabas. La pluie, le soleil n'interrompent pas sa contemplation. Mais il sait déjà quelles plantes il va acquérir cet année pour accroître sa collection. Il attend les rhizomes qui viennent de Russie, de Pologne, d'Italie, d'Australie...Il a dépensé pour eux plus qu'il serait raisonnable, mais il ne regrette rien si ce n'est de n'avoir point passé commande en Ukraine et en Slovaquie où il s'est entiché de variétés nouvelles qu'il ne pourra admiré que dans une année.
Lorsque l'ombre va s'allonger et masquer peu à peu les couleurs il reviendra chez lui, fatigué, affamé, mais ravi de sa journée : il aura vu des iris.
Illustrations :
'Fürstin Pauline' (Görbitz – Allemagne – 1997)
'Zone d'Ombre' (Ruaud – France – 2012)
'Buongiorno Aprile' (Romoli – Italie - 1996)
LES HERBES FOLLES DU JARDIN D'IRIS
Herboriser en désherbant
C'est toujours en pensant que cela va être ennuyeux et pénible que je me mets à désherber mes iris. Mais à chaque fois je trouve moyen de prendre un certain plaisir à cette tâche a priori bien ingrate. Ces temps derniers encore j'y suis allé en rechignant mais je garde un souvenir si plaisant de ces après-midi passés le nez au ras du sol que j'ai eu envie de vous faire partager ces moments.
Une paresse croissante, sans doute aggravée par l'âge, m'ont fait une nouvelle fois repousser de jours en jours la décision de me mettre au désherbage. J'avais toujours une bonne raison pour procrastiner indéfiniment. Trop froid, trop chaud, trop de pluie, trop de vent... De sorte que je n'ai véritablement attaqué le travail qu'à la toute fin du mois de juin, et que cela vient tout juste de se terminer ! Pourtant cela ne fut ni difficile (la terre très humide n'a pas opposé de résistance à mes efforts de traction) ni désagréable ; juste un peu fatigant. Pour intéresser la chose et ne pas désherber idiot, j'ai décidé de ne rien arracher que je n'aie identifié les plantes sacrifiées. Chaque fois que j'ai découvert une nouvelle plante, j'en ai conservé un taxon et, de retour à la maison, à l'aide de mes multiples livres de botanique, j'ai procédé aux identifications.
Je ne m'attendais pas à découvrir une telle variété d'espèces (et encore, vu le côté tardif de mon intervention bien des plantes avaient fini leur cycle végétatif quand je les ai arrachées, de sorte qu'il était trop tard pour les identifier avec certitude). Plus de 30 plantes différentes ! De ce qui peut devenir un arbre majestueux à la plus humble des violettes.
Ce qui sautait aux yeux en abordant le jardin d'iris, c'était l'omniprésence des carottes (Daucus carota), leurs hautes tiges, leur feuillage mince, leurs ombelles de minuscules fleurs blanches, on ne voyait que cela. C'est par elles que j'ai commencé le travail : en tirant bien droit et à deux mains, on peut les arracher sans qu'elle ne cassent au ras du collet. Cette éradication terminée, il est apparu que deci-delà se dressaient des tiges bien vertes de rejets de pruniers (Prunus domestica), de cerisiers (Prunus cerasus), d'ormes (Ulmus hollandica) et de cornouillers (Cornus sanguinea ) ! J'ai réservé ce délicat et difficile travail de destruction (ces saloperies choisissent de pousser au cœur même des touffes), cause de douleurs lombaires pour l'homme et de dégâts collatéraux pour les iris, pour la fin du chantier. En route donc pour le désherbage proprement dit.
Il est remarquable de constater combien la nature des adventices varie d'un endroit à un autre. Par moment ce sont les plantes à racine pivotante qui dominent, par moment ce sont les graminées, par moment encore ce sont les annuelles à cycle végétatif court qui prennent le dessus.
A proximité des arbres fruitiers, là où l'ensoleillement est un peu limité, ce sont les violettes (Viola reichenbachiana) qui dominent, accompagnées de quelques autres plantes à racine pivotante, comme le bouillon blanc (Verbascum thapsus), le faux-fraisier (Duchesnea indica), la pimprenelle (Pimpinella saxifraga) et la pâquerette (Bellis perennis). Plus loin, en plein soleil, la meilleure part est celle des graminées de toutes sortes, j'en ai compté cinq ou six espèces. Çà et là quelques hautes tiges de vergerette (Conyza canadensis) concurrencent pâturin et fétuque. Dans les coins plus frais apparaissent des plantes molles comme le géranium herbe-à-robert (Geranium robertianum), le mouron des oiseaux (Stellaria media) ou la chélidoine (Chelidonium majus). En revanche, là où le sol est plus sec, on trouve des chardons (Circium arvense) et des pissenlits (Taraxacum officinale). Un peu partout les samares de sycomore (Acer pseudopalmatus) se sont profondément ancrées et il faut tirer fort pour les extirper. Cela fait partie des véritables poisons qui deviennent vite envahissants, comme la vigne blanche (Clematis vitalba), le trèfle (Trifolium repens), la pervenche (Vinca minor), le bugle (Ajuga reptans) et, pire que tout, le chiendent (Agropyron repens). Quelquefois de la ronce (Rubus caesius) ou l'églantier (Rosa canina) tentent une implantation agressive.
La présence de beaucoup de ces opportunistes dénote qu'il serait nécessaire de renouveler totalement la plantation des iris qui, de leur côté, se sont étalés et dont les touffes commencent à se rejoindre. Cela fait deux ans que je dis cela, mais je viens seulement de trouver la solution. En effet, pour un tel déplacement, il faut de l'énergie et de la place. Je manque des deux ! Alors je vais donner toute cette collection à la mairie d'un village voisin qui souhaite devenir une « cité des iris ». Belle aubaine ! Le printemps prochain j'étiquetterai méticuleusement chaque variété, en août les jardiniers municipaux viendront avec une multitude de pots et emporteront le tout à dix kilomètres de là. Là où toutes ces fleurs iront vivre une nouvelle vie dans le parc magnifique du château, alors que moi, orphelin de mes iris, je regretterai les beaux jours où je devais passer des heures à genou à herboriser en désherbant...
C'est toujours en pensant que cela va être ennuyeux et pénible que je me mets à désherber mes iris. Mais à chaque fois je trouve moyen de prendre un certain plaisir à cette tâche a priori bien ingrate. Ces temps derniers encore j'y suis allé en rechignant mais je garde un souvenir si plaisant de ces après-midi passés le nez au ras du sol que j'ai eu envie de vous faire partager ces moments.
Une paresse croissante, sans doute aggravée par l'âge, m'ont fait une nouvelle fois repousser de jours en jours la décision de me mettre au désherbage. J'avais toujours une bonne raison pour procrastiner indéfiniment. Trop froid, trop chaud, trop de pluie, trop de vent... De sorte que je n'ai véritablement attaqué le travail qu'à la toute fin du mois de juin, et que cela vient tout juste de se terminer ! Pourtant cela ne fut ni difficile (la terre très humide n'a pas opposé de résistance à mes efforts de traction) ni désagréable ; juste un peu fatigant. Pour intéresser la chose et ne pas désherber idiot, j'ai décidé de ne rien arracher que je n'aie identifié les plantes sacrifiées. Chaque fois que j'ai découvert une nouvelle plante, j'en ai conservé un taxon et, de retour à la maison, à l'aide de mes multiples livres de botanique, j'ai procédé aux identifications.
Je ne m'attendais pas à découvrir une telle variété d'espèces (et encore, vu le côté tardif de mon intervention bien des plantes avaient fini leur cycle végétatif quand je les ai arrachées, de sorte qu'il était trop tard pour les identifier avec certitude). Plus de 30 plantes différentes ! De ce qui peut devenir un arbre majestueux à la plus humble des violettes.
Ce qui sautait aux yeux en abordant le jardin d'iris, c'était l'omniprésence des carottes (Daucus carota), leurs hautes tiges, leur feuillage mince, leurs ombelles de minuscules fleurs blanches, on ne voyait que cela. C'est par elles que j'ai commencé le travail : en tirant bien droit et à deux mains, on peut les arracher sans qu'elle ne cassent au ras du collet. Cette éradication terminée, il est apparu que deci-delà se dressaient des tiges bien vertes de rejets de pruniers (Prunus domestica), de cerisiers (Prunus cerasus), d'ormes (Ulmus hollandica) et de cornouillers (Cornus sanguinea ) ! J'ai réservé ce délicat et difficile travail de destruction (ces saloperies choisissent de pousser au cœur même des touffes), cause de douleurs lombaires pour l'homme et de dégâts collatéraux pour les iris, pour la fin du chantier. En route donc pour le désherbage proprement dit.
Il est remarquable de constater combien la nature des adventices varie d'un endroit à un autre. Par moment ce sont les plantes à racine pivotante qui dominent, par moment ce sont les graminées, par moment encore ce sont les annuelles à cycle végétatif court qui prennent le dessus.
A proximité des arbres fruitiers, là où l'ensoleillement est un peu limité, ce sont les violettes (Viola reichenbachiana) qui dominent, accompagnées de quelques autres plantes à racine pivotante, comme le bouillon blanc (Verbascum thapsus), le faux-fraisier (Duchesnea indica), la pimprenelle (Pimpinella saxifraga) et la pâquerette (Bellis perennis). Plus loin, en plein soleil, la meilleure part est celle des graminées de toutes sortes, j'en ai compté cinq ou six espèces. Çà et là quelques hautes tiges de vergerette (Conyza canadensis) concurrencent pâturin et fétuque. Dans les coins plus frais apparaissent des plantes molles comme le géranium herbe-à-robert (Geranium robertianum), le mouron des oiseaux (Stellaria media) ou la chélidoine (Chelidonium majus). En revanche, là où le sol est plus sec, on trouve des chardons (Circium arvense) et des pissenlits (Taraxacum officinale). Un peu partout les samares de sycomore (Acer pseudopalmatus) se sont profondément ancrées et il faut tirer fort pour les extirper. Cela fait partie des véritables poisons qui deviennent vite envahissants, comme la vigne blanche (Clematis vitalba), le trèfle (Trifolium repens), la pervenche (Vinca minor), le bugle (Ajuga reptans) et, pire que tout, le chiendent (Agropyron repens). Quelquefois de la ronce (Rubus caesius) ou l'églantier (Rosa canina) tentent une implantation agressive.
La présence de beaucoup de ces opportunistes dénote qu'il serait nécessaire de renouveler totalement la plantation des iris qui, de leur côté, se sont étalés et dont les touffes commencent à se rejoindre. Cela fait deux ans que je dis cela, mais je viens seulement de trouver la solution. En effet, pour un tel déplacement, il faut de l'énergie et de la place. Je manque des deux ! Alors je vais donner toute cette collection à la mairie d'un village voisin qui souhaite devenir une « cité des iris ». Belle aubaine ! Le printemps prochain j'étiquetterai méticuleusement chaque variété, en août les jardiniers municipaux viendront avec une multitude de pots et emporteront le tout à dix kilomètres de là. Là où toutes ces fleurs iront vivre une nouvelle vie dans le parc magnifique du château, alors que moi, orphelin de mes iris, je regretterai les beaux jours où je devais passer des heures à genou à herboriser en désherbant...
24.10.14
RICHARD ERNST
Vingt-cinq ans sans médailles
Richard Ernst, est décédé prématurément en 2011. Il était universellement connu et généralement apprécié, cependant ses très nombreux iris n'ont été que très parcimonieusement récompensés. Pourquoi ? Les avis sont partagés à ce sujet, mais quoi qu'il en soit, il faut reconnaître qu'il a marqué de son empreinte le monde des iris. Rendons-lui un certain hommage en publiant ici, pendant quelques semaines des images choisies de ses obtentions.
En rose :
Les iris roses de R. Ernst ont pour trait commun d'avoir des sépales généralement un peu plus clairs que les pétales.
'Favorite Pastime' (2000) (Rainbow Goddess x (St. Helens' Wake x Hula Dancer) X (Rainbow Goddess sib, x Spring Tidings))
'Feminine Fire' (1991) (Afternoon Delight X semis rose Gaulter G80-74)
'Just for Sophie' (1998) (Confectionery X (((Cheesecake x (Countryman x Outreach)) x Piping Hot) x semis Shoop 73-4))
'Peppermint Cream' (2001) (Just for Sophie sib, X (Rainbow Goddess sib, x Spring Tidings))
Richard Ernst, est décédé prématurément en 2011. Il était universellement connu et généralement apprécié, cependant ses très nombreux iris n'ont été que très parcimonieusement récompensés. Pourquoi ? Les avis sont partagés à ce sujet, mais quoi qu'il en soit, il faut reconnaître qu'il a marqué de son empreinte le monde des iris. Rendons-lui un certain hommage en publiant ici, pendant quelques semaines des images choisies de ses obtentions.
En rose :
Les iris roses de R. Ernst ont pour trait commun d'avoir des sépales généralement un peu plus clairs que les pétales.
'Favorite Pastime' (2000) (Rainbow Goddess x (St. Helens' Wake x Hula Dancer) X (Rainbow Goddess sib, x Spring Tidings))
'Feminine Fire' (1991) (Afternoon Delight X semis rose Gaulter G80-74)
'Just for Sophie' (1998) (Confectionery X (((Cheesecake x (Countryman x Outreach)) x Piping Hot) x semis Shoop 73-4))
'Peppermint Cream' (2001) (Just for Sophie sib, X (Rainbow Goddess sib, x Spring Tidings))
HALLOWEEN ! HALLOWEEN !
C'est une note parmi les « Nouvelles de l'AIS » d'octobre 2014 qui m'a donné l'idée de parcourir le monde de Halloween tel que le voient les obtenteurs d'iris. Il y a effectivement douze variétés de grands iris dont le nom contient le mot « halloween », ainsi qu'une d'iris intermédiaire. A part 'Halloween Halo' (Weiler, 1990) aucun de ces iris n'a atteint la célébrité. Faisons tout de même le tour de ces illustres inconnus, rien que pour célébrer, a notre façon, un fête qui a beaucoup de succès aux États-Unis, mais qui reste anecdotique dans notre pays.
Le premiers de ces iris est un certain 'Halloween', tout simplement, dont on ne sait pratiquement rien, sinon qu'il a été enregistré en 1930 par un certain Sheets. Pour le distinguer de ses suivants, puisqu'il ne doit pas y avoir de doublons dans les noms attribués, l'AIS l'a appelé officiellement 'Halloween by Sheets ». C'est tout simple...
Le suivant est 'Hallowe'en Night' (Weed, 1943) dont l'existence est tout aussi improbable que celle du précédent, mais qui semblerait être un variegata « à l'ancienne », c'est à dire avec des pétales jaunes et des sépales crème veinés de violacé.
'Halloween' (Varner, 1957) est le premier à avoir une existence certaine. C'est, d'après sa description, un variegata aux pétales orangés surmontant des sépales bleu-noir. Il descend de deux variétés bien connues, 'Extravaganza' et 'Helen Collingwood'.
'Halloween Party » (Gibson, 1970) fait partie des variegata/plicatas à base jaune dont Gibson fut l'un des initiateurs. Il est décrit comme « pétales d'un riche jaune légèrement veiné d'acajou, sépales à fond blanc bordés de jaune, taches acajou à l'intérieur de la bordure, barbes jaunes ». Son pedigree n'est pas précisément donné.
'Halloween Pumpkin' (Byers, 1985) vient ensuite. Celui-là a été un peu mieux distribué, compte tenu de la renommée de son obtenteur. Il a été commercialisé en France par Iris en Provence et par conséquent doit toujours se trouver dans quelques-uns de nos jardins. C'est un orangé clair à barbes vraiment orange, issu du croisement (Moon Mistress x Replay).
Le seul vraiment connu de la série doit être 'Halloween Halo' (Weiler, 1990). Descendant d'une série d'iris orangés, il se présente avec des pétales blancs très légèrement liserés de jaune pâle, et des sépales blancs entourés d'un filet ambre ; ce sont ses barbes, orange vif, qui lui donnent un peu de peps. Il a un fils, 'Halloween Rainbow', IB, (Weiler, 1995) qui en est une version abrégée, dont les traces jaunes se résument à une certaine teinte crémeuse.
'Halloween Moon' (Meininger, 2002) a l'apparence d'un variegata/plicata à fond jaune avec des dessins violacés.
'Hallowe'en Treat' (Pat Otterness, 2005) pose un problème d'identification. Si l'on en croit la description qui en est donnée dans la Check-List, c'est un « brillant unicolore doré, avec barbes également or brillant » mais les photos que l'on trouve dans Iris Encyclopedia sont celles d'un variegata très coloré. Il faut se méfier de photos de Iris Encyclopedia car les erreurs y sont nombreuses. Fions-nous plutôt à la description de son obtentrice.
L'année 2006 a vu l'enregistrement de deux variétés se référant à Halloween : d'abord un produit de Joseph Ghio, venant de 'Romantic Evening' et de 'Starring', deux vedettes de la main du grand maître californien, 'Halloween Trick', qui est richement coloré avec des pétales abricot et des sépales d'un pourpre presque noir hérités de 'Starring'. L'autre est 'Happy Halloween' (Kim Ung), un iris très particulier en ce sens qu'il provient d'un croisement de 'Feu du Ciel' par lui-même, situation qui n'est pas courante. Évidemment c'est un iris orange, mais on ne trouve pas de photo de lui...
'Halloween Debutante' (Bonnie Nichols, 2007) est un enfant de Rockstar x Rodeo Star. 'Rockstar' est un plicata amarante, 'Rodeo Star' un variegata/plicata traditionnel. Le produit ressemble à son père, en plus contrasté. La liste se termine avec 'Halloween Treasure' (Betty Wilkerson, 2008), joli variegata aux pétales jaune paille et sépales pourpre vif.
L'examen de cette liste fait apparaître deux traits caractéristiques : la présence, dans les coloris, du jaune orange ou de l'orange, ce qui a un rapport avec les citrouilles qui font partie du monde de Halloween, et la majorité de variegatas ou de variegatas/plicatas, ce qui est moins explicable. Quoi qu'il en soit, la représentation de Halloween dans le monde des iris, pour ne pas être négligeable, ne me semble pas, néanmoins, à la mesure de l'importance de la fête dans le folklore américain.
Illustrations :
'Halloween Pumpkin'
'Halloween Halo'
'Halloween Trick'
'Halloween Debutante'
Le premiers de ces iris est un certain 'Halloween', tout simplement, dont on ne sait pratiquement rien, sinon qu'il a été enregistré en 1930 par un certain Sheets. Pour le distinguer de ses suivants, puisqu'il ne doit pas y avoir de doublons dans les noms attribués, l'AIS l'a appelé officiellement 'Halloween by Sheets ». C'est tout simple...
Le suivant est 'Hallowe'en Night' (Weed, 1943) dont l'existence est tout aussi improbable que celle du précédent, mais qui semblerait être un variegata « à l'ancienne », c'est à dire avec des pétales jaunes et des sépales crème veinés de violacé.
'Halloween' (Varner, 1957) est le premier à avoir une existence certaine. C'est, d'après sa description, un variegata aux pétales orangés surmontant des sépales bleu-noir. Il descend de deux variétés bien connues, 'Extravaganza' et 'Helen Collingwood'.
'Halloween Party » (Gibson, 1970) fait partie des variegata/plicatas à base jaune dont Gibson fut l'un des initiateurs. Il est décrit comme « pétales d'un riche jaune légèrement veiné d'acajou, sépales à fond blanc bordés de jaune, taches acajou à l'intérieur de la bordure, barbes jaunes ». Son pedigree n'est pas précisément donné.
Le seul vraiment connu de la série doit être 'Halloween Halo' (Weiler, 1990). Descendant d'une série d'iris orangés, il se présente avec des pétales blancs très légèrement liserés de jaune pâle, et des sépales blancs entourés d'un filet ambre ; ce sont ses barbes, orange vif, qui lui donnent un peu de peps. Il a un fils, 'Halloween Rainbow', IB, (Weiler, 1995) qui en est une version abrégée, dont les traces jaunes se résument à une certaine teinte crémeuse.
'Halloween Moon' (Meininger, 2002) a l'apparence d'un variegata/plicata à fond jaune avec des dessins violacés.
'Hallowe'en Treat' (Pat Otterness, 2005) pose un problème d'identification. Si l'on en croit la description qui en est donnée dans la Check-List, c'est un « brillant unicolore doré, avec barbes également or brillant » mais les photos que l'on trouve dans Iris Encyclopedia sont celles d'un variegata très coloré. Il faut se méfier de photos de Iris Encyclopedia car les erreurs y sont nombreuses. Fions-nous plutôt à la description de son obtentrice.
L'année 2006 a vu l'enregistrement de deux variétés se référant à Halloween : d'abord un produit de Joseph Ghio, venant de 'Romantic Evening' et de 'Starring', deux vedettes de la main du grand maître californien, 'Halloween Trick', qui est richement coloré avec des pétales abricot et des sépales d'un pourpre presque noir hérités de 'Starring'. L'autre est 'Happy Halloween' (Kim Ung), un iris très particulier en ce sens qu'il provient d'un croisement de 'Feu du Ciel' par lui-même, situation qui n'est pas courante. Évidemment c'est un iris orange, mais on ne trouve pas de photo de lui...
'Halloween Debutante' (Bonnie Nichols, 2007) est un enfant de Rockstar x Rodeo Star. 'Rockstar' est un plicata amarante, 'Rodeo Star' un variegata/plicata traditionnel. Le produit ressemble à son père, en plus contrasté. La liste se termine avec 'Halloween Treasure' (Betty Wilkerson, 2008), joli variegata aux pétales jaune paille et sépales pourpre vif.
L'examen de cette liste fait apparaître deux traits caractéristiques : la présence, dans les coloris, du jaune orange ou de l'orange, ce qui a un rapport avec les citrouilles qui font partie du monde de Halloween, et la majorité de variegatas ou de variegatas/plicatas, ce qui est moins explicable. Quoi qu'il en soit, la représentation de Halloween dans le monde des iris, pour ne pas être négligeable, ne me semble pas, néanmoins, à la mesure de l'importance de la fête dans le folklore américain.
Illustrations :
'Halloween Pumpkin'
'Halloween Halo'
'Halloween Trick'
'Halloween Debutante'
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