Walter Francis LUIHN
Ils ne sont pas si nombreux les obtenteurs qui peuvent s’enorgueillir de ce qu’une de leurs variétés ait récolté une Médaille de Dykes. Walter Luihn fait partie de ces « happy few ».
C’est en 1992, à l’âge de 80 ans, qu’il a quitté notre terre, après quarante cinq années consacrées à l’hybridation. C’est en effet en 1947 que cet enfant de Portland, Oregon, a été touché par la grâce de l’iridophilie. A l’époque les Luihn faisait déjà le commerce de plantes puisqu’ils cultivaient les fuchsias et les œillets. En rendant visite à une exposition florale, lui et son épouse Violet, ont reçu pour cadeau de bienvenue un rhizome d’iris. Il s’agissait de HAPPY DAYS (Mitchell 38), l’un des tout premiers iris jaunes obtenus aux Etats-Unis. Attiré par cette plante, mais aussi pour se prouver à lui-même qu’il était capable de la cultiver, Walt acheta un certain nombre d’autres variétés, de plus en plus diverses et modernes. C’est en 1952 qu’il tenta sa première hybridation. A la suite de quoi il se piqua d’obtenir des iris sombres poussant bien sous le climat doux et humide du Nord-Ouest, et il enregistra, en 1961, son premier « noir », DARK FURY. Ce joli iris bleu marine, pollinisé par BLACK SWAN, donna naissance à DUSKY DANCER (67), un « noir » qui fit connaître son obtenteur au quatre coins du monde. Walt Luihn resta d’ailleurs pendant toute sa carrière un amateur d’iris « noirs » puisqu’il produisit aussi MODERNAIRE (74), bleu sombre aux rares reflets pourprés, et surtout BLACKOUT (86), le plus noir de son époque.
A côté de cette couleur de prédilection, Walt Luihn s’illustra également dans d’autres teintes sombres : le violet avec CONTEMPO (72) puis NAVY CHANT (82) et NIGHT AFFAIR (83) ; le brun avec HONEY MOCHA (80) et CABLE CAR (82), aux énormes fleurs caramel ; le « rouge » grâce à CALIENTE (68), l’une de ses plus grandes réussites, et TAMPICO (77). Parmi les variétés qui ont eu un beau succès, citons les jaunes SOLANO (74) et TEMPLE GOLD (77), les bleus, frères de semis, PACIFIC GROVE (81) et MARINER’S COVE (83) et enfin ce qui a assis une fois pour toutes sa célébrité, les iris bleu glacier à barbes bleues. Dans ce domaine SONG OF NORWAY (79) a obtenu, dès son apparition, un succès énorme qui lui valut, en 86, de décrocher la Médaille de Dykes. Mais les deux principaux descendants de cette variété de référence, CHICO MAID (85) et AUTOGRAPH (86) me semblent encore plus réussis.
Walter Luihn n’a jamais cherché à se mettre en avant. Toute sa vie il est resté ce petit homme replet qui savait se montrer amical et généreux. Perfectionniste, il s’est affirmé comme un juge rigoureux, surtout envers son propre travail d’hybrideur, ce qui lui a valu le respect de ses confrères et l’hommage du petit monde des iris.
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