On arrête ! Mais je prépare un autre jeu !!
La semaine dernière :
Les faux amis (4)
Voici la bonne liste :
CARTE BLANCHE Schreiner
CHANTEUSE Gatty
CHAPEAU Babson
CONJURATION Byers
CREME DE CREME Ghio
29.4.05
LES QUATRE VIES DE M. MUSKA
Pour pratiquer l’hybridation d’iris de l’autre côté du Rideau de Fer, entre 1960 et 1990, il fallait beaucoup d’humilité et beaucoup d’enthousiasme. Ladislav Muska ne manquait ni de l’une ni de l’autre. Au début des années 60 il avait terminé des études de chimie organique et disposait donc d’un bon bagage en matière de génétique, de biologie et de botanique. C’est avec cela qu’il s’est lancé dans l’hybridation des iris, une plante connue et appréciée de toujours dans sa Slovaquie natale. Il n’est cependant pas parti à l’aventure tout seul, car à cette époque, nombreux étaient ceux qui s’intéressaient aux iris hybrides dans ce qui constituait la Tchécoslovaquie. Entre tous ces amateurs régnait une vive amitié : aucun objectif commercial ne dressait entre eux les barrières de la concurrence, et s’il y avait compétition, elle s’entendait dans le sens de l’émulation et pas dans celui de l’antagonisme. Ceux qui, comme notre ami Muska, se lançaient dans l’hybridation manquaient évidemment d’expérience, mais aussi de connaissances, d’informations et, surtout, d’iris ! Il n’était pas facile de se procurer les variétés américaines de l’époque. Aussi travaillait-on à partir de variétés anciennes, acquises par la débrouille et le commerce parallèle. La démarche était par ailleurs intuitive et sentimentale : pas de programme précis, pas d’autre but que celui d’obtenir de nouveaux iris, les plus beaux possibles, tout simplement.
Ladislav Muska a appelé cette première période de sa vie d’hybrideur, l’ « étape Babbling Brook ». parce que cette variété était la plus belle et parmi les plus récentes de celles dont il disposait et qui comprenait surtout ALLEGIANCE (Cook 57 – DM 64), CRINOLINE (Schreiner 65), CRYSTAL BLUE (Schreiner 64), GLISTENING SNOW (Schreiner 63), HAPPY BIRTHDAY (Hall 52), LIME FIZZ (Schreiner 69), MATINATA (Schreiner 68), RADIANT APOGEE (Gibson 64), STEPPING OUT (Schreiner 64 – DM 68), WHOLE CLOTH (Cook 58 – DM 62), et quelques autres. A propos de cette période, L. Muska a écrit lui-même : « J’étais satisfait de certains de mes résultats d’alors, mais cela n’a pas résisté à un jugement critique. Quand j’ai été à même de comparer à d’autres les produits de ma période « Babbling Brook », j’ai écarté tous mes semis de cette époque. »
Adieu donc à BABBLING BROOK (Keppel 69 – DM 72). Une seconde vie allait commencer. Ce fut la période « Laced Cotton », avec des parents potentiels plus modernes, tels que BEVERLY SILLS (Hager 79 – DM 85), BRIDE’S HALO (Mohr 73 – DM78), FABULOUS FRILLS (Schreiner 76), GLORY BOUND (Nelson 74), GRAND WALTZ (Schreiner 70), HEAVENLY ANGELS (Gatty 79), KILT LILT (Gibson 70 – DM 76), MYSTIQUE (Ghio 75 – DM 80), PARADISE (Gatty 80), PINK ANGEL (Rudolph 73), VANITY (Hager 75 – DM 82), SILVER SHOWER (Schreiner 74) ou VICTORIA FALLS (Schreiner 77 – DM 84). Les obtentions de cette époque ressemblaient déjà à ce qui s’était fait aux Etats-Unis et ailleurs, dans les années 80. L’ obtention dont L. Muska est le plus fier se nomme DON EPIFANO (89), de LACED COTTON X PINK ANGEL, qui est un bicolore noisette et pervenche avec un large liseré vanille autour des sépales, et qui est parfaitement ondulé et frisé. Mais bien d’autres retiennent l’attention, comme BAB BABBILI (92), CALLELA (96), CARDINALE C. (90), COCORICO (96), MISS DÉCOLTÉ (91), RIO D’OR (93) ou VERNISSAGE (89). Ces variétés ont dix ans de retard par rapport à leurs équivalents américains, mais démontrent qu’avec les mêmes matériaux on arrive aux mêmes résultats, et Ladislav Muska peut être fier de sont travail.
La troisième vie a débuté au milieu des années 80. Muska l’appelle sa période « Queen in Calico – Sky Hooks - Ringo » car elle s’appuie essentiellement sur ces trois variétés dans lesquelles il a trouvé de quoi alimenter son projet d’une ligne « plicata space age ». Ses autres géniteurs s’appelaient APHRODISIAC (Schreiner 86), DUSKY CHALLENGER (Schreiner 86 – DM 92), EDITH WOLFORD (Hager 86 – DM 93), FRENCH GOWN (Blyth 83), JESSE’S SONG (Williamson 83 – DM 90), PLAY WITH FIRE (Schreiner 87), PROUD TRADITION (Schreiner 90), SILVERADO (Schreiner 87 – DM 94), SONG OF NORWAY (Luihn 79 – DM 86), TITAN’S GLORY (Schreiner 81 – DM 88), TOMORROW’S CHILD (Blyth 84)… Le gratin des années 80, en quelque sorte.
Cette troisième époque, celle que Muska dit être celle du « triangle magique des iris » verra naître des variétés très modernes qui ont nom, entre autres CALICOBALL (95), FONTANA DI TREVI (95), , RI-SAMPEI (96), XOCHIPILI (95), YENI CAMI (95), et, surtout, HELLADA (96), qui a fait connaître son obtenteur aux Etats-Unis.
Aujourd’hui, essentiellement parce qu’il est devenu possible de se procurer sans ruser les dernières obtentions « made in USA » ou « made in Australia », les hybrideurs d’Europe de l’Est rivalisent avec ceux du reste du monde. C’est particulièrement le cas de Ladislav Muska qui aborde sa quatrième vie d’hybrideur.
Il a atteint une maturité qui lui permet d’éviter les emballements des années 90 pendant lesquelles il a sûrement enregistré trop de nouvelles variétés. Avec son compatriote et ami Anton Mego, et les obtenteurs tchèques comme Zdenek Seidl, Pavel Nejedlo ou Jiri Dudek, il maîtrise mieux les problèmes de sélection et d’évaluation de son travail. Ses dernières variétés sont à cet égard remarquables. Parlons de BRADAMENTE (2005), DREAMING CLOWN (99), GIL Y GIL (99), L’INCORONAZIONE (2002) ou ZUZANA (2000). Le premier est un violet sombre , fils de WORLD PREMIER (Schreiner 98), le second est un plicata sur fond jaune, tout piqueté d’amarante, le troisième un étrange amoena blanc/bourgogne liseré et veine de caramel ; le suivant un superbe rose bitone, le dernier un plicata très dense, grenat, tout veiné de blanc. Ce choix très restreint ne donne qu’une étroite vision de ce qu’obtient Ladislav Muska. Ainsi son SNORRI (2002), remarquable rose à éperons mauves a reçu le prix de la variété la plus originale à Florence en 99.
Maintenant Ladislav Muska va-t-il aborder une cinquième vie ? Ce n’est pas impossible car, l’âge venant, il désire concentrer son travail sur un petit nombre thèmes et limiter ses enregistrements à des variétés toujours plus originales et porteuses d’espoir pour de nouveaux développements de l’hybridation des iris. Il a acquis toute l’expérience nécessaire et il dispose des moyens de réaliser ses objectifs.
Sources :
1) « Sur les bords du Danube bleu » par L. Muska, in Iris & Bulbeuses n° 123 – Hiver 97 ;
2) « Growing and hybridizing irises in Slovakia » par A. Mego, in Bulletin de l’AIS, Avril 2005.
Pour pratiquer l’hybridation d’iris de l’autre côté du Rideau de Fer, entre 1960 et 1990, il fallait beaucoup d’humilité et beaucoup d’enthousiasme. Ladislav Muska ne manquait ni de l’une ni de l’autre. Au début des années 60 il avait terminé des études de chimie organique et disposait donc d’un bon bagage en matière de génétique, de biologie et de botanique. C’est avec cela qu’il s’est lancé dans l’hybridation des iris, une plante connue et appréciée de toujours dans sa Slovaquie natale. Il n’est cependant pas parti à l’aventure tout seul, car à cette époque, nombreux étaient ceux qui s’intéressaient aux iris hybrides dans ce qui constituait la Tchécoslovaquie. Entre tous ces amateurs régnait une vive amitié : aucun objectif commercial ne dressait entre eux les barrières de la concurrence, et s’il y avait compétition, elle s’entendait dans le sens de l’émulation et pas dans celui de l’antagonisme. Ceux qui, comme notre ami Muska, se lançaient dans l’hybridation manquaient évidemment d’expérience, mais aussi de connaissances, d’informations et, surtout, d’iris ! Il n’était pas facile de se procurer les variétés américaines de l’époque. Aussi travaillait-on à partir de variétés anciennes, acquises par la débrouille et le commerce parallèle. La démarche était par ailleurs intuitive et sentimentale : pas de programme précis, pas d’autre but que celui d’obtenir de nouveaux iris, les plus beaux possibles, tout simplement.
Ladislav Muska a appelé cette première période de sa vie d’hybrideur, l’ « étape Babbling Brook ». parce que cette variété était la plus belle et parmi les plus récentes de celles dont il disposait et qui comprenait surtout ALLEGIANCE (Cook 57 – DM 64), CRINOLINE (Schreiner 65), CRYSTAL BLUE (Schreiner 64), GLISTENING SNOW (Schreiner 63), HAPPY BIRTHDAY (Hall 52), LIME FIZZ (Schreiner 69), MATINATA (Schreiner 68), RADIANT APOGEE (Gibson 64), STEPPING OUT (Schreiner 64 – DM 68), WHOLE CLOTH (Cook 58 – DM 62), et quelques autres. A propos de cette période, L. Muska a écrit lui-même : « J’étais satisfait de certains de mes résultats d’alors, mais cela n’a pas résisté à un jugement critique. Quand j’ai été à même de comparer à d’autres les produits de ma période « Babbling Brook », j’ai écarté tous mes semis de cette époque. »
Adieu donc à BABBLING BROOK (Keppel 69 – DM 72). Une seconde vie allait commencer. Ce fut la période « Laced Cotton », avec des parents potentiels plus modernes, tels que BEVERLY SILLS (Hager 79 – DM 85), BRIDE’S HALO (Mohr 73 – DM78), FABULOUS FRILLS (Schreiner 76), GLORY BOUND (Nelson 74), GRAND WALTZ (Schreiner 70), HEAVENLY ANGELS (Gatty 79), KILT LILT (Gibson 70 – DM 76), MYSTIQUE (Ghio 75 – DM 80), PARADISE (Gatty 80), PINK ANGEL (Rudolph 73), VANITY (Hager 75 – DM 82), SILVER SHOWER (Schreiner 74) ou VICTORIA FALLS (Schreiner 77 – DM 84). Les obtentions de cette époque ressemblaient déjà à ce qui s’était fait aux Etats-Unis et ailleurs, dans les années 80. L’ obtention dont L. Muska est le plus fier se nomme DON EPIFANO (89), de LACED COTTON X PINK ANGEL, qui est un bicolore noisette et pervenche avec un large liseré vanille autour des sépales, et qui est parfaitement ondulé et frisé. Mais bien d’autres retiennent l’attention, comme BAB BABBILI (92), CALLELA (96), CARDINALE C. (90), COCORICO (96), MISS DÉCOLTÉ (91), RIO D’OR (93) ou VERNISSAGE (89). Ces variétés ont dix ans de retard par rapport à leurs équivalents américains, mais démontrent qu’avec les mêmes matériaux on arrive aux mêmes résultats, et Ladislav Muska peut être fier de sont travail.
La troisième vie a débuté au milieu des années 80. Muska l’appelle sa période « Queen in Calico – Sky Hooks - Ringo » car elle s’appuie essentiellement sur ces trois variétés dans lesquelles il a trouvé de quoi alimenter son projet d’une ligne « plicata space age ». Ses autres géniteurs s’appelaient APHRODISIAC (Schreiner 86), DUSKY CHALLENGER (Schreiner 86 – DM 92), EDITH WOLFORD (Hager 86 – DM 93), FRENCH GOWN (Blyth 83), JESSE’S SONG (Williamson 83 – DM 90), PLAY WITH FIRE (Schreiner 87), PROUD TRADITION (Schreiner 90), SILVERADO (Schreiner 87 – DM 94), SONG OF NORWAY (Luihn 79 – DM 86), TITAN’S GLORY (Schreiner 81 – DM 88), TOMORROW’S CHILD (Blyth 84)… Le gratin des années 80, en quelque sorte.
Cette troisième époque, celle que Muska dit être celle du « triangle magique des iris » verra naître des variétés très modernes qui ont nom, entre autres CALICOBALL (95), FONTANA DI TREVI (95), , RI-SAMPEI (96), XOCHIPILI (95), YENI CAMI (95), et, surtout, HELLADA (96), qui a fait connaître son obtenteur aux Etats-Unis.
Aujourd’hui, essentiellement parce qu’il est devenu possible de se procurer sans ruser les dernières obtentions « made in USA » ou « made in Australia », les hybrideurs d’Europe de l’Est rivalisent avec ceux du reste du monde. C’est particulièrement le cas de Ladislav Muska qui aborde sa quatrième vie d’hybrideur.
Il a atteint une maturité qui lui permet d’éviter les emballements des années 90 pendant lesquelles il a sûrement enregistré trop de nouvelles variétés. Avec son compatriote et ami Anton Mego, et les obtenteurs tchèques comme Zdenek Seidl, Pavel Nejedlo ou Jiri Dudek, il maîtrise mieux les problèmes de sélection et d’évaluation de son travail. Ses dernières variétés sont à cet égard remarquables. Parlons de BRADAMENTE (2005), DREAMING CLOWN (99), GIL Y GIL (99), L’INCORONAZIONE (2002) ou ZUZANA (2000). Le premier est un violet sombre , fils de WORLD PREMIER (Schreiner 98), le second est un plicata sur fond jaune, tout piqueté d’amarante, le troisième un étrange amoena blanc/bourgogne liseré et veine de caramel ; le suivant un superbe rose bitone, le dernier un plicata très dense, grenat, tout veiné de blanc. Ce choix très restreint ne donne qu’une étroite vision de ce qu’obtient Ladislav Muska. Ainsi son SNORRI (2002), remarquable rose à éperons mauves a reçu le prix de la variété la plus originale à Florence en 99.
Maintenant Ladislav Muska va-t-il aborder une cinquième vie ? Ce n’est pas impossible car, l’âge venant, il désire concentrer son travail sur un petit nombre thèmes et limiter ses enregistrements à des variétés toujours plus originales et porteuses d’espoir pour de nouveaux développements de l’hybridation des iris. Il a acquis toute l’expérience nécessaire et il dispose des moyens de réaliser ses objectifs.
Sources :
1) « Sur les bords du Danube bleu » par L. Muska, in Iris & Bulbeuses n° 123 – Hiver 97 ;
2) « Growing and hybridizing irises in Slovakia » par A. Mego, in Bulletin de l’AIS, Avril 2005.
23.4.05
PLICATA JAUNE (bis)
Une question récurrente, qui divise le petit monde des iris est celle de savoir s’il existe ou non des plicatas jaunes. Le problème semblait résolu après les explications circonstanciées données par Keith Keppel dans une démonstration faite sur Internet il y a deux ans. Celui à qui on peut délivrer sans crainte le titre de Mr. Plicata affirmait que, par définition, « plicata » signifie « iris à fond blanc ou coloré de jaune, rose ou orange, avec des motifs pointillés ou rayés bleus, violets ou pourpres ». Ce qui signifie qu’un iris jaune, aux sépales centrés de blanc comme JOYCE TERRY, n’est pas un plicata, même s’il en présente des signes encore plus apparents, comme LIGHT BEAM. Parce qu’ils n’auraient pas ces fameux pigments anthocyaniques dont l’apparition en quantité de plus en plus dense au fur et à mesure qu’on approche du bord des sépales (et parfois des pétales) et l’élément fondateur du modèle plicata. Admettons, mais comment qualifier ces fleurs où les pigments jaunes se trouvent répartis de la même façon que le sont les pigments violacés sur les plicatas traditionnels ?
Dans un article publié dans le numéro de janvier 71 du Bulletin de l’A.I.S., Jean Witt se disait convaincue qu’il existait des plicatas jaunes. Le débat ne serait-il alors qu’une question de dénomination ? S’il faut réserver le nom de plicata aux iris à motifs constitués par des pigments anthocyaniques, ce qui me semble désormais acquis, il faudrait trouver un autre nom pour ceux qui ne comportent pas ces pigments ou chez qui ils sont inhibés par un autre facteur, de telle sorte que les fleurs ont l’aspect plicata. C’est un peu comme pour cette boisson citronnée qui a le goût de l’alcool mais qui n’est pas de l’alcool, comme une publicité bien connue nous en a persuadé : l’effet « Gini » !
La question rebondit ces temps-ci parce que Chuck Chapman, obtenteur canadien très au fait du problème, a fait un rapprochement entre l’opinion de Jean Witt et celle, publiée dix ans plus tôt par Nolan Henderson, biologiste, qui a étudié les pigments et les manières dont ils étaient appliqués. Il décrit dans le bulletin de l’AIS d’avril 81 le modèle variegata –« variegata pattern »-, comme une fleur jaune, dont les sépales sont recouverts d’une couche brun acajou ou indigo vif qui ne laisse apparaître le jaune du fond que sur une étroite bande bordière. Il affirme que ce modèle peut être transféré sur des iris blancs récessifs ou des iris bleu clair parce qu’il n’affecte pas les autres pigments présents dans la fleur.
Le rapprochement entre les deux théories que fait Chuck Chapman intervient à propos des trois iris obtenus ces temps derniers par Richard Ernst : TIME WILL TELL (99), RING AROUND ROSIE (2000) et SERIOUS NOTION (2004). Il considère que SERIOUS NOTION peut être considéré comme la variété de base : pétales blancs ourlés d’un filet jaune, sépales également blancs mais l’ourlet jaune, vif au bord, va en s’atténuant au fur et à mesure qu’on se rapproche du centre. Ce qui en ferait donc un plicata jaune. En ajoutant à cette base une couche de pigment violet (anthocyanique) on obtient RING AROUND ROSIE qui, en effet, conserve les pétales blancs bordés de jaune du précédent, mais dont les sépales sur fond blanc serti de jaune, comportent un poudrage rouge magenta. Enfin, avec une couche supplémentaire de pigments anthocyaniques on aboutit à TIME WILL TELL qui a des pétales indigo liserés de pourpre, et des sépales où domine le pourpre mais où le fond d’origine, blanc, réapparaît sous formes de veines et de pointillés partants de la barbe. Les deux dernières variétés présenteraient donc la « variegata pattern » sur une base plicata jaune. Il ajoute que le même cheminement pourrait avoir lieu à partir de deux autres variétés de Richard Ernst, LEMON DEW (98) – jaune tendre centré de blanc – ou CHAMPAGNE TIME (2003) – jaune doré avec un grand cœur blanc. Pourquoi pas aussi à partir de INDIAN SANDSTONE (96) ou de CINNAMON GLOW (98), ces quatre iris étant d’ailleurs cousins germains tout comme les trois autres. Tout ce beau monde est issu en effet d’un croisement de EDNA’S WISH X WILD JASMINE, qui aura donné jusqu’à aujourd’hui au moins quinze variétés enregistrées par Richard Ernst !
Qui a raison ? L’exposé de Keith Keppel me paraît plus convaincant, mais il faut bien reconnaître que l’existence de cultivars jaunes ayant tous les traits de plicatas est avérée et qu’elle intrigue. Quant au modèle variegata, transposable sur tous fonds clairs, il semble bien que la théorie tienne debout, mais à défaut de démonstration scientifique, on reste dans le domaine de la conjecture.
Une question récurrente, qui divise le petit monde des iris est celle de savoir s’il existe ou non des plicatas jaunes. Le problème semblait résolu après les explications circonstanciées données par Keith Keppel dans une démonstration faite sur Internet il y a deux ans. Celui à qui on peut délivrer sans crainte le titre de Mr. Plicata affirmait que, par définition, « plicata » signifie « iris à fond blanc ou coloré de jaune, rose ou orange, avec des motifs pointillés ou rayés bleus, violets ou pourpres ». Ce qui signifie qu’un iris jaune, aux sépales centrés de blanc comme JOYCE TERRY, n’est pas un plicata, même s’il en présente des signes encore plus apparents, comme LIGHT BEAM. Parce qu’ils n’auraient pas ces fameux pigments anthocyaniques dont l’apparition en quantité de plus en plus dense au fur et à mesure qu’on approche du bord des sépales (et parfois des pétales) et l’élément fondateur du modèle plicata. Admettons, mais comment qualifier ces fleurs où les pigments jaunes se trouvent répartis de la même façon que le sont les pigments violacés sur les plicatas traditionnels ?
Dans un article publié dans le numéro de janvier 71 du Bulletin de l’A.I.S., Jean Witt se disait convaincue qu’il existait des plicatas jaunes. Le débat ne serait-il alors qu’une question de dénomination ? S’il faut réserver le nom de plicata aux iris à motifs constitués par des pigments anthocyaniques, ce qui me semble désormais acquis, il faudrait trouver un autre nom pour ceux qui ne comportent pas ces pigments ou chez qui ils sont inhibés par un autre facteur, de telle sorte que les fleurs ont l’aspect plicata. C’est un peu comme pour cette boisson citronnée qui a le goût de l’alcool mais qui n’est pas de l’alcool, comme une publicité bien connue nous en a persuadé : l’effet « Gini » !
La question rebondit ces temps-ci parce que Chuck Chapman, obtenteur canadien très au fait du problème, a fait un rapprochement entre l’opinion de Jean Witt et celle, publiée dix ans plus tôt par Nolan Henderson, biologiste, qui a étudié les pigments et les manières dont ils étaient appliqués. Il décrit dans le bulletin de l’AIS d’avril 81 le modèle variegata –« variegata pattern »-, comme une fleur jaune, dont les sépales sont recouverts d’une couche brun acajou ou indigo vif qui ne laisse apparaître le jaune du fond que sur une étroite bande bordière. Il affirme que ce modèle peut être transféré sur des iris blancs récessifs ou des iris bleu clair parce qu’il n’affecte pas les autres pigments présents dans la fleur.
Le rapprochement entre les deux théories que fait Chuck Chapman intervient à propos des trois iris obtenus ces temps derniers par Richard Ernst : TIME WILL TELL (99), RING AROUND ROSIE (2000) et SERIOUS NOTION (2004). Il considère que SERIOUS NOTION peut être considéré comme la variété de base : pétales blancs ourlés d’un filet jaune, sépales également blancs mais l’ourlet jaune, vif au bord, va en s’atténuant au fur et à mesure qu’on se rapproche du centre. Ce qui en ferait donc un plicata jaune. En ajoutant à cette base une couche de pigment violet (anthocyanique) on obtient RING AROUND ROSIE qui, en effet, conserve les pétales blancs bordés de jaune du précédent, mais dont les sépales sur fond blanc serti de jaune, comportent un poudrage rouge magenta. Enfin, avec une couche supplémentaire de pigments anthocyaniques on aboutit à TIME WILL TELL qui a des pétales indigo liserés de pourpre, et des sépales où domine le pourpre mais où le fond d’origine, blanc, réapparaît sous formes de veines et de pointillés partants de la barbe. Les deux dernières variétés présenteraient donc la « variegata pattern » sur une base plicata jaune. Il ajoute que le même cheminement pourrait avoir lieu à partir de deux autres variétés de Richard Ernst, LEMON DEW (98) – jaune tendre centré de blanc – ou CHAMPAGNE TIME (2003) – jaune doré avec un grand cœur blanc. Pourquoi pas aussi à partir de INDIAN SANDSTONE (96) ou de CINNAMON GLOW (98), ces quatre iris étant d’ailleurs cousins germains tout comme les trois autres. Tout ce beau monde est issu en effet d’un croisement de EDNA’S WISH X WILD JASMINE, qui aura donné jusqu’à aujourd’hui au moins quinze variétés enregistrées par Richard Ernst !
Qui a raison ? L’exposé de Keith Keppel me paraît plus convaincant, mais il faut bien reconnaître que l’existence de cultivars jaunes ayant tous les traits de plicatas est avérée et qu’elle intrigue. Quant au modèle variegata, transposable sur tous fonds clairs, il semble bien que la théorie tienne debout, mais à défaut de démonstration scientifique, on reste dans le domaine de la conjecture.
L’ENIGME DE LA SEMAINE
Les faux amis (4)
Il ne faut pas se fier aux apparences ! les variétés ci-dessous portent des noms bien français, mais elles ne sont pas françaises pour autant !
Faire le rapprochement entre le nom de chaque variété et celui d’un obtenteur.
CARTE BLANCHE Ghio
CHANTEUSE Byers
CHAPEAU Gatty
CONJURATION Babson
CREME DE CREME Schreiner
La semaine dernière :
Les faux amis (3)
Voici la bonne liste :
BAROQUE Williamson
BEAUX ARTS Plough
BLEU DE MER Ernst
BOUDOIR Ghio
BRIGADIER Schreiner
Les faux amis (4)
Il ne faut pas se fier aux apparences ! les variétés ci-dessous portent des noms bien français, mais elles ne sont pas françaises pour autant !
Faire le rapprochement entre le nom de chaque variété et celui d’un obtenteur.
CARTE BLANCHE Ghio
CHANTEUSE Byers
CHAPEAU Gatty
CONJURATION Babson
CREME DE CREME Schreiner
La semaine dernière :
Les faux amis (3)
Voici la bonne liste :
BAROQUE Williamson
BEAUX ARTS Plough
BLEU DE MER Ernst
BOUDOIR Ghio
BRIGADIER Schreiner
15.4.05
KEPPEL 2005
Keith Keppel, la star actuelle de l’hybridation aux Etats-Unis, m’a gentiment adressé son catalogue 2005. Ce n’est pas qu’il ait l’intention de me faire acheter quelques unes de ses dernières obtentions, non, d’ailleurs il n’effectue plus de livraisons à l’étranger, il a conclu pour cela un accord avec Paul Black, son voisin, lequel se charge de regrouper ses propres ventes « overseas » avec celles de Keppel. C’est simplement pour me permettre d’apprécier son travail. Ce catalogue est un petit opuscule de vingt pages, façon « Iris de Thau », avec au milieu quatre pages de photos auxquelles s’ajoutent les couvertures. Qui plu est il n’y a que onze pages de description des variétés. Car la collection Keppel ressemble un peu à celle de Lawrence Ransom, chez nous : essentiellement les produits maison, et seulement ceux des cinq dernières années, augmentés d’un certain nombre d’acclimatations d’iris australiens de la famille Blyth, des dernières variétés de Richard Cayeux et d’un ou deux iris de Ladislav Muska. Tout cela n’est que de l’extra. C’est le choix délibéré d’un artiste au sommet de son génie. Keith Keppel ne se soucie guère d’affaires commerciales ; il s’intéresse avant tout, et presque exclusivement, à ce qu’il appelle son plaisir, c’est à dire effectuer des croisements et sélectionner les semis obtenus. Encore un trait de caractère qui le rapproche de Lawrence Ransom. Les nouveautés 2005 sont au nombre de 19. Un MTB, trois SDB, trois IB, un BB et onze TB. Toutes ces nouveautés sont présentées en excellentes photos en couleur. Côté TB ce sont cette année les jaunes qui dominent, avec trois variétés, suivent deux « dark top », puis deux adorables roses, un luminata façon MIND READER (Keppel 94), un bicolore rose/violet, façon POEM OF ECSTASY (Hager 97), un plicata sombre façon QUEEN IN CALICO (Gibson 80), et un tricolore à la mode Cayeux. Le BB est, quant à lui un charmant iris améthyste touché de rose au cœur. Toutes ces fleurs sont superbement coiffées, gracieusement ondulées, avec des sépales larges qui confèrent à l’ensemble solidité et plénitude. On est loin maintenant des petites fleurs coquettes du genre ROUNDUP (74), THUNDERCLOUD (73) ou FLAMENCO (77). Avec le temps, Keppel est parvenu à un stade où ses iris rejoignent dans leur aspect ceux de Ben Hager.
Les iris jaunes sont :
MIAMI BEACH, un jaune pur à barbes rouges, à peine éclairci sous lesdites barbes ;
IRISH JIG, un bitone tirant sur le vert, ou tout au moins la couleur vanille ;
SECRET RITES, un étrange « dark top », dont les pétales jaunes un peu verts, sont imprégnés d’un violet sombre.
Les deux « dark top » proprement dits s’appellent :
DANCE RECITAL, un descendant de FOGBOUND (98), avec pétales bleu lilas et discrètes barbes corail qui réveillent l’ensemble ;
ROYAL STERLING, un autre enfant de FOGBOUND, moins contrasté que le précédent, mais délicieusement bouillonné et frisé : un délicat plaisir.
Les roses ne sont pas en reste :
GUARDIAN ANGEL, qui vient de HAPPENSTANCE (2000), est un rose vif, presque blanc sous les barbes corail, chacun voudrait bien un ange gardien comme celui-là ;
BIRTHDAY GIRL, en rose pêche, est lui aussi délicieusement ondulé.
MOONLIT WATER est le luminata de l’année. Il améliore le modèle MOONLIT SEA (Sass 42, le prototype des luminatas), en mauve lavande foncé sur fond crème, avec ce cœur et ces veines blancs caractéristiques.
Le bicolore présente de vives couleurs, un peu plus vives que celles de son « père » auquel il ressemble cependant beaucoup. Il se nomme FLORENTINE SILK.
DARK DRAMA est le nom donné au plicata sombre qui rappelle, en plus foncé mais aussi en moins agressif, DRAMA QUEEN (2003) ; le fond crème n’apparaît que sur les sépales, dans une nuée de pointillés amarante grisé.
Et le tricolore ? Très classique, avec pétales lavande pâle, sépales indigo profond et grosses barbes minium. Le contraste est parfait. Son nom ? TEAM SPIRIT.
Un mot enfin du BB, MORNING TWILIGHT, qui se tient à la limite de la catégorie (68cm). C’est apparemment une petite merveille avec son teint mauve un peu fumé et ce cœur touché de rose qui lui donne toute son originalité, et qu’elle tient du fameux FOGBOUND.
Les intermédiaires, GARNET SLIPPERS, en deux tons de grenat, LATINO, luminata-plicata de couleur bronze, et SUNBREAK, luminata amarante foncé, ne manquent pas d’allure. Les SDB me paraissent plus ordinaires, sauf DEVIL BABY, qui est de couleur aubergine, rare dans cette catégorie. Enfin le MTB, PERSONA, tout veiné de violet, a un aspect sauvage très amusant.
Reverra-t-on un catalogue Keppel l’an prochain ? Peut-être, mais en tout cas il deviendra encore plus mince car Keith Keppel annonce qu’il va continuer de réduire ses cultures pour se consacrer essentiellement à l’hybridation. Son jardin va donc devenir une sorte de laboratoire de l’iris, plus une station agronomique qu’une structure commerciale. Mais l’important c’est qu’il continue de nous offrir de nouvelles variétés toujours aussi originales et belles.
Keith Keppel, la star actuelle de l’hybridation aux Etats-Unis, m’a gentiment adressé son catalogue 2005. Ce n’est pas qu’il ait l’intention de me faire acheter quelques unes de ses dernières obtentions, non, d’ailleurs il n’effectue plus de livraisons à l’étranger, il a conclu pour cela un accord avec Paul Black, son voisin, lequel se charge de regrouper ses propres ventes « overseas » avec celles de Keppel. C’est simplement pour me permettre d’apprécier son travail. Ce catalogue est un petit opuscule de vingt pages, façon « Iris de Thau », avec au milieu quatre pages de photos auxquelles s’ajoutent les couvertures. Qui plu est il n’y a que onze pages de description des variétés. Car la collection Keppel ressemble un peu à celle de Lawrence Ransom, chez nous : essentiellement les produits maison, et seulement ceux des cinq dernières années, augmentés d’un certain nombre d’acclimatations d’iris australiens de la famille Blyth, des dernières variétés de Richard Cayeux et d’un ou deux iris de Ladislav Muska. Tout cela n’est que de l’extra. C’est le choix délibéré d’un artiste au sommet de son génie. Keith Keppel ne se soucie guère d’affaires commerciales ; il s’intéresse avant tout, et presque exclusivement, à ce qu’il appelle son plaisir, c’est à dire effectuer des croisements et sélectionner les semis obtenus. Encore un trait de caractère qui le rapproche de Lawrence Ransom. Les nouveautés 2005 sont au nombre de 19. Un MTB, trois SDB, trois IB, un BB et onze TB. Toutes ces nouveautés sont présentées en excellentes photos en couleur. Côté TB ce sont cette année les jaunes qui dominent, avec trois variétés, suivent deux « dark top », puis deux adorables roses, un luminata façon MIND READER (Keppel 94), un bicolore rose/violet, façon POEM OF ECSTASY (Hager 97), un plicata sombre façon QUEEN IN CALICO (Gibson 80), et un tricolore à la mode Cayeux. Le BB est, quant à lui un charmant iris améthyste touché de rose au cœur. Toutes ces fleurs sont superbement coiffées, gracieusement ondulées, avec des sépales larges qui confèrent à l’ensemble solidité et plénitude. On est loin maintenant des petites fleurs coquettes du genre ROUNDUP (74), THUNDERCLOUD (73) ou FLAMENCO (77). Avec le temps, Keppel est parvenu à un stade où ses iris rejoignent dans leur aspect ceux de Ben Hager.
Les iris jaunes sont :
MIAMI BEACH, un jaune pur à barbes rouges, à peine éclairci sous lesdites barbes ;
IRISH JIG, un bitone tirant sur le vert, ou tout au moins la couleur vanille ;
SECRET RITES, un étrange « dark top », dont les pétales jaunes un peu verts, sont imprégnés d’un violet sombre.
Les deux « dark top » proprement dits s’appellent :
DANCE RECITAL, un descendant de FOGBOUND (98), avec pétales bleu lilas et discrètes barbes corail qui réveillent l’ensemble ;
ROYAL STERLING, un autre enfant de FOGBOUND, moins contrasté que le précédent, mais délicieusement bouillonné et frisé : un délicat plaisir.
Les roses ne sont pas en reste :
GUARDIAN ANGEL, qui vient de HAPPENSTANCE (2000), est un rose vif, presque blanc sous les barbes corail, chacun voudrait bien un ange gardien comme celui-là ;
BIRTHDAY GIRL, en rose pêche, est lui aussi délicieusement ondulé.
MOONLIT WATER est le luminata de l’année. Il améliore le modèle MOONLIT SEA (Sass 42, le prototype des luminatas), en mauve lavande foncé sur fond crème, avec ce cœur et ces veines blancs caractéristiques.
Le bicolore présente de vives couleurs, un peu plus vives que celles de son « père » auquel il ressemble cependant beaucoup. Il se nomme FLORENTINE SILK.
DARK DRAMA est le nom donné au plicata sombre qui rappelle, en plus foncé mais aussi en moins agressif, DRAMA QUEEN (2003) ; le fond crème n’apparaît que sur les sépales, dans une nuée de pointillés amarante grisé.
Et le tricolore ? Très classique, avec pétales lavande pâle, sépales indigo profond et grosses barbes minium. Le contraste est parfait. Son nom ? TEAM SPIRIT.
Un mot enfin du BB, MORNING TWILIGHT, qui se tient à la limite de la catégorie (68cm). C’est apparemment une petite merveille avec son teint mauve un peu fumé et ce cœur touché de rose qui lui donne toute son originalité, et qu’elle tient du fameux FOGBOUND.
Les intermédiaires, GARNET SLIPPERS, en deux tons de grenat, LATINO, luminata-plicata de couleur bronze, et SUNBREAK, luminata amarante foncé, ne manquent pas d’allure. Les SDB me paraissent plus ordinaires, sauf DEVIL BABY, qui est de couleur aubergine, rare dans cette catégorie. Enfin le MTB, PERSONA, tout veiné de violet, a un aspect sauvage très amusant.
Reverra-t-on un catalogue Keppel l’an prochain ? Peut-être, mais en tout cas il deviendra encore plus mince car Keith Keppel annonce qu’il va continuer de réduire ses cultures pour se consacrer essentiellement à l’hybridation. Son jardin va donc devenir une sorte de laboratoire de l’iris, plus une station agronomique qu’une structure commerciale. Mais l’important c’est qu’il continue de nous offrir de nouvelles variétés toujours aussi originales et belles.
L’ENIGME DE LA SEMAINE
Les faux amis (3)
Il ne faut pas se fier aux apparences ! les variétés ci-dessous portent des noms bien français, mais elles ne sont pas françaises pour autant !
Faire le rapprochement entre le nom de chaque variété et celui d’un obtenteur.
BAROQUE Schreiner
BEAUX ARTS Ernst
BLEU DE MER Ghio
BOUDOIR Plough
BRIGADIER Williamson
La semaine dernière :
Les faux amis (2)
Voici la bonne liste :
AVIS Steve Varner
ARPEGE Robert Schreiner
ARTISTE Joseph Ghio
AUBERGINE Richard Ernst
AFFAIRE Barry Blyth
Les faux amis (3)
Il ne faut pas se fier aux apparences ! les variétés ci-dessous portent des noms bien français, mais elles ne sont pas françaises pour autant !
Faire le rapprochement entre le nom de chaque variété et celui d’un obtenteur.
BAROQUE Schreiner
BEAUX ARTS Ernst
BLEU DE MER Ghio
BOUDOIR Plough
BRIGADIER Williamson
La semaine dernière :
Les faux amis (2)
Voici la bonne liste :
AVIS Steve Varner
ARPEGE Robert Schreiner
ARTISTE Joseph Ghio
AUBERGINE Richard Ernst
AFFAIRE Barry Blyth
8.4.05
L’ANNÉE LAPORTE
Les iris français enregistrés en 2004
Il y a plus de dix ans que Bernard Laporte, dans sa campagne ardéchoise, croise des grands iris. Rien que des TB, et essentiellement des « rostrata ». Souvent avec beaucoup de réussite. Mais il a fallu le joli succès de son amoena inversé IRIADE, aux Iriades 2003 de Bréal sous Monfort, pour qu’il saute le pas et enregistre quelques-unes unes de ses plus belles variétés. Il s’est contenté de quatre, mais il en a plein d’autres qui devraient être un jour à leur tour enregistrées. Comme Bernard est un homme généreux, il a donné à Virginie Fur, l’animatrice du jardin d’iris de Bréal sous Montfort, tout un tas de graines issues de croisements par lui réalisés, et Virginie vient d’enregistrer huit variétés sélectionnées parmi celles qui proviennent des graines données. Sur trente deux variétés françaises, il y en a donc douze qui proviennent des semis réalisés par Bernard Laporte ! Et il y en a pour tous les goûts ! des blancs, bleus, violets, indigo, abricot, bitone rose et amoena inversé bleu. Cela fait plaisir de voir cet homme si modeste prendre la place qui lui revient dans le monde français des iris. A noter que parmi les noms choisis pour ces nouveautés, plusieurs font allusion à la « Matière de Bretagne », la chronique du Roi Arthur, ce transport dans le merveilleux est tout à fait dans l’air du temps. La plupart des autres ont une connotation moyenâgeuse qui reste dans le même registre.
Prenons-les dans l’ordre alphabétique :
DAME DE MONTFORT (Fur 2004) = prune, veiné de jaune, barbes bronze, descendant de FORGE FIRE ;
DAME DU LAC (Fur 2004) = bleu glacier à barbes jaunes et éperons bleus : la couleur de SILVERADO, les éperons de SKY HOOKS, ses parents ;
ENCHANTEUR MERLIN (Laporte 2004) = blanc à barbes jaunes, issu de SKY HOOKS X LEDA’S LOVER ;
FÉE VIVIANE (Laporte 2004) = unicolore bleu à barbes jaunes, de SKY HOOKS X CLEAR DAY ;
FONTAINE DE JOUVENCE (Fur 2004) = blanc à barbes jaunes, frère de semis de ENCHANTEUR MERLIN ;
IRIADE (Laporte 2004) = amoena inversé bleu soutenu sur bleu très pâle ;
JOLI PAGE (Fur 2004) = abricot à barbes oranges, issu d’un croisement très audacieux, MOTHER EARTH X BANJO MAN ;
MAMY FRAMBOISE (Fur 2004) = bicolore rose tendre sur mauve rosé liseré de blanc, enfant de MARIE KALFAYAN ;
MESSIRE LANCELOT (Laporte 2004) = « rostrata » uniformément blanc crémeux, qui vient de SNOW SPOON ;
MOÏSE (Fur 2004) = petit iris indigo clair, provenant du croisement de CHANGE OF PACE et de BROADWAY ;
ROI ARTHUR (Fur 2004) = très grand (1 m) bitone indigo à barbes bleues, dont les parents sont YAKINA BLUE et BYE BYE BLUES ;
SIRE DE BRÉAL (Fur 2004) = violet noir uniforme issu de deux noirs bien connus NIGHT RULER et BLACKOUT.
En complément de cette importante production, les autres obtenteurs français nous ont offert leur lot habituel de nouveautés.
Chez Richard Cayeux, sept nouveaux iris. Dans le « Registrations and Introductions Booklet » de l’AIS, les noms qui apparaissent semblent pour le moins fantaisistes. Comme on dit, le lecteur rectifiera de lui-même. Reste cependant un certain CHOU BLEU dont on peut se demander si la dénomination est vraiment commerciale !
CHELSEA BLEU (R.Cayeux 2004) = un descendant de la lignée des tricolores, associée à LOCAL COLOR ; pétales bleu clair lavé de lavande, sépales violet pensée, barbes minium ;
CHOU BLEU (R.Cayeux 2004) = bleu moyen à barbes bleu clair, issu de YAQUINA BLUE par OURAGAN ;
CITRONNADE (R.Cayeux 2004) = amoena jaune à barbes d’or, descendant de NEUTRON DANCE ;
ELEGANT (R.Cayeux 2004) = Le croisement CHEVALIER DE MALTE X CONJURATION a donné un iris blanc aux sépales bordés de bleu lavande clair, dans le style « Emma Cook » ;
RÉ LA BLANCHE (R.Cayeux 2004) est un iris blanc bleuté à barbes blanches ;
TOILE DE JOUY (R.Cayeux 2004) est un frère de semis de ELEGANT, très différent, en rose saumon clair pour les pétales, sur des sépales crème, bordés de mauve rosé, avec des barbes rouges terminées en éperons ; R. Cayeux, qui a longtemps boudé les iris « rostrata » semble maintenant y prendre goût ;
MOUSQUETAIRE (R.Cayeux 2004) est une tentative pour retrouver les jolies couleurs de FRENCH CANCAN par la technique de l’ « in-breeding », il faudra voir le résultat pour en parler.
Jean Peyrard, l’enregistreur des variétés françaises, a donné l’exemple en enregistrant deux nouvelles plantes, un SDB dans les tons de violet pourpré, baptisé HAYOO, et un grand iris dénommé MESSIRE PIERRE (toujours l’inspiration médiévale ?), de la même lignée qu’OSTROGOTH (94), mais en jaune clair avec le centre des sépales blanc, et des barbes blanches prolongées d’éperons bleutés, héritage de SKY HOOKS.
Clément Murati, un autre nouvel amateur, a découvert dans ses bordures un iris qui lui a semblé mériter l’enregistrement et auquel il a donné un nom bien de circonstance pour un cultivar de parents inconnus : ESPONTANEO YO TAMBIEN, un variegata-plicata avec de petits éperons qui doivent lui conférer une certaine originalité.
Notre ami Lawrence Ransom n’est pas en reste, avec dix nouveaux iris ! Avec un grand choix dans les tailles : huit SDB, un IB et un TB, qui démontre son infatigable soif de nouveautés. Tous ces iris étaient déjà présents dans son catalogue 2004.
Cinq des huit SDB sont des rejetons directs ou indirects du couple star de Lawrence Ransom : VIOLET LULU X COUTURE STAR, dans des coloris très différents. Les autres sont un plicata violet pourpré : COQUIN, un autre plicata, brun sur fond jaune : JOVIAL, un bleu argenté unicolore : MAFFLU.
L’iris intermédiaire s’appelle TOUT SIMPLEMENT et est un blanc à barbes bleutées, issu de BLUE LINE X BIRTHBATH ; le grand iris se nomme JET-SETTER. C’est un « glaciata » dans les tons de rose orangé, avec de petits éperons au bout des barbes. En photo, il a l’air très gai et très original. C’est le produit de ROCKSTAR X CLASSMATE.
L’année 2004 a été riche en iris français. Espérons qu’il en sera de même pour 2005, marquant ainsi la volonté des hybrideurs de notre pays de se hausser au niveau de leurs collègues européens.
Les iris français enregistrés en 2004
Il y a plus de dix ans que Bernard Laporte, dans sa campagne ardéchoise, croise des grands iris. Rien que des TB, et essentiellement des « rostrata ». Souvent avec beaucoup de réussite. Mais il a fallu le joli succès de son amoena inversé IRIADE, aux Iriades 2003 de Bréal sous Monfort, pour qu’il saute le pas et enregistre quelques-unes unes de ses plus belles variétés. Il s’est contenté de quatre, mais il en a plein d’autres qui devraient être un jour à leur tour enregistrées. Comme Bernard est un homme généreux, il a donné à Virginie Fur, l’animatrice du jardin d’iris de Bréal sous Montfort, tout un tas de graines issues de croisements par lui réalisés, et Virginie vient d’enregistrer huit variétés sélectionnées parmi celles qui proviennent des graines données. Sur trente deux variétés françaises, il y en a donc douze qui proviennent des semis réalisés par Bernard Laporte ! Et il y en a pour tous les goûts ! des blancs, bleus, violets, indigo, abricot, bitone rose et amoena inversé bleu. Cela fait plaisir de voir cet homme si modeste prendre la place qui lui revient dans le monde français des iris. A noter que parmi les noms choisis pour ces nouveautés, plusieurs font allusion à la « Matière de Bretagne », la chronique du Roi Arthur, ce transport dans le merveilleux est tout à fait dans l’air du temps. La plupart des autres ont une connotation moyenâgeuse qui reste dans le même registre.
Prenons-les dans l’ordre alphabétique :
DAME DE MONTFORT (Fur 2004) = prune, veiné de jaune, barbes bronze, descendant de FORGE FIRE ;
DAME DU LAC (Fur 2004) = bleu glacier à barbes jaunes et éperons bleus : la couleur de SILVERADO, les éperons de SKY HOOKS, ses parents ;
ENCHANTEUR MERLIN (Laporte 2004) = blanc à barbes jaunes, issu de SKY HOOKS X LEDA’S LOVER ;
FÉE VIVIANE (Laporte 2004) = unicolore bleu à barbes jaunes, de SKY HOOKS X CLEAR DAY ;
FONTAINE DE JOUVENCE (Fur 2004) = blanc à barbes jaunes, frère de semis de ENCHANTEUR MERLIN ;
IRIADE (Laporte 2004) = amoena inversé bleu soutenu sur bleu très pâle ;
JOLI PAGE (Fur 2004) = abricot à barbes oranges, issu d’un croisement très audacieux, MOTHER EARTH X BANJO MAN ;
MAMY FRAMBOISE (Fur 2004) = bicolore rose tendre sur mauve rosé liseré de blanc, enfant de MARIE KALFAYAN ;
MESSIRE LANCELOT (Laporte 2004) = « rostrata » uniformément blanc crémeux, qui vient de SNOW SPOON ;
MOÏSE (Fur 2004) = petit iris indigo clair, provenant du croisement de CHANGE OF PACE et de BROADWAY ;
ROI ARTHUR (Fur 2004) = très grand (1 m) bitone indigo à barbes bleues, dont les parents sont YAKINA BLUE et BYE BYE BLUES ;
SIRE DE BRÉAL (Fur 2004) = violet noir uniforme issu de deux noirs bien connus NIGHT RULER et BLACKOUT.
En complément de cette importante production, les autres obtenteurs français nous ont offert leur lot habituel de nouveautés.
Chez Richard Cayeux, sept nouveaux iris. Dans le « Registrations and Introductions Booklet » de l’AIS, les noms qui apparaissent semblent pour le moins fantaisistes. Comme on dit, le lecteur rectifiera de lui-même. Reste cependant un certain CHOU BLEU dont on peut se demander si la dénomination est vraiment commerciale !
CHELSEA BLEU (R.Cayeux 2004) = un descendant de la lignée des tricolores, associée à LOCAL COLOR ; pétales bleu clair lavé de lavande, sépales violet pensée, barbes minium ;
CHOU BLEU (R.Cayeux 2004) = bleu moyen à barbes bleu clair, issu de YAQUINA BLUE par OURAGAN ;
CITRONNADE (R.Cayeux 2004) = amoena jaune à barbes d’or, descendant de NEUTRON DANCE ;
ELEGANT (R.Cayeux 2004) = Le croisement CHEVALIER DE MALTE X CONJURATION a donné un iris blanc aux sépales bordés de bleu lavande clair, dans le style « Emma Cook » ;
RÉ LA BLANCHE (R.Cayeux 2004) est un iris blanc bleuté à barbes blanches ;
TOILE DE JOUY (R.Cayeux 2004) est un frère de semis de ELEGANT, très différent, en rose saumon clair pour les pétales, sur des sépales crème, bordés de mauve rosé, avec des barbes rouges terminées en éperons ; R. Cayeux, qui a longtemps boudé les iris « rostrata » semble maintenant y prendre goût ;
MOUSQUETAIRE (R.Cayeux 2004) est une tentative pour retrouver les jolies couleurs de FRENCH CANCAN par la technique de l’ « in-breeding », il faudra voir le résultat pour en parler.
Jean Peyrard, l’enregistreur des variétés françaises, a donné l’exemple en enregistrant deux nouvelles plantes, un SDB dans les tons de violet pourpré, baptisé HAYOO, et un grand iris dénommé MESSIRE PIERRE (toujours l’inspiration médiévale ?), de la même lignée qu’OSTROGOTH (94), mais en jaune clair avec le centre des sépales blanc, et des barbes blanches prolongées d’éperons bleutés, héritage de SKY HOOKS.
Clément Murati, un autre nouvel amateur, a découvert dans ses bordures un iris qui lui a semblé mériter l’enregistrement et auquel il a donné un nom bien de circonstance pour un cultivar de parents inconnus : ESPONTANEO YO TAMBIEN, un variegata-plicata avec de petits éperons qui doivent lui conférer une certaine originalité.
Notre ami Lawrence Ransom n’est pas en reste, avec dix nouveaux iris ! Avec un grand choix dans les tailles : huit SDB, un IB et un TB, qui démontre son infatigable soif de nouveautés. Tous ces iris étaient déjà présents dans son catalogue 2004.
Cinq des huit SDB sont des rejetons directs ou indirects du couple star de Lawrence Ransom : VIOLET LULU X COUTURE STAR, dans des coloris très différents. Les autres sont un plicata violet pourpré : COQUIN, un autre plicata, brun sur fond jaune : JOVIAL, un bleu argenté unicolore : MAFFLU.
L’iris intermédiaire s’appelle TOUT SIMPLEMENT et est un blanc à barbes bleutées, issu de BLUE LINE X BIRTHBATH ; le grand iris se nomme JET-SETTER. C’est un « glaciata » dans les tons de rose orangé, avec de petits éperons au bout des barbes. En photo, il a l’air très gai et très original. C’est le produit de ROCKSTAR X CLASSMATE.
L’année 2004 a été riche en iris français. Espérons qu’il en sera de même pour 2005, marquant ainsi la volonté des hybrideurs de notre pays de se hausser au niveau de leurs collègues européens.
L’ENIGME DE LA SEMAINE
Les faux amis (2)
Il ne faut pas se fier aux apparences ! les variétés ci-dessous portent des noms bien français, mais elles ne sont pas françaises pour autant !
Faire le rapprochement entre le nom de chaque variété et celui d’un obtenteur.
AVIS Barry Blyth
ARPEGE Richard Ernst
ARTISTE Joseph Ghio
AUBERGINE Robert Schreiner
AFFAIRE Steve Varner
La semaine dernière :
Les faux amis (1)
Voici la bonne liste :
A L’ORANGE Lily Gartman
APROPOS Sanford Babson
AMOUR Glen Corlew
AMUSEMENT Hooker Nicholls
APLOMB Joseph Ghio
Les faux amis (2)
Il ne faut pas se fier aux apparences ! les variétés ci-dessous portent des noms bien français, mais elles ne sont pas françaises pour autant !
Faire le rapprochement entre le nom de chaque variété et celui d’un obtenteur.
AVIS Barry Blyth
ARPEGE Richard Ernst
ARTISTE Joseph Ghio
AUBERGINE Robert Schreiner
AFFAIRE Steve Varner
La semaine dernière :
Les faux amis (1)
Voici la bonne liste :
A L’ORANGE Lily Gartman
APROPOS Sanford Babson
AMOUR Glen Corlew
AMUSEMENT Hooker Nicholls
APLOMB Joseph Ghio
2.4.05
PARENTS INCONNUS
La mentions « parents inconnus » (ou plus exactement puisque les enregistrements sont rédigés en anglais « unknown parentage ») peut dénoter deux choses de la part de l’obtenteur qui se résout à enregistrer une variété avec cette mention : ou bien qu’il ne s’est pas montré très attentif ou soigneux au cours des opérations de croisement, de semis et de culture, oui bien, au contraire, qu’il affecte une attitude scrupuleuse lorsqu’un incident lui a fait perdre la certitude du pedigree.
Le premier cas est celui de bon nombre d’amateurs qui ont fait un croisement sans prendre attachement des noms des variétés croisées, ou qui ont semé les graines d’une hybridation réalisée par les insectes. La plupart du temps ce genre de semis ne donne pas grand’ chose de valable, mais de temps en temps, par chance, le résultat est satisfaisant et la variété mérite son enregistrement. C’est le cas par exemple de DEBBY RAIRDON (65), l’unique variété enregistrée par Lois Kuntz, qui est allée jusqu’au bout du parcours et a obtenu la Médaille de Dykes en 1971. Cependant une telle aventure reste tout à fait exceptionnelle ! La plus souvent les variétés d’amateurs enregistrées avec la mention « parents inconnus » ne présentent guère d’intérêt que pour celui qui les a obtenues. Nadejda et Vitali Gordodelov, les hybrideurs caucasiens, qui ont fait un tas de croisements dans les années 70 et 80, ont enregistré, quand la Russie s’est jointe au concert des nations iridophiles, une foule d’iris sans indication de parentage… Parfois l’enregistrement de ce type de plantes n’a pour but que d’attribuer une certaine garantie de sérieux à un hybrideur soucieux de sa notoriété. C’est le cas des premiers enregistrements de Christian Lanthelme, en France, ce dont l’homme en question ne se cache d’ailleurs pas.
Dans l’autre catégorie se situent les obtenteurs professionnels qui perdent de temps en temps les références de certains de leurs semis. Plutôt que d’attribuer à leurs variétés sélectionnées malgré ce handicap, une origine approximative, ils préfèrent faire l’impasse sur les parents supposés, ce qui ne peut que témoigner du sérieux de leur travail.
La plupart des grands noms de l’hybridation ont ainsi reconnu leur incertitude. Bill Maryott a fait souvent cet aveu, ALMADEN (90), ce superbe iris brun sombre, fait partie de ce lot d’anonymes. Un autre brun, LIONESS (89) de Richard Ernst, est dans le même cas. David Hall, en 1964, a eu la même démarche en ce qui concerne le rose HEARTBREAKER, et auparavant Fred deForest avait fait de même pour le célèbre LULA MARGUERITE (59). Duane Meek a procédé de cette façon pour son IMAGINARIUM (93), ce très agréable rose corail présent dans beaucoup de catalogues de par le monde. CLARENCE (Zurbrigg 91), bleu vif centré de blanc, impeccable et d’ailleurs longtemps en balance pour obtenir la D.M., est aussi né de parents inconnus. Pour toutes ces variétés, plutôt que de parler de parents inconnus, il conviendrait de dire « origines non certifiées » car leur auteur est à peu près certain du nom des géniteurs.
D’autres obtenteurs chevronnés ont usé de l’anonymat des origines : Jim Gibson, par exemple, qui a déclaré de cette manière certains de ses plus beaux iris comme FUNNY GIRL (94), remarquable iris rose, LADY FIRE (92) formidable plicata brun, MAGENTA ROSE (77) plicata amarante, ou TOTAL ELEGANCE (85) plicata encore, mais dans les tons de pourpre. Joë Ghio, le fameux obtenteur californien, n’a pas hésité à donner la qualification de « parents inconnus » à quelques-unes unes de ses plus belles réalisations comme RARE FIND (2002) bitone original, crème et abricot, ou STARRING (99), extraordinaire amoena blanc/noir, des plus contrastés. Le plus célèbre des iris de parents inconnus est sans conteste STEPPING OUT (Schreiner 64). Cela ne l’a pas particulièrement handicapé puisqu’il a obtenu la D. M. dès 1968. D. M. également pour le majestueux DUSKY CHALLENGER (86), en 1992. D’une façon générale ; la grande maison Schreiner ne fait aucun complexe à dire qu’elle ignore les origines exactes de quelques-unes unes de ses variétés. C’est le cas, entre autres, pour BOLD LOOK (93), BURNT TOFFEE (77), CIRCUS WORLD (95), COLOR SPLASH (80), INTO THE NIGHT (89), MULBERRY PUNCH (92), NORTHWEST PROGRESS (97), RED TORNADO (88), ROYAL INTRIGUE (91), WAR SAILS (84) ou WILD THING (95), toutes variétés hautement appréciées.
A ces iris signés de grands noms, dont les origines ne sont pas certaines, je serais tenté de donner le qualificatif de « nés sous X » plutôt que celui de « parents inconnus » car le plus souvent, les parents ne sont pas franchement ignorés, mais l’obtenteur ne tient pas à les révéler car il y a dans ses documents un élément qui laisse supposer un doute ou une erreur. Les vrais parents inconnus sont ceux de la première catégorie.
La liste ci-dessus n’évoque que les variétés dont l’identité des deux parents est passée sous silence. Mais à côté il existe un grand nombre de cultivars dont seulement l’un ou l’autre des parents n’est pas formellement identifié. Celui qui a pratiqué l’hybridation sait combien il peut être facile de perdre les références d’un croisement ou, au cours de la vie des plants non encore baptisés, de voir disparaître un étiquetage. Celui-là ne jettera pas la pierre à l’obtenteur consciencieux qui préfère taire les origines plutôt que de donner une information qui peut être erronée.
La mentions « parents inconnus » (ou plus exactement puisque les enregistrements sont rédigés en anglais « unknown parentage ») peut dénoter deux choses de la part de l’obtenteur qui se résout à enregistrer une variété avec cette mention : ou bien qu’il ne s’est pas montré très attentif ou soigneux au cours des opérations de croisement, de semis et de culture, oui bien, au contraire, qu’il affecte une attitude scrupuleuse lorsqu’un incident lui a fait perdre la certitude du pedigree.
Le premier cas est celui de bon nombre d’amateurs qui ont fait un croisement sans prendre attachement des noms des variétés croisées, ou qui ont semé les graines d’une hybridation réalisée par les insectes. La plupart du temps ce genre de semis ne donne pas grand’ chose de valable, mais de temps en temps, par chance, le résultat est satisfaisant et la variété mérite son enregistrement. C’est le cas par exemple de DEBBY RAIRDON (65), l’unique variété enregistrée par Lois Kuntz, qui est allée jusqu’au bout du parcours et a obtenu la Médaille de Dykes en 1971. Cependant une telle aventure reste tout à fait exceptionnelle ! La plus souvent les variétés d’amateurs enregistrées avec la mention « parents inconnus » ne présentent guère d’intérêt que pour celui qui les a obtenues. Nadejda et Vitali Gordodelov, les hybrideurs caucasiens, qui ont fait un tas de croisements dans les années 70 et 80, ont enregistré, quand la Russie s’est jointe au concert des nations iridophiles, une foule d’iris sans indication de parentage… Parfois l’enregistrement de ce type de plantes n’a pour but que d’attribuer une certaine garantie de sérieux à un hybrideur soucieux de sa notoriété. C’est le cas des premiers enregistrements de Christian Lanthelme, en France, ce dont l’homme en question ne se cache d’ailleurs pas.
Dans l’autre catégorie se situent les obtenteurs professionnels qui perdent de temps en temps les références de certains de leurs semis. Plutôt que d’attribuer à leurs variétés sélectionnées malgré ce handicap, une origine approximative, ils préfèrent faire l’impasse sur les parents supposés, ce qui ne peut que témoigner du sérieux de leur travail.
La plupart des grands noms de l’hybridation ont ainsi reconnu leur incertitude. Bill Maryott a fait souvent cet aveu, ALMADEN (90), ce superbe iris brun sombre, fait partie de ce lot d’anonymes. Un autre brun, LIONESS (89) de Richard Ernst, est dans le même cas. David Hall, en 1964, a eu la même démarche en ce qui concerne le rose HEARTBREAKER, et auparavant Fred deForest avait fait de même pour le célèbre LULA MARGUERITE (59). Duane Meek a procédé de cette façon pour son IMAGINARIUM (93), ce très agréable rose corail présent dans beaucoup de catalogues de par le monde. CLARENCE (Zurbrigg 91), bleu vif centré de blanc, impeccable et d’ailleurs longtemps en balance pour obtenir la D.M., est aussi né de parents inconnus. Pour toutes ces variétés, plutôt que de parler de parents inconnus, il conviendrait de dire « origines non certifiées » car leur auteur est à peu près certain du nom des géniteurs.
D’autres obtenteurs chevronnés ont usé de l’anonymat des origines : Jim Gibson, par exemple, qui a déclaré de cette manière certains de ses plus beaux iris comme FUNNY GIRL (94), remarquable iris rose, LADY FIRE (92) formidable plicata brun, MAGENTA ROSE (77) plicata amarante, ou TOTAL ELEGANCE (85) plicata encore, mais dans les tons de pourpre. Joë Ghio, le fameux obtenteur californien, n’a pas hésité à donner la qualification de « parents inconnus » à quelques-unes unes de ses plus belles réalisations comme RARE FIND (2002) bitone original, crème et abricot, ou STARRING (99), extraordinaire amoena blanc/noir, des plus contrastés. Le plus célèbre des iris de parents inconnus est sans conteste STEPPING OUT (Schreiner 64). Cela ne l’a pas particulièrement handicapé puisqu’il a obtenu la D. M. dès 1968. D. M. également pour le majestueux DUSKY CHALLENGER (86), en 1992. D’une façon générale ; la grande maison Schreiner ne fait aucun complexe à dire qu’elle ignore les origines exactes de quelques-unes unes de ses variétés. C’est le cas, entre autres, pour BOLD LOOK (93), BURNT TOFFEE (77), CIRCUS WORLD (95), COLOR SPLASH (80), INTO THE NIGHT (89), MULBERRY PUNCH (92), NORTHWEST PROGRESS (97), RED TORNADO (88), ROYAL INTRIGUE (91), WAR SAILS (84) ou WILD THING (95), toutes variétés hautement appréciées.
A ces iris signés de grands noms, dont les origines ne sont pas certaines, je serais tenté de donner le qualificatif de « nés sous X » plutôt que celui de « parents inconnus » car le plus souvent, les parents ne sont pas franchement ignorés, mais l’obtenteur ne tient pas à les révéler car il y a dans ses documents un élément qui laisse supposer un doute ou une erreur. Les vrais parents inconnus sont ceux de la première catégorie.
La liste ci-dessus n’évoque que les variétés dont l’identité des deux parents est passée sous silence. Mais à côté il existe un grand nombre de cultivars dont seulement l’un ou l’autre des parents n’est pas formellement identifié. Celui qui a pratiqué l’hybridation sait combien il peut être facile de perdre les références d’un croisement ou, au cours de la vie des plants non encore baptisés, de voir disparaître un étiquetage. Celui-là ne jettera pas la pierre à l’obtenteur consciencieux qui préfère taire les origines plutôt que de donner une information qui peut être erronée.
L’ENIGME DE LA SEMAINE
Les faux amis (1)
Il ne faut pas se fier aux apparences ! les variétés ci-dessous portent des noms bien français, mais elles ne sont pas françaises pour autant !
Faire le rapprochement entre le nom de chaque variété et celui d’un obtenteur.
A L’ORANGE Sanford Babson
APROPOS Glen Corlew
AMOUR Lily Gartman
AMUSEMENT Joseph Ghio
APLOMB Hooker Nicholls
RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE
Chacun cherche son chat
La liste exacte est :
ALTRUIST Robert Schreiner
FEMINIST Lily Gartman
IMPRESSIONIST Joseph Ghio
ROMANTICIST Keith Keppel
ROYALIST Mary Dunn
Les faux amis (1)
Il ne faut pas se fier aux apparences ! les variétés ci-dessous portent des noms bien français, mais elles ne sont pas françaises pour autant !
Faire le rapprochement entre le nom de chaque variété et celui d’un obtenteur.
A L’ORANGE Sanford Babson
APROPOS Glen Corlew
AMOUR Lily Gartman
AMUSEMENT Joseph Ghio
APLOMB Hooker Nicholls
RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE
Chacun cherche son chat
La liste exacte est :
ALTRUIST Robert Schreiner
FEMINIST Lily Gartman
IMPRESSIONIST Joseph Ghio
ROMANTICIST Keith Keppel
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